L’art en Gaule, cultes et sanctuaires en Gaule Romaine (2)

D'après les sanctuaires, ouverture, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Les Gaulois dédient de véritables trésors aux dieux

Cultes et sanctuaires en Gaule Romaine II…  Si Rome se méfie des druides et craint leur influence sur les populations, elle se montre tolérante à l’égard des croyances et des pratiques cultuelles gauloises… Seul le culte impérial est imposé et les romains respectent l’élite gauloise qui bénéficie de considération… Les dieux romains sont donc assimilés librement par les Gaulois, qui vont parfois se les réapproprier…

Voir aussi  Cultes et sanctuaires en Gaule Romaine I

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour mai 2017 –

D'après une coupe, trésor de Berthouville dédié à Mercure (détail), argent, IIe siècle apjc, Normandie, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une coupe, trésor de Berthouville dédié à Mercure (détail), argent, IIe siècle apjc, Normandie, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Bloc-notes+ Un livre? La guerre des Gaule, les commentaires de Jules César, rédigés au Ier siècle avjc (entre 58 et 51 avjc). Une BD? Astérix le Gaulois (René Goscinny – Albert Uderzo). Une BD historique? Arelate, de Laurent Sieurac, avec Alain Genot, archéologue, Arles à l’époque de la Gaule romaine…

LE FANUM SYMBOLISE L’ÂME GAULOISE

La plupart des fana gaulois, petits temples isolés dans la campagne, sont conçus sur un modèle que l’on ne rencontre pas en Italie… Consacrés à des divinités gauloises, beaucoup de fana sont aussi dédiés à Mercure, à Mars ou à Apollon, des divinités romaines appréciées et adoptées par les Gaulois…

Des sanctuaires mixtes
Le plus souvent les Gaulois attribuent une épithète (surnom qualificatif) aux dieux romains qu’ils adoptent ou bien les représentent en costume gaulois, comme pour le Mercure de Lezoux…. On rencontre souvent des sanctuaires mixtes, gaulois et romain, sur les anciens territoires celtes, ce qui permet sans doute de favoriser l’adaptation des cultes gaulois, tolérés par Rome, à la culture et aux pratiques romaines…

D'après la Tour Ronde du Fâ de Barzan, vestige antique d'un fanum, IIe siècle apjc, Charente Maritime, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la Tour Ronde du Fâ de Barzan, vestige antique d’un fanum, IIe siècle apjc, Charente Maritime, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

REPÈRES CHRONOLOGIQUES
– Époque gallo-romaine, 52 avjc – début du IVe siècle apjc – Conquête de César en 52 avjc (défaite d’Alésia) – La Pax Romana IIe -IIIe siècle apjc – Édit de Milan de l’empereur Constantin en 313 apjc (liberté religieuse et développement du Christianisme) – Fin de l’Antiquité et invasions barbares : fin du IVe siècle apjc et Ve siècle apjc – VIe siècle apjc : les débuts du Haut Moyen Âge…

Des fana dédiés à Mercure, à Mars ou à Apollon…
À Gournay-sur-Aronde, en Picardie, l’ancien sanctuaire celtique côtoie un temple gallo-romain. Son plan centré englobe une cella entourée d’une galerie de circulation couverte. Comme à l’époque celtique de l’âge du Fer, le temple s’inscrit dans un vaste espace quadrangulaire avec fossés et palissades. Certains fana sont dédiés à Mercure, à Mars ou à Apollon…

D'après le Mercure de Lezoux, vêtu à la gauloise, Auvergne, Ier avjc-IVe siècle apjc, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le Mercure de Lezoux, vêtu à la gauloise, Auvergne, Ier avjc-IVe siècle apjc, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

L’entrée du sanctuaire reste orientée à l’Est
Les fana sont associés aux grands domaines agricoles qui regroupent des villages, des terres et la villa du propriétaire. Mais on les implante aussi au cœur ou à la périphérie des cités. Au Ier siècle apjc, des fana en pierre et délimités par des fossés prennent la place de sanctuaires celtiques plus anciens. Ils sont conçus selon un même espace sacré quadrangulaire, avec une entrée toujours orientée à l’Est, au Soleil Levant…

