William Blake, l’art, la poésie et la mystique
William Blake naît le 28 novembre 1757, au 28 Broad Street, à Soho, au cœur de Londres. Il est le fils de James Blake (bonnetier) et de Catherine Blake. En 1782, l’artiste-poète épouse Catherine Butcher. Il se lie avec les artistes John Flaxman et Johann Heinrich Füssli qui, à la fin du XVIIIe siècle, s’affranchissent aussi des canons académiques… Dessinateur, graveur, aquarelliste et poète, William Blake exprime son “âme libertaire”…

Le contexte
En 1763, le Traité de Paris clôt la guerre de Sept ans (1756-1763) entre la France, l’Angleterre et l’Espagne. Les Anglais s’imposent comme la première puissance coloniale européenne. Entre 1775 et 1783, se déroule la guerre d’Indépendance des États-Unis d’Amérique. 1789 Révolution française. Entre 1793 et 1815, ont lieu les guerres de coalition et les campagnes napoléoniennes…
Voir aussi les articles :
William Blake célèbre les noces du Ciel et de l’Enfer, au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle : La plume de William Blake… ; La mythologie picturale de William Blake et Blake et Turner rendent l’irréel palpable
En Angleterre trône Georges II (1727-1760), roi de Grande-Bretagne, duc de Brunswick-Lunebourg et prince-électeur du Saint-Empire romain germanique. Lui succède Georges III (1760-1820), roi de Grande-Bretagne et roi d’Irlande, puis en 1801, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande. George IV, roi du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande, et de Hanovre entre 1821 et 1830.



D’après un portrait idéalisé de Catherine Blake, croquis, 1803 ; Europe a Prophecy, titre, 1794, et America a Prophecy, 1793, gravure, encre, aquarelle, de William Blake, fin XVIIIe siècle (Marsailly/Blogostelle)
William Blake intègre la Royal Academy
William Blake entre à l’école de dessin de Henry et William Pars en 1767. L’artiste cultive sa réputation d’excentrique inspiré, affirmant ainsi son indépendance. Il expérimente des visions dès l’âge de 4 ans, dont une première vision “de dieu” qui le fait “hurler de terreur”, À 8 ans, “ces visions lui étaient devenues familières” (Osbert Burdett, William Blake).
Naissance de Robert, son frère avec qui il sera très proche. Vers 1769-1770, William Blake écrit ses premiers poèmes, Poetical Sketches, qui seront imprimés en 1783 (cependant jamais publiés), grâce au soutien de l’artiste John Flaxman, dessinateur et sculpteur.
Entre 1772 et 1779 William Blake entre en apprentissage chez le graveur James Basire (1730-1802). L’artiste-poète étudie l’art antique et l’art médiéval.

William Blake réalise sa première gravure, en 1773, Joseph of Arimathea among The Rocks of Albion, d’après un modèle de Michelangelo (Michel-Ange). L’œuvre représente Joseph d’Arimathie au milieu des rochers d’Albion. Sensible au style de l’art gothique – et en prévision de gravures – , William Blake dessine aussi, entre 1774 et 1775, les tombes royales de l’abbaye de Westminster.
William Blake est admis en 1779 à l’école de la Royal Academy, où il se lie d’amitié avec le sculpteur John Flaxman. Il étudie le dessin et l’anatomie, ainsi que la peinture d’histoire – biblique, mythologique et littéraire.

William Blake peint, en 1780, sa première aquarelle (disparue), La Mort du comte Godwin, alors exposée à la Royal Academy. C’est aussi l’année des “Gordon Riots”, quand des émeutes anticatholiques éclatent à Londres. L’artiste, mêlé à la foule, assiste à l’incendie de la prison de Newgate…
William Blake se montre peu à l’Académie et critiqueJoshua Reynolds, le cofondateur de la Royal Academy. En outre, il remet en cause le système académique anglais qui, selon lui, est trop dépendant de la cour royale. En 1781, William Blake travaille pour le graveur et éditeur Joseph Johnson…
William Blake noue des liens avec Füssli
William Blake épouse Catherine Butcher (née en 1762) en 1782, fille illettrée d’un jardinier. Il apprendra à son épouse à lire, à écrire et à enluminer des gravures. Son frère Robert est admis à l’école de la Royal Academy, et va collaborer aux travaux d’édition de William Blake.


D’après The Marriage of Heaven and Hell, The ancient Poets, 1794, gravure en relief, encre, aquarelle ; et L’Ange amenant Ève à Adam, 1803, plume, encre, aquarelle, de William Blake, fin XVIIIe siècle-début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
En 1783, William Blake noue des liens avec le peintre Johann Heinrich Füssli. En 1784, l’artiste perd son père. Il expose deux aquarelles à la Royal Academy, alors comparées au travail de Füssli, un artiste lui aussi très original, cultivant le Sublime dans des compositions fantasmagoriques (dans l’esprit du théoricien Edmund Burke sur le Sublime et le Beau)
Lire aussi L’obscurité lumineuse de Johann Heinrich Füssli
William Blake déménage, puis ouvre un atelier de gravure avec un associé, James Parker, durant un an – ils ne produisent que deux planches… En 1785, un critique du Daily Universal Register qualifie l’artiste de « fou ».

