Les artistes de l’Inde ancienne s’inspirent aussi de l’art grec et oriental…
De la fin du Ier siècle apjc au début du IIIe siècle apjc, l’école d’Amaravatî rayonne sous la dynastie Sâtavâhana, dans le Dekkan, en Inde du Sud. C’est seulement vers la fin du IIe siècle apjc et au IIIe siècle apjc que les artistes du Sud de l’Inde osent représenter Buddha en personne… Sous le règne des Kushâna en Inde du Nord, l’art marie traditions de l’Inde et influences grecques et orientales dans les régions du Gandhâra…
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour janvier 2018 –

Bloc-notes+ Des récits sacrés ? Le Barattage de la Mer de Lait, mythe de la cosmogonie védique, puis Hindoue ; Le Mahâbhârata, tradition védique, sanscrit, vers IVe siècle avjc-IVe siècle apjc qui comprend La Bhagavad-Gîtâ (vers IVe -III siècle avjc) et Le Ramayana, sanscrit (vers notre ère). Le Mahâbhârata est une épopée raconte la guerre pour le trône entre deux lignées Bharata, les Kaurava et les Pandava… Les Pandava reçoivent l’aide de Krishna, incarnation de Vishnu, qui leur enseigne la Bhagavad Gîta…
L’ART SAVANT DES SCULPTEURS D’AMARAVATÎ
Les artistes d’Amaravatî sculptent le marbre blanc avec une grande habileté… Même si au cours de la première période de l’école d’Amaravatî , à la fin du Ier siècle apjc et au début du IIe siècle apjc, le traitement des personnages reste parfois encore un peu maladroit…

Les sculpteurs d’Amaravatî travaillent la perspective
Les artistes de l’école d’Amaravatî sculptent le marbre blanc… Ils font preuve d’un sens ingénieux de la perspective pour représenter les éléments d’architecture sur leurs reliefs sculptés… À la fin du IIe siècle apjc et au début du IIIe siècle apjc, on rencontre de nombreuses représentations de la vie du Buddha…
Les ruines du stûpa d’Amaravatî
Les stûpas de l’Inde du Sud diffèrent un peu de ceux de l’Inde du Nord. Si la balustrade qui entoure les stûpas dans le Sud possède 4 entrées, ces entrées sont dépourvues de toranas (grandes portes sculptées), et ne sont pas érigées en chicane comme dans le Nord (voir article Sanchî).
D’après un stûpa sculpté, IIe-IIIe siècle apjc, école d’Amaravatî, époque Sâtavahâna ; et un décor de balustrade, IIe siècle apjc, Amaravatî, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Le très grand stûpa d’Amaravatî, en Andhra Pradesh, est peut-être une reconstruction d’un stûpa primitif plus modeste. Non daté par inscription, ce stûpa remonterait à la seconde moitié du IIe siècle apjc. De nos jours en ruines ce lieu saint bouddhique possède à l’origine une vaste base circulaire.
REPÈRES CHRONOLOGIQUE
Inde du Nord: École de Mathurâ, en Uttar Pradesh – Dynastie Kushâna, Ier à IIIe siècle apjc – Empereur Kanishka Ier – début IIe siècle apjc Inde du Sud : École d’Amarâvatî, en Andhra Pradesh (Dekkan) – Fin du Ier siècle apjc au début du IIIe siècle apjc. – Dynastie Sâtavâhana Ier siècle apjc – IIe siècle apjc – Dynastie Ikkaku IIIe siècle apjc – Dynastie des Gupta en Inde du Nord, vers 320 apjc… Chronologie générale Les arts de l’Inde Ancienne
D’après un schéma du stûpa d’Amaravatî IIe siècle apjc, dynastie Sâtavâhana ; et un relief bouddhique, stûpa sculpté, IIe-IIIe siècle apjc, école d’Amaravatî, époque Sâtavahâna Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Quatre entrées monumentales à ressaut
La plate-forme circulaire du stûpa d’Amaravatî est sans doute entourée à l’origine d’une balustrade. Elle possède aussi probablement 4 entrées monumentales situées face aux 4 directions cardinales…
… Chacune des entrées forme un puissant ressaut surmonté de 5 fûts colossaux. Des images sculptées sur des bas-reliefs représentent des stûpas, qui montrent que dans le Sud l’élévation de ces monuments bouddhiques a évolué… Les décors, comme dans le Nord de l’Inde, se composent de reliefs historiés…
… À l’époque de la première période de l’école d’Amaravatî , à la fin du Ier siècle apjc et au début du IIe siècle apjc, les représentations décrivent des constructions simples. C’est au cours de la deuxième et de la troisième période de l’école d’Amaravatî qu’apparaissent des stûpas plus complexes, dont les entrées sont enrichies de ressauts.
