Brunelleschi, Michelozzo, Alberti
La Renaissance italienne au XVe siècle (5)… La Renaissance italienne naît à Florence, où cohabitent dans un premier temps tradition gothique et nouveau style Renaissance. Grâce à une émulation féconde, les arts de l’architecture, de la sculpture et de la peinture s’enrichissent mutuellement. Les architectes Brunelleschi, Michelozzo et Alberti innovent et imposent leur style… Kaléidoscope…
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière révision décembre 2020 –

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. Trecento italien : XIVe siècle – Quattrocento : XVe siècle – Cinquecento : XVIe siècle. La cité de Florence au XVe siècle : à partir de 1434, les Médicis gouvernent la République de Florence – 1494-1498, dictature théocratique de Savonarole. 1498 – XVIe siècle : retour des Médicis appuyés par Charles Quint – 1555 conquête de Sienne – Chronologie Renaissance
Renaissance et architecture
Au cours de la première moitié du XVe siècle, les architectes Filippo Brunelleschi, Michelozzo di Bartolomeo et Leon Battista Alberti réinterprètent, chacun à sa manière, l’art antique et renouvellent l’architecture…

BRUNELLESCHI LE RATIONALISTE
Filippo Brunelleschi élabore des plans savants et réguliers pour créer des espaces empreints de sobriété classique. L’architecte réinterprète des éléments de l’architecture antique tout en apportant une atmosphère contemporaine à ses monuments…
Brunelleschi conçoit le Duomo de Florence
À partir de 1409, Filippo Brunelleschi (1377-1446) s’intéresse au chantier de Santa Maria del Fiore, attiré en particulier par le problème non résolu de la coupole…
En 1418, un concours permet à Brunelleschi de présenter le modèle qu’il a conçu pour le Duomo. Il met en œuvre son projet entre 1421 et 1436 en élevant le dôme de la cathédrale, qui repose sur un immense tambour octogonal médiéval…

L’ingénieux architecte invente un système de double coupole pour cette construction en pierres, en briques, en fer et en bois…
Voir aussi l’article : Le chantier florentin de Santa Maria del Fiore, Brunelleschi élève sa coupole
Le “design” Brunelleschi
Des proportions très étudiées
Brunelleschi conçoit des architectures fondées sur des proportions très étudiées de l’espace et sur les éléments d’architecture. Brunelleschi élabore en outre des décors extrêmement sobres, soulignés par la pietra serena, une pierre de couleur grise qui contraste avec le crépi blanc des murs des édifices.



D’après la chapelle des Pazzi, tambour et oculi et façade, Santa Croce, Filippo Brunelleschi, vers 1430, Florence, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Un langage architectural rationnel
Le langage rationnel et harmonieux de Filippo Brunelleschi s’exprime dans ses plus importantes réalisations architecturales à Florence.
Telles les arcades de l’Hôpital des Innocents, Ospedale degli Innocenti (dès 1419), la reconstruction et l’expansion de la basilique San Lorenzo (1420), la Vieille sacristie de San Lorenzo (1419-1428), la chapelle des Pazzi de Santa Croce (vers 1430), la basilique Spirito (projet en 1436, commencement en 1444)…

Brunelleschi renouvelle l’art de construire
Brunelleschi cultive rigueur et sobriété
Brunelleschi, qui meurt en 1446, fonde un nouvel art de construire. Il élabore un système qui soumet l’architecture à une règle déterminant les rapports de proportions entre les différentes parties de l’édifice dans le but de créer un effet d’optique très harmonieux…
Son art architectural cultive particulièrement la rigueur et la sobriété des plans. Comme dans la basilique Santo Spirito, mais aussi pour des constructions civiles, tel le palais Pitti (palazzo Pitti)…