La ville antique de Tintignac
Des Celtes à la Gaule Romaine… Située au carrefour d’importantes routes commerciales, la cité antique de Tintignac, en Corrèze, possède plusieurs édifices monumentaux, dont un théâtre. L’usage de certains bâtiments n’a pas encore été défini… Non loin de là, les traces d’un aqueduc laissent imaginer que la ville gallo-romaine était alimentée en eau. Aux alentours de l’ensemble des constructions antiques, on retrouve des palissades et des fossés…

D'après les vestiges du temple antique et du sanctuaire gaulois de Tintignac, Ier-IVe siècle apjc, Corrèze, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après les vestiges du temple antique et du sanctuaire gaulois de Tintignac, Ier-IVe siècle apjc, Corrèze, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Les fossés de la tradition celtique
On a déposé près de 500 objets en bronze dans une fosse gauloise de Tintignac. Ce dépôt votif est unique en Europe par le nombre et par la qualité des objets retrouvés là… Ce trésor comporte de nombreuses armes comme des lames, des fourreaux, des boucliers, des casques et des carnyx…

Les carnyx sont des trompettes de guerre gauloises, l’une d’elle mesure deux mètres de haut environ… On a aussi caché là une multitude d’animaux sculptés en tôles de bronze dont des sangliers, sans doute des enseignes portées sur des perches en bois par les guerriers gaulois lors des combats, comme on peut le voir sur les anciennes monnaies gauloises.

Voir aussi l’article Objets d’art et sanctuaires celtes

Le grand fanum d’Autun
Le fanum d’Autun, dit Le portique de Janus, en Bourgogne, se distingue des autres fana par ses dimensions monumentales. À l’époque romaine, Augustodunum est la capitale des Éduens, qui cultivent depuis longtemps et bien avant la conquête de bonnes relations avec les romains…

On construit à Augustodunum un temple imposant, de plan centré, destiné à honorer une divinité non identifiée à ce jour. L’attribution du sanctuaire au dieu Janus relèverait d’une erreur d’interprétation fondée sur le mot genêt…

D’après le Fanum d'Autun dit Portique de Janus, Ier siècle apjc, Bourgogne, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le Fanum d’Autun dit Portique de Janus, Ier siècle apjc, Bourgogne, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Une construction en pierres
Les vestiges du fanum d’Autun s’élèvent encore sur 24 mètres de haut environ… L’entrée du sanctuaire (disparue) est orientée à l’Est… Pour ériger la grande cella centrale, les bâtisseurs utilisent des blocs pierre pas très grands, soigneusement et régulièrement appareillés. On appelle cette technique de construction un petit appareil.

La salle du temple est conçue sur un plan carré d’environ 16,50 mètres de côté. Pour éclairer les lieux, on ménage trois ouvertures à 13 mètres de hauteur… Sous les fenêtres de lumière, des trous de fixation permettent d’installer des poutres et une charpente pour couvrir la galerie de circulation.

D’après le Fanum d’Autun dit Portique de Janus, Ier siècle apjc, Bourgogne, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Voir aussi l’article Les monuments fleurissent en Gaule Romaine

Une galerie de circulation couverte
La galerie couverte du fanum d’Autun permet aux fidèles de circuler à l’abri des intempéries. On imagine que les espaces de déambulation autour des temples jouent un rôle important. Ils sont peut-être liés à des rites particuliers ou à des processions. Les lieux peuvent servir aussi de réceptacle pour les offrandes et les ex-votos déposés là pour remercier les dieux ou pour solliciter leur protection…

DES DÉPÔTS ET DES TRÉSORS POUR INVOQUER LES DIEUX…

En Gaule Romaine, on dépose toutes sortes d’objet votifs sur les lieux sacrés…, en terre cuite, en bois, en métal ou en pierre, des plus ordinaires aux plus précieux. Parfois, ce sont de véritables trésors que les fidèles déposent dans les sanctuaires pour obtenir les faveurs ou la protection des dieux…

D'après le trésor de Berthouville, argent, statuette et vaisselle, IIe siècle apjc, sanctuaire de Canetonum, Normandie, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le trésor de Berthouville, argent, statuette et vaisselle, IIe siècle apjc, sanctuaire de Canetonum, Normandie, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Des ex-votos et des dédicaces
On peut dédier des ex-votos à une divinité pour la remercier d’avoir exaucé une prière ou un vœu… Pèlerins et fidèles déposent des autels en pierre ou en marbre, qui portent souvent une inscription sous forme de dédicace…