D’après un relief historié, Descente du Buddha, IIe siècle apjc, Amarâvatî un médaillon sculpté, balustrade du stûpa, IIe siècle apjc ; école d’Amaravatî et un relief, stûpa et son dôme, fin Ier siècle apjc – début IIe siècle apjc. Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Une tour bouddhique sur un relief
Parmi les reliefs en marbre blanc de la première période de l’école d’Amaravatî, l’un d’eux nous montre une tour bouddhique à étages. Le traitement et le rendu de cette image sculptée révèlent un savoir-faire des artistes encore plus poussé que celui des sculpteurs de l’école de Mathurâ dans le Nord…
Le monument se développe sur trois étages, de plus en plus étroits vers le sommet, et le tout est couronné d’un dôme… L’ensemble de cette architecture déjà très élaborée bénéficie d’une mise en perspective soignée et enrichie de nombreux détails…
D’après un relief historié, la Descente du Buddha, IIe siècle apjc, Amarâvatî ; et une Tour bouddhique, relief en marbre blanc, école d’Amaravatî, fin Ier siècle apjc – début IIe siècle apjc, dynastie Sâtavâhana, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Un toit charpenté en forme de dôme
L’effet de la perspective laisse imaginer des structures de plan circulaire. Les deux étages supérieurs sont magnifiés par de grandes fenêtres en avancée surmontées de toits en berceaux.
Le rez-de-chaussée évoque un péristyle à colonnes, pourvues de soutiens d’entablement et de chapiteaux. Les fenêtres nobles du premier étage possèdent déjà des volets et au deuxième étage des stores ou des écrans ajourés filtrent la lumière…
Le dernier étage de cette tour bouddhique semble construit autour de huit avancées… Le toit charpenté sans doute octogonal chapeaute le tout… Face au spectateur, l’avancée centrale sous le dôme met en scène un petit stûpa…
D’après un détail, tour bouddhique : un stûpa miniature sous le dôme (Ier-IIe siècle apjc) ; et des adorateurs devant La Roue et le Trône Vide (symboles de Buddha) ; école d’Amaravatî, dynastie Sâtavâhana, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Des personnages volettent près de la tour
Des personnages ailés, interprétés dans un style simple et naïf, évoluent de chaque côté de la tour bouddhique… Leur taille disproportionnée apparaît gigantesque auprès de cet édifice. Ils sont tous vêtus d’un drapé dont les plis sont sommairement rendus à l’aide de quelques traits parallèles gravés.
À l’époque de la première période de l’école d’Amaravatî, les personnages sont encore traités avec quelques maladresses… On voit sur les images sculptées des traits encore simplifiés. Les têtes assez grosses paraissent disproportionnées, plantées sur des corps assez petits. Parfois, on rencontre aussi des silhouettes malingres à petites têtes…
D’après une scène d’adoration du Buddha et siège vide, Amarâvatî ; et Çakravartî (ou Chakravartin) Souverain Universel, Ier siècle avjc-Ier siècle apjc, école d’Amarâvatî, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Le style de l’école d’Amaravatî évolue jusqu’à son apogée
Vers la fin du IIe siècle apjc, dans la deuxième période de l’école d’Amaravatî, l’art des sculpteurs atteint son apogée. Les compositions des reliefs historiés sont denses et détaillées, mais claires et centrées sur leur sujet…
Les scènes s’adaptent en finesse aux contraintes d’un espace de cadrage qui peut être circulaire. La ligne courbe prédomine et apporte grâce et beauté aux images… Les attitudes des personnages et les mouvements apparaissent aisés et souples.
Les artistes interprètent dans le marbre blanc des silhouettes humaines dotées de formes plutôt longilignes et cultivent le sens des proportions.