D’après la basilique Santo Spirito, plans de Brunelleschi, nef et arcs en plein cintre, vers 1444 ; et le palazzo Pitti, plans de Brunelleschi, construction Luca Fancelli ; Florence, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Voir aussi l’article L’architecte Filippo Brunelleschi mise sur la sobriété géométrique – Le “design” Brunelleschi
À cette même époque, cependant, d’autres courants artistiques s’épanouissent à Florence dans le domaine de l’architecture…
MICHELOZZO LE DÉCORATEUR
Michelozzo di Bartolomeo (1396-1472), architecte, sculpteur et ornemaniste florentin se distingue de Brunelleschi par son goût prononcé pour l’ornementation. L’artiste travaille régulièrement pour les Médicis, qui apprécient grandement son sens du décor…

La bibliothèque du couvent San Marco
Le couvent dominicain San Marco, voulu par Cosme l’Ancien, est construit selon les plans de Michelozzo entre 1438 et 1444. L’architecte réalise, en 1444, des travaux à la demande des Médicis, élaborant un modèle de bibliothèque monastique à trois nefs qui devient un prototype…
Sous une apparente simplicité, pour respecter l’austérité exigée par la vie monastique, l’ingénieux architecte excelle dans l’agencement des voûtes et des colonnes. Par ailleurs, l’ornemaniste réalise aussi des modifications dans la vieille sacristie San Lorenzo reconstruite auparavant par Brunelleschi…


D’après le couvent San Marco, bibliothèque et cloître, plans de Michelozzo, 1438 -1444, Florence, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Michelozzo, architecte du palais Médicis
Cosme de Médicis, dit Cosme l’Ancien, commande à Michelozzo le palais florentin des Médicis, dit palais Médicis-Riccardi, construit entre 1444 et 1459 (puis agrandi par la suite au XVIIe siècle). L’édifice devient le modèle des palais toscans de la Renaissance, conservant toutefois un héritage médiéval.
Pour ce palais Médicis, à l’extérieur, l’architecte s’inspire de l’aspect austère et défensif du château fortifié médiéval, comme aussi en dessinant des fenêtres bifores (à deux baies). Cependant, Michelozzo innove…



D’après le palais Médicis-Riccardi, architecte Michelozzo, cour intérieure ornée de tondi et façade, 1444 -1459, Florence, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
En façade, l’architecte crée différents appareils sur les trois niveaux avec, dans la partie inférieure, un appareil à bossage, puis au-dessus un appareil à refends et un appareil lisse dans la partie supérieure. Par ailleurs, une immense corniche rappelle l’art antique.
Michelozzo intègre des effets décoratifs à la ligne architecturale
La ligne horizontale prédomine
Ainsi, Michelozzo met en lumière la prédominance de la ligne horizontale, rompant avec la suprématie de la ligne verticale de l’art médiéval. L’architecte enrichit encore cette élévation palatiale de grands arcs autour des portes et des fenêtres. L’art de Michelozzo se distingue par l’importance des effets décoratifs qui s’intègrent à la ligne architecturale…

À l’intérieur, le palais Médicis, qui comporte une chapelle privée, est pourvu d’une cour carrée, dont les colonnes corinthiennes à l’antique supportent des arcs en plein cintre.
Michelozzo orne l’architrave de tondi (motifs circulaires), qui portent les armoiries des Médicis ou représentent les copies de pierres gravées antiques…
Michelozzo remanie la villa Médicis
Par ailleurs, entre 1440 et 1459, Michelozzo remanie la villa Médicis de Careggi. L’artiste couronne cette demeure de campagne de motifs dérivés des mâchicoulis médiévaux (mâchicoulis : galerie à encorbellement établie dans le haut d’un ouvrage de fortification).

Cependant, Michelozzo abandonne les fenêtres bifores médiévales au profit d’ouvertures rectangulaires, harmonieusement réparties sur un mur nu…
Si depuis le Trecento (XIVe siècle) le domaine et la résidence de campagne complètent l’habitation en ville, c’est dans le dernier tiers du XVe siècle que la villa italienne connaît un essor rapide et important.
Peu à peu, le traditionnel palais fermé, héritage du château médiéval, va perdre son aspect défensif au profit d’un esprit d’ouverture et de de villégiature…