En Gaule Romaine, on dépose des ex-votos variés dans tous les sanctuaires…, des représentations corporelles qui évoquent précisément une partie du corps ou bien l’effigie du malade en entier, des statuettes de divinités, de la vaisselle plus ou moins précieuse, des statuettes et des figurines…

Des objets votifs de toutes sortes…
Des statuettes en pierre, en terre cuite ou encore en bronze représentent des divinités. D’autres modèles sont sculptés en bois ou en pierre et figurent des pèlerins, des personnes souffrantes, des vasques à ablution… On peut faire des offrandes sur l’ensemble de l’aire sacrée des lieux de cultes…

D’après un portrait d’homme, ex-voto, hêtre, source des Roches, Ier siècle apjc, Chamalières ; et une fibule gravée, tôle d’or, IVe siècle apjc, La Seine, Paris, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Vases, amulettes, monnaies, bijoux…
Parmi les offrandes, on rencontre encore des lampes en céramique ou en bronze, de la vaisselle en terre cuite, en verre ou en métal, des coupelles, des petits gobelets ou des figurines d’animaux en terre cuite, des armes ou des outils miniatures…

Parmi les nombreux ex-votos, on rencontre encore des rouelles ou des anneaux en bronze, des pièces de monnaie et toutes sortes d’amulettes… Sans oublier des objets de toilette comme des miroirs en métal.

Des broches, des fibules, des bagues, et divers objets de parures viennent aussi enrichir les dépôts destinés aux dieux… Parfois, on dépose même des bijoux très précieux, comme une fibule en tôle d’or retrouvée dans la Seine ou une effigie de Bacchus ornant un luxueux poignard…

D’après Bacchus, figurine sur un poignard, trésor de Deauze, IIIe siècle apjc, Gers,  un vase en bronze émaillé, La Guierce, IIIe siècle apjc, dépôt-trésor, Charente, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Le trésor gallo-romain de La Guierce
Certains riches et fervents fidèles constituent parfois de véritables trésors pour les déposer ensuite en des lieux sacrés… Le trésor de La Guierce retrouvé enfoui en Charente comprend des vases et des aiguières, des patères et de la vaisselle précieuse, des bagues et des bracelets en or et en argent, beaucoup de pièces de monnaie en argent et en bronze et un magnifique vase en bronze émaillé…

Le riche trésor de Berthouville
De luxueux ensembles d’orfèvrerie composent des trésors exceptionnels… C’est le cas du Trésor de Berthouville, en Normandie. Ce dépôt qui accumule les objets d’art en argent provient du sanctuaire de Canetonum, consacré à Mercure. Ce temple rural se rattache alors à la ville voisine de Breviodurum…

D’après deux centaures, masculin et féminin, détails du Trésor de Berthouville, orfèvrerie en argent, IIe siècle apjc, sanctuaire de Mercure, Normandie, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Les décors de la précieuse vaisselle, des statuettes et des objets d’art du Trésor de Berthouville s’inspirent de l’iconographie et de la mythologie romaine. Des représentations de Minerve, d’Hercule, de centaures, ou encore des motifs de masques ou de vigne accompagnent plusieurs figurations de Mercure (statuettes, coupes…)

Un fabuleux trésor aussi en Germanie
Le Trésor de Hildesheim, en Basse-Saxe, repose à l’origine au pied de la colline du Galgenberg qui domine la petite ville. L’ensemble, réalisé au Ier siècle apjc, comprend 70 pièces en argent rehaussé d’or. Ce trésor serait dû à un certain Publius Varus Quinctilius, chef militaire romain actif en Germanie à l’époque. Une autre hypothèse évoque un butin de guerre…

D’après un décor de masques sur une coupe, Hercule Enfant et le Serpent et des motifs de masques et de vigne, Trésor de Hildesheim, argent, Ier siècle avjc, Allemagne, Germanie Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

L’afflux des pèlerins est favorable aux vici
En Gaule Romaine, on a parfois profité des grands sanctuaires et de l’afflux bénéfique des pèlerins pour installer des petites cités non loin de là… Dans ces vici tout proches des lieux de cultes collectifs, on pratique l’artisanat, on développe le commerce et parfois même on implante une administration.