D’après Le Rêve de la reine Maya, Ier- IIe siècle apjc, école d’Amaravatî, dynastie Sâtavahâna ; et une scène sculptée de la vie du Buddha, IIe siècle apjc, Amaravatî, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
On sculpte de nombreuses images de la vie du Buddha
Au cours de la deuxième période de l’école d’Amaravatî, les sculpteurs se plaisent à raconter les nombreux épisodes de la dernière vie du Buddha mais les images de l’éveillé lui-même sont encore très rares…
On évoque la présence de Buddha par des symboles qui forment une sorte de code iconographique : empreintes de pieds, trône vide, parasol… Certains reliefs mettent en scène la reine Maya, mère du Buddha, debout et se tenant à la branche d’un arbre dans une attitude qui rappelle celle des Yakshîs, déités des arbres et de la végétation…
D’après Le Pipal et Le Trône Vide, Ier- IIe siècle apjc, école d’Amaravatî et deux reliefs sur le thème du Grand Départ, fin IIe – IIIe siècle apjc, école d’Amaravatî, dynastie Sâtavahâna, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle.)
Le jeune Râhula et son père Buddha
Parmi la foison des reliefs historiés bouddhiques, l’un d’eux illustre la présentation du jeune Râhula à son père Buddha. Ce médaillon sculpté provenant d’une balustrade nous montre comment l’enfant Râhula, âgé de 6 ou 7 ans, est présenté à son père Buddha dont la présence reste évoquée symboliquement…
… La présence virtuelle de l’éveillé est ici suggérée par un trône vide et par un pilier de feu qui symbolise sa puissance spirituelle. Des empreintes de pieds sur un tabouret évoquent également la présence symbolique de Buddha. Des femmes vêtues avec noblesse assistent à la scène, certaines se prosternent, et des moines joignent les mains dans un geste de prière…
D’après Les Empreintes de Buddha, Ier-IIe siècle apjc, Amarâvatî, dynastie Sâtavahâna, Andhra Pradesh ; et Rahula présenté à son père Buddha, fin IIe siècle, stûpa Amaravatî, Sâtavahâna, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Deux images-symboles du Buddha : ses empreintes dont chaque pied porte la Roue de la Loi et l’association Trône Vide, pilier de feu et empreintes…
La dernière période de l’école d’Amaravatî
Au IIIe siècle apjc, les sculpteurs de l’école d’Amaravatî développent un art qui tend à amplifier l’impression de dynamisme et de vivacité. On privilégie alors fortement le sens du mouvement… Mais les effets de profusions signent des œuvres aux compositions moins claires et aux lignes moins douces qu’à la période précédente.
Les reliefs toujours riches en détails semblent parfois déséquilibrés dans le rendu de certaines scènes où domine la ligne brisée qui tend à supplanter la ligne courbe… Cela donne aux images un aspect assez angulaire, moins souple et moins gracieux… Au cours de cette période, on s’autorise aussi à représenter le Buddha en personne, le plus souvent revêtu d’un costume monastique…
D’après des épisodes de la Naissance du Buddha, IIe siècle apjc, Amarâvatî la Descente du Buddha, détail, IIe siècle apjc, Amarâvatî ; et Le Grand Départ, Buddha à cheval, style d’Amarâvatî, IIIe siècle apjc ; Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Les compositions très fouillées de l’école d’Amarâvatî se distinguent par un souci de l’évitement du vide et par un goût prononcé pour une profusion mouvementée…
Buddha apaise un éléphant en fureur…
L’un des reliefs de la troisième période de l’école d’Amaravatî raconte dans un grand médaillon comment Buddha réalise un miracle en apaisant par sa présence un éléphant furieux. L’animal lancé contre lui par son cousin jaloux, Devadatta, se calme et ne résiste pas face à l’aura du maître spirituel…
Ce relief historié qui s’inscrit dans un espace circulaire nous présente en détail les deux temps de l’histoire : la foule terrifiée devant la fureur de l’éléphant… puis l’apaisement de l’animal qui renonce à attaquer Buddha et se prosterne devant lui…
D’après La Descente du Buddha ; et un relief, Buddha et l’éléphant furieux, fin IIe siècle apjc – début IIIe siècle apjc , école d’Amaravatî, Andhra Pradesh, Inde du Sud. (Marsailly/Blogostelle)
Parmi la foule représentée sur les reliefs d’Amaravatî, l’élégance féminine et les canons de la mode semblent avoir évolués. Les dames arborent maintenant une nouvelle coiffure dont le chignon élevé sur le dessus de la tête est agrémenté d’un nœud…
DE MATHURÂ AU GANDHÂRA L’ART DE L’INDE S’ENRICHI D’INFLUENCES VARIÉES
Sous le règne des Kushâna en Inde du Nord, l’art marie les traditions de l’Inde aux influences grecques et orientales, à Mathurâ, mais aussi et surtout dans les régions du Gandhâra. Ces contrées s’étendent alors de l’Inde du Nord au Nord du Pakistan et à l’Est de l’Afghanistan…

Le Gandhâra à l’époque des Kushâna
De très nombreuses sculptures de l’époque Kushâna proviennent de la région du Gandhâra, (actuel Pakistan). Cette contrée recouvre alors le Nord-Ouest de l’Inde, le Nord du Pakistan et l’Est de l’Afghanistan…
À l’époque Kushâna, les territoires du Gandhâra se trouvent donc à la croisée des grandes civilisations antiques orientales et occidentales, et subissent des invasions à maintes reprises…
Ainsi, le style de certaines sculptures bouddhiques se démarque du style originel et original de l’école de Mathurâ. Les sculpteurs de la région du Gandhâra exploitent les influences grecques qu’ils marient plus ou moins intensément aux canons traditionnels de l’Inde.