Michelozzo joue sur les ornementS
Michelozzo réinterprète des motifs architecturaux antiques
Le sens de l’ornement de Michelozzo s’exprime particulièrement dans la chapelle du crucifix de l’église San Miniato, à Florence, et dans la chapelle Portinari (vers 1460) de Sant’ Eustorgio, à Milan.
San Miniato abrite un tabernacle en marbre blanc consacré à la vénération d’un crucifix, soutenu par deux colonnes, à l’avant, et deux pilastres, à l’arrière, au style composite.
Michelozzo orne la voûte de la chapelle du crucifix de caissons octogonaux décorés de rosaces, dont le jeu des couleurs est dû à Luca Della Robbia, sculpteur et créateur de terres cuites colorées et vernissées. Michelozzo réalise ici un riche décor et réinterprète des éléments de l’architecture antique…

Michelozzo élève la chapelle Portinari à Milan
En 1460, Michelozzo se rend en Lombardie, à Milan, où il édifie un palais pour la banque des Médicis. Il travaille aussi, dès 1463, à la chapelle Portinari, à l’intérieur de la basilique Sant’Eustorgio.
Portinari est l’un des directeurs de la banque des Médicis. Pour la chapelle Portinari, Michelozzo transpose en style lombard la Vieille Sacristie de San Lorenzo de Brunelleschi, à Florence.



D’après la chapelle Portinari, Sant’eustorgio, intérieur, élévation, coupole, architecte Michelozzo, vers 1463, XVe siècle, Milan, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Les briques de la tradition lombarde
La chapelle Portinari est construite vers 1468 pour abriter la châsse de saint Pierre de Vérone. Michelozzo élabore un plan carré et coiffe l’édifice, construit en briques dans la tradition lombarde, d’une coupole. Il innove avec un haut tambour. À l’intérieur, Michelozzo reprend le principe du cube de Brunelleschi et des pendentifs.
Michelozzo apporte davantage de lumière grâce à sa coupole rehaussée sur un haut tambour. La coupole de la chapelle Portinari rappelle aussi la coupole en ombrelle, avec ogives et oculi, de Brunelleschi dans Vieille sacristie San Lorenzo, à Florence. La chapelle Portinari est ensuite recouverte de peintures, dès le XVe siècle…

Le peintre lombard Vincenzo Foppa, auteur des fresques, peint des épisodes de la vie de la Vierge et du martyr saint Pierre de Vérone, une figure illustre pour l’ordre des Dominicains…
ALBERTI LE THÉORICIEN
Leon Battista Alberti dit Alberti (1404-1472) est un théoricien et un humaniste. L’artiste rédige des traités sur les différents arts avant de les exercer. Il connaît parfaitement Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio), architecte romain du Iᵉʳ siècle avjc, à l’époque d’Auguste. Alberti se réapproprie lui aussi l’architecture antique avec originalité…

Alberti élabore des projets réalisés par des maîtres d’œuvre
Alberti travaille pour Nicolas V, un pape humaniste qui apprécie la conciliation entre la culture classique et le christianisme. Ainsi, l’architecte théoricien développe des contacts avec différentes cours italiennes. Alberti va contribuer à la diffusion de l’art florentin dans le reste de l’Italie…
À partir de 1446, Léon Battista Alberti se distingue dans le domaine de l’architecture. Cependant, si l’artiste élabore des projets il ne les réalise pas lui-même, faisant appel à des maîtres d’œuvre. L’architecte innove dans l’élévation des palais et des églises…

Alberti dessine le palais Rucellai, à Florence
Alberti dessine notamment un palais à Florence pour Giovanni di Paolo Rucellai, membre d’une riche et puissante famille. L’édifice est bâti entre 1446 et 1451 par le maître d’œuvre Bernardo Rossellino. Par ailleurs, Alberti élabore en 1467 la chapelle Rucellai, Tempietto del Sepolcro de San Pancrazio, à Florence.
Par ailleurs, Alberti dessine en 1467 la chapelle Rucellai, “Tempietto del Sepolcro”, de San Pancrazio, à Florence. L’architecte cultive l’art d’apporter une grandeur monumentale classique dans l’architecture religieuse…

Alberti crée une nouvelle perspective
Une savante composition de refends
Si l’élévation du palais Rucellai possède une parenté avec celle du palais Médicis-Riccardi de Michelozzo, avec trois appareils et un aspect massif, Alberti innove en utilisant un appareillage à refends sur l’ensemble de l’élévation, élaborant une savante composition…
L’architecte conçoit des variations selon les étages, diminuant progressivement les assises des pierres, et créant de cette manière un nouvel effet de perspective. Dans la partie inférieure du bâtiment, Alberti s’inspire de l’opus vermiculatum antique (une technique romaine de mosaïque, avec des tesselles cubiques).