Le vici correspond à un centre rural qui permet de diffuser l’influence romaine dans les campagnes de la Gaule… C’est le cas aux Bolards et à Mirebeau en Bourgogne, à Argentomagus-Saint-Marcel dans l’Indre, ou encore à Grand dans les Vosges…

LE CULTE IMPÉRIAL ET LE SANCTUAIRE DES TROIS GAULES

La ville de Lyon, Lugdunum dans l’antiquité, est fondée en 43 avjc. Colonie romaine dans un premier temps, cette cité joue un rôle économique très important et devient la capitale des Trois Gaules… En 12 avjc, on érige là le sanctuaire confédéral des Trois Gaules, consacré au culte de Rome…

D’après la Triade Capitoline protectrice de Rome : Jupiter, Junon et Minerve, art romain, IIe siècle apjc, Palestrina, Italie, art Romain. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la Triade Capitoline protectrice de Rome : Jupiter, Junon et Minerve, art romain, IIe siècle apjc, Palestrina, Italie, art Romain. (Marsailly/Blogostelle)

L’autel des Trois Gaules
Si les Romains n’imposent pas leurs dieux aux gaulois, ils organisent des lieux de culte pour assurer la cohésion de l’empire. Il s’agit de mettre en valeur le culte impérial officiel, le seul culte imposé par Rome. L’autel confédéral des Trois Gaules est érigé au confluent du Rhône et de la Saône, au pied de la ville de Lyon.

Situé à l’extérieur de la ville de Lugdunum, mais tout proche, l’autel des Trois Gaules donne lieu à de grands rassemblements pour fidéliser les Gaulois et les fédérer à Rome. Soixante représentants des cités des Trois Gaules se retrouvent une fois par an à Lugdunum pour honorer Rome et la figure impériale.

Ainsi, l’autel des Trois Gaules symbolise la réunion de tous les peuples de la Gaule au sein de l’empire romain. En fait, le culte impérial et officiel de Rome vise surtout à obtenir l’adhésion des Gaulois à un système politique…

… ce qui semble plus important encore pour les romains que de favoriser des croyances religieuses. Connu surtout grâce à des images sur des monnaies, l’autel confédéral des Trois Gaules s’associe à un amphithéâtre et à un fanum.

D’après l’autel du culte de Rome et d’Auguste, atelier impérial de Lugdunum, Ier siècle apjc, Lyon ; et l’empereur Auguste gravé sur monnaie, Lugdunum, Ier siècle apjc, Lyon, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

La Triade Capitoline, Jupiter-Junon-Minerve
Dans les années 30 apjc -40 apjc, on élève à Lugdunum un grand ensemble cultuel consacré à la famille impériale elle-même… Dans les villes, les capitales administratives ou les centres militaires, les autorités romaines s’efforcent de valoriser le culte officiel de Rome.

Les Flamines et les Flaminiques
En Gaule Romaine, on aménage aussi des autels consacrés au culte officiel dans des grandes villes comme Nîmes ou Vienne. On se doit de vouer un culte à la famille impériale et à la triade capitoline, Jupiter-Junon-Minerve, protectrice de Rome.

Chaque cité possède un temple réservé au culte impérial avec son collège de prêtres et de prêtresses, les Flamines et les Flaminiques. Les Flamines et les Flaminiques sont élus à titre honorifique parmi l’élite locale…

D'après la statuette d'Euffigneix, dieu gaulois et son sanglier, pierre calcaire, Ier siècle apjc, Haute-Marne, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statuette d’Euffigneix, dieu gaulois et son sanglier, pierre calcaire, Ier siècle apjc, Haute-Marne, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)

Un Bois Sacré gaulois à Lugdunum
Temple, autel et statues contribuent à imposer le pouvoir de Rome auprès des peuples de la Gaule… Mais le sanctuaire des Trois Gaules à Lyon possède aussi son Bois Sacré, dans la lignée de la tradition celtique… Avant la conquête romaine et la disparition du druidisme, on pratique à Lugdunum le culte de Lug, dieu suprême du panthéon celtique (d’où le nom de la ville Lugdunum)…

En Gaule Romaine, le panthéon regroupe dieux gaulois et divinités romaines, et les Gaulois semblent se réapproprier certaines divinités romaines… À côté du culte officiel de Rome, l’héritage spirituel celtique et la tradition gauloise perdure et se marie aux apports culturels romains…

Article suivant   Un panthéon gaulois et romain en Gaule (1)

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Publié par Maryse Marsailly

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