D’après le Songe de la reine Maya et l’éléphant blanc ; et un relief de l’Illumination du Buddha, IIe-IIIe siècle apjc, art du Gandhâra ; époque Kushâna en Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
Les artistes s’inspirent des modèles grecs
Le Gandhâra devient un carrefour d’échanges culturels et artistiques entre l’Inde, l’Asie Centrale, la Chine, la Perse et le monde méditerranéen… Les sculpteurs de ces contrées, plus ou moins habiles selon les cas, vont tenter de s’inspirer des modèles grecs dans leurs créations sculptées…
D’après l’Éveillé et les Buddhas du passé, art du Gandhara, IIe siècle-IIIe siècles apjc, Kushâna en Inde du Nord ; et D’après le Premier sermon du Buddha à Sârnath, vers IIe siècle, art du Gandhara, époque Kushâna en Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
L’empire Kushâna semble favoriser l’éclosion et l’épanouissement d’un art riche en influences diverses… Les artistes du Gandhara s’éloignent ainsi des canons et des particularités propres à l’art traditionnel de l’Inde. Le traitement des drapés et certaines attitudes des personnages évoquent des influences grecques…
D’après Buddha sur le lotus, symbole de naissance spirituelle, IIe-IIIe siècle apjc, art du Gandhâra les Buddhas du passé et l’Éveillé et un relief, Buddha entre dans le Nirvana ; art du Gandhara, IIe siècle-IIIe siècles apjc, époque Kushâna en Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
Des sculptures en abondance
Certains qualifient de gréco-bouddhiques les œuvres réalisées par l’école du Gandhara, dont l’abondance des sculptures laisse imaginer la construction d’un nombre important de monuments sacrés…
Cette profusion de sculptures renvoie aussi au développement et au succès du bouddhisme Mahayana (Grand Véhicule) qui s’appuie notamment sur la diffusion et la dévotion du personnage du Bodhisattva. Le bouddhisme Mahayana, ouvert à tous et populaire, favorise sans doute la multiplication des images bouddhiques…
D’après des scènes de la vie du Bouddha, IIe siècle-IIIe siècles apjc, Gandhara, époque Kushâna en Inde du Nord ; une plaque votive, terre cuite peinte, IIIe siècle apjc, Bactriane (nord Afghanistan), fin époque Kushâna ; et une plaquette d’ivoire, décor peint, scène de Jataka, trésor de Bégram, époque Kushâna. (Marsailly/Blogostelle)
L’enfant, futur Buddha, naît du flanc de sa mère… L’iconographie de la conception du Buddha (l’éléphant blanc du Songe de la reine Maya) et les images de la naissance de celui qui deviendra l’Éveillé s’inspirent d’une légende spirituelle miraculeuse…
Les artistes de l’Inde sculptent aussi l’ivoire
On attribue à des ivoiriers de l’Inde du Nord ou du Centre quelque 600 plaques d’ivoire qui recouvrent à l’origine des sièges et des coffrets. Le style de ces œuvres sculptées s’apparente à la fois à la sculpture de Mathurâ et à celle d’Amaravatî.