Baies et pilastres rythment la façade…
Par ailleurs, Alberti innove encore grâce à ses portes rectangulaires et à ses fenêtres rectangulaires bifores (à deux baies), installées dans de grands arcs.
L’artiste se distingue aussi par l’utilisation de pilastres au niveau de chaque travée pour rythmer la façade. Une inspiration puisée dans l’élévation antique du Colisée (empereurs Vespasien et Titus) et dans celle du théâtre Marcellus (empereur Auguste), à Rome.
Leon Battista Alberti inaugure une tentative de superposer les ordres afin d’articuler la façade. Il réemploi à sa façon un ordre pseudo dorique associé à deux niveaux de style corinthien. Et sur le modèle antique, l’architecte apporte une extrême régularité aux travées de ce palais Rucellai florentin…



D’après le palais Rucellai, plans de Léon Battista Alberti, 1446, fenêtres à deux baies, le motif antique opus vermiculatum et détail d’un pilastre antique, construction Bernardo Rossellino, 1446 -1451, Florence, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Alberti élabore un style de façade
Le design de Santa Maria Novella
À la demande de Giovanni Rucellai, qui en finance les travaux, Leon Battista Alberti travaille à achever l’élévation de la façade de Santa Maria Novella, à Florence, entre 1468 et 1470.
Cette basilique médiévale du XIIIe siècle possède déjà une nef et des bas-côtés assez bas, et abrite des tombeaux. À partir de ces données contraignantes, Alberti réussit à créer un nouveau type de façade.



D’après l’église Santa Maria Novella, façade, coupe, plans de Leon Battista Alberti, 1458-1470, Florence, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Fronton triangulaire et volutes antiques
Alberti exploite deux teintes, s’inspirant notamment du style roman toscan de San Miniato, petite cité médiévale située non loin de Pise, en Toscane. Il élabore deux étages parfaitement distincts, chacun doté d’un ordre (un ordre caractérise un style : ordre dorique, corinthien, ionique, composite…)
L’architecte couronne le second niveau d’un fronton triangulaire, rappelant ainsi les tombeaux antiques. Pour pallier la différence entre les deux étages de sa façade, l’artiste crée deux immenses volutes placées sur les côtés, là encore inspirées par les motifs architecturaux de l’Antiquité.



D’après l’église Santa Maria Novella, façade, arcs et galerie, fronton, incrustations de marbre, plans de Leon Battista Alberti, 1458-1470, Florence, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Avec sa façade de Santa Maria Novella, Alberti conçoit un style voué à perdurer au XVIe siècle, et au-delà encore…
L’église Saint François de Rimini et le “temple des Malatesta”
Par ailleurs, en 1450, Leon Battista Alberti réalise un projet de médaille en vue de la fondation du « temple des Malatesta ». Sigismond Malatesta demande à Alberti de transformer Saint François de Rimini en église funéraire…
Matteo de’ Pasti, le maître d’œuvre, réalise une médaille du projet d’Alberti… Pour cette transformation à vocation funéraire de l’église de Rimini, l’architecte imagine un édifice coiffé d’une énorme coupole, inspirée des tombeaux antiques.

En façade, Alberti prévoit une porte encadrée par deux grandes arcades et dans la partie supérieure une immense fenêtre. L’ensemble doit être érigé à l’emplacement du chœur de l’église Saint François…
Alberti a le goût des architectures antiques
Une série d’arcades à Rimini
Les transformations de l’église Saint François de Rimini, conçues par Leon Battista Alberti, sont réalisées par le maître d’œuvre Matteo de’ Pasti à partir de 1450. Mais la partie supérieure de l’édifice reste inachevée, sans rotonde ni coupole…
Sur les côtés, une série d’arcades avec des tombeaux rappelle l’architecture des aqueducs antiques. L’intérieur de l’église est décoré par le sculpteur Agostino di Duccio.