Ces plaques d’ivoire sont découpées, ajourées, gravées ou finement incisées. Ce procédé rappelle la technique des bas-reliefs égyptien de la XVIIIe dynastie. Les images de ces ivoires s’inspirent surtout de figures féminines associées à des motifs d’architecture. Les attitudes et les détails iconographiques renvoient aux canons de l’Inde…
Le trésor de Bégram, entre l’Inde, l’Orient romain et l’extrême Orient
Vers les Ie et IIe siècle apjc, à l’époque où les Kushâna règnent sur l’Inde du Nord, des objets en ivoires provenant des terres de l’actuel Afghanistan, composent un véritable trésor qui recèle de nombreux chefs-d’œuvre…
D’après une déesse sur un Makara, ivoire, trésor de Bégram (Afghanistan), Ie siècle apjc, époque Kushâna en Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
L’attitude de la déesse en ivoire de Bégram rappelle celle des Yakshîs et le makara est un animal mythique, associé à la fertilité et au monde des Eaux, qui remonte à la tradition védique…
Les mystères de Bégram
L’histoire de Bégram et de son trésor demeure une énigme… Qualifiée parfois d’Alexandrie du Caucase, s’agit-il d’une ville fondée par Alexandre le Grand? ou bien Bégram est-elle une ancienne capitale des souverains Kushâna? S’agit-il d’un trésor caché à l’abri d’un éventuel envahisseur… ou du stock d’un riche marchand ?
D’après un relief, Groupe de femmes au Palais, ivoire ; une écuyère sur griffon, ivoire ; des figures féminines sculptées sur ivoire ; une Princesse et sa Servante, ivoire…, trésor de Bégram (Afghanistan) trouvé à Pompéi ; L’Enlèvement d’Europe, verre émaillé, Ier siècle apjc ; ;un verre soufflé à décor de résilles ; Ie siècle apjc -IIe siècle apjc, époque Kushâna en Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
Des objets d’art et de luxe…
À qui appartenaient les ivoires de l’Inde, les emblemata et les verreries d’Alexandrie, les laques chinoises de l’époque Han et les bronzes gréco-romains? Le mystère demeure… Seule certitude, ces luxueux objets témoignent des relations entre l’Asie et l’Orient romain, et des contacts sur la route de la Soie…
C’est quoi les emblemata ? Emblemata est le pluriel de emblema, un mot grec qui désigne, dans l’art antique, un tableau rapporté au centre d’une composition, en particulier dans l’art de la mosaïque. Les emblemata, aux couleurs vives, sont créés à l’époque hellénistique et disparaissent au cours du IIIe siècle apjc…
D’après D’après le dieu grec de l’ivresse, Silène, barbu et coiffé de feuilles de lierre, bronze, trésor de Begram ; un relief ajouré en ivoire, trésor de Bégram ; et une bague en or à l’effigie d’Athéna, Ier siècle apjc, mobilier funéraire, Tillia tepe, actuel Afghanistan ; le tout, époque Kushâna (Ier- IIIe siècle apjc) en Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
La diversité des obédiences bouddhiques
L’école d’Amaravatî perdure au IIIe siècle apjc, notamment sur le site bouddhique de Nâgarjunakonda, à l’époque de la dynastie des Ikkahu. Si les reliefs témoignent encore du grand art des sculpteurs, le traitement des personnages semble s’alourdir et tend à se stéréotyper.
La présence du Buddha représenté en personne ou évoquée de façon symbolique varie selon les œuvres sculptées… Cela s’explique peut-être aussi par la diversité des obédiences bouddhiques, dont les canons peuvent parfois présenter des différences…
D’après Buddha, art du Gandhâra (Ouest Pakistan-Est Afghanistan), IIe siècle-IIIe siècles apjc, époque Kushâna en Inde du Nord ; Buddha, vers IIe siècle apjc, Amarâvatî, dynastie Sâtavahâna, Andhra Pradesh, Inde du Sud et d’après un portait de Buddha en grès rouge, Mathurâ, vers 430-435 apjc, début de la période Gupta, Uttar Pradesh, Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle.)
L’évolution de l’école de Mathurâ, en Inde du Nord, va se poursuivre… jusqu’à atteindre un art bouddhique très achevé. À l’époque suivante, sous la dynastie des Gupta, l’expression artistique atteint son apogée… et distingue l’art classique de l’Inde ancienne…
À suivre : La période classique de l’Inde ancienne…
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