D’après l’église Saint François de Rimini, façade et pilastre, architecte Alberti, maître d’œuvre Matteo de’Pasti, « temple des Malatesta » ; l’effigie de Sigismondo Pandolfo Malatesta, médaille de Matteo de’Pasti, projet d’Alberti, 1450, Rimini, XVe siècle Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Alberti à Mantoue…
Leon Battista Alberti travaille encore pour la famille Gonzague, à Mantoue. L’architecte conçoit les églises San Sebastiano et Sant’andrea… Pour Sant’andrea, Alberti modifie à la fois la structure interne et l’apparence extérieure de l’édifice. Fancelli, maître d’œuvre des basiliques Saint-Sébastien et Saint-André, suivra les concepts d’Alberti après la mort de l’architecte.

Alberti revisite l’esprit de l’arc de triomphe
Pour Sant’andrea, une immense arcade, flanquée de grands pilastres évoquent les arcs de triomphe antiques, invitant à pénétrer dans le porche d’entrée. Comme aussi à San Sebastiano, Alberti s’approprie le langage du des temples antiques.
L’architecte réinterprète le fronton triangulaire déjà utilisé à San Sebastiano, reposant sur d’imposants pilastres. Sous le fronton, un entablement surplombe l’arche principale et les arcs cintrés qui rythment la façade.


D’après San Sebastiano, architecte Leon Battista Alberti, 1460, Mantoue, XVe siècle, Quattrocento, Renaissance italienne. (Marsailly/Blogostelle)
Une grandeur monumentale à l’antique
À l’intérieur de Sant’andrea se déploie une très vaste nef, dont la longueur représente 3 fois la largeur de l’édifice. Et le poids de la voûte ne permet pas de la soutenir à l’aide de colonnes. Alberti érige donc d’énormes piliers, alternant avec des chapelles.
Ces imposants piliers peuvent abriter des petites chapelles. Les chapelles reprennent le même rythme architectural qu’à l’extérieur, fondé sur des arcs cintrés. Alberti conçoit un ensemble aux proportions et au plan très rigoureux.

L’ampleur des volumes de Sant’andrea rappelle l’architecture des thermes et des basiliques antiques… Cet édifice figure parmi les premiers édifices de la Renaissance possédant une grandeur monumentale antique romaine.
La croix latine version Renaissance
Par ailleurs, Alberti inaugure à Sant’andrea la version renaissante de l’église en croix latine. Ce modèle sera repris au XVIe siècle, notamment par l’architecte et théoricien italien Jacopo Barozzi da Vignola, dit Vignole en français (1507- 1573), qui travaille à Rome et, en France, à Fontainebleau. Puis encore au XVIIe siècle avec les jésuites…
Au cours de la première moitié du XVe siècle, les sculpteurs de la Renaissance italienne côtoient eux aussi de près le monde antique qui les inspire. Lorenzo Ghiberti, Jacopo della Quercia, Nanni di Banco, le célèbre Donatello et Lucas della Robbia se distinguent grâce à leurs créations originales…
Articles suivants, à venir : La Renaissance italienne au XVe siècle, les sculpteurs revisitent les canons antiques
Littérature ? La Comédie, de Dante Alighieri (1265-1321) éditée une première fois en 1472, puis en 1555 sous le titre de Divine Comédie. Le traité politique de Machiavel, Le Prince, écrit en 1513, publié en 1532 (Nicolas Machiavel, 1469-1527). Giorgio Vasari (1511-1574) publie La Vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes en 1550, et en 1568. Découvertes? En 1492 le navigateur génois Christophe Colomb (1451-1506) découvre un Nouveau Monde, l’Amérique. L’imprimeur allemand Gutenberg (vers 1397-1400- 1468) invente la typographie au XVe siècle…