William Blake voit son frère Robert en songe
Son frère et collaborateur Robert meurt en 1787 de la tuberculose. William Blake voit Robert en songe, qui lui inspire une nouvelle technique d’impression à l’eau forte. La perte de son frère Robert touche profondément l’artiste…
Ce qui déclenche chez lui des visions et des hallucinations, auxquelles William Blake était par ailleurs prédisposé depuis son enfance. Les premières expérimentations de William Blake pour réaliser des illustrations à l’eau-forte en relief remonteraient à 1788.
Dans une lettre adressée à son ami le poète William Hayley, datée du 6 mai 1800, William Blake écrit…
Je sais que nos amis décédés sont davantage avec nous que de leur vivant. Il y a treize ans j’ai perdu un frère (Robert) avec lequel esprit je m’entretiens quotidiennement de longues heures et que je peux voir en imagination. J’entends ses conseils et j’écris sous sa dictée…
(John Johnson, Memoirs of the Life and Writings of William Haley, 1823)

William Blake publie en 1788-1789 deux traités sur la religion : All Religions Are One (Toutes les religions sont une), et There is no Natural Religion (Il n’y a pas de religion naturelle), un recueil dans lequel le poète prend position contre les théories de son temps, le déisme professé par Voltaire, le rationalisme et la philosophie de John Locke (1632-1704), l’un des fondateurs de l’empirisme et du libéralisme.
Apporter “l’art dans les maisons des gens ordinaires”
William et Catherine Blake déclarent, en 1789, leur intérêt pour la doctrine mystique du suédois Emanuel Swedenborg (1688-1772), qui repose notamment sur une révélation divine. L’artiste achève son premier poème prophétique Tiriel avec douze illustrations.
William Blake publie aussi son premier recueil Songs of Innocence (Chants d’Innocence) destiné aux enfants, imprégné de spiritualité chrétienne, et la première édition de The Book of Thel (Le Livre de Thel). Il compose aussi The Book of Tiriel...

Graveur-illustrateur, William Blake travaille en 1791 chez Joseph Johnson. Il grave six planches pour les Real Life (Histoires originales de la vie réelle) de Mary Wollstonecraft, (féministe et mère de Mary Shelley, l’auteure de Frankenstein). L’artiste participe encore aux illustrations du Jardin botanique de Charles Darwin (1809-1882).
L’atelier de gravure devient un rendez-vous de libres penseurs, notamment enthousiasmés par les idéaux de la Révolution française. Cependant, William Blake, qui cultive une spiritualité complexe et rejette les dogmes, n’adhère pas au rationalisme et au déisme des Lumières…

En octobre 1793, William Blake expose dans son appartement, à Lambeth, au sud de Londres. Et il imprime un prospectus destiné au public, proposant des prix volontairement modiques parce qu’il souhaite apporter “l’art dans les maisons des gens ordinaires…”
William Blake publie ses œuvres “prophétiques”
William Blake associe étroitement son œuvre écrite, peinte et gravée. Il illustre la plupart de ses poèmes, inspirés par la Bible, par ses propres théories métaphysiques et mystiques, par William Shakespeare, par la poésie de John Milton, notamment par Paradise Lost (Le Paradis perdu) …

En 1794, William Blake publie Songs of Innocence and Songs of Experience (Les Chants de l’Innocence et de l’Expérience), recueils poétiques évoquant l’innocence joyeuse de l’enfance, contrastant avec les expériences parfois sombres de l’âme humaine. Il élabore aussi The Marriage of Heaven and Hell(Le Mariage du Ciel et de l’Enfer).
Le poète publie aussi The First Book of Urizen (Le premier livre d’Urizen), figure mythique et tyrannique de la Raison et de la Loi, incarnant le dieu biblique coléreux et vengeur. William Blake élabore et imprime aussi deux livres enluminés, Amérique a Prophétie (1793) et Europe a Prophétie (1794), dont l’on connaît 12 eaux-fortes.


D’après Urizen, incarnation de la Loi, The Book of Urizen, 1794, copie de 1818 ; et Songs of Innocence and of Experience, 1794, gravure et enluminure, de William Blake, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Les publications d’œuvres poétiques et “prophétiques” de William Blake se poursuivent en 1795 : The Song of Los (Le Chant de Los), The book of Ahania (Le Livre d’Ahania) , The book of Los, (Le Livre de Los), Small Book of designs et Large Book of designs (Petit livre de dessins et Grand livre de dessins).
Entre 1795 et 1797, l’artiste compose encore 537 aquarelles pour illustrer une nouvelle édition de The Complaint: or Night Thoughts on Life, Death, and Immortality, (La complainte : ou pensées nocturnes sur la vie, la mort et l’immortalité) dit Night Thoughts (Pensées nocturnes) en abrégé, du poète Edward Young.

William Blake illustre l’édition anglaise de 1796 d’un ouvrage de Jean-Gabriel Stedman (1744-1797), Voyage à Surinam, dont le témoignage sur les cruautés infligés aux populations noires servira les partisans de l’abolition de l’esclavage au cours de la période révolutionnaire.
William Blake recrée une cosmogonie…
Par ailleurs, en 1796, William Blake commence son manuscrit Vala, intitulé The Four Zoas (Les Quatre Zoas), qu’il achève en 1807. Dans cet ouvrage, William Blake crée une cosmogonie inspirée de la poésie du poète John Milton (1608-1674)…


D’après le manuscrit Vala dit Les Quatre Zoas, de William Blake, page titre et The Divine Voice, 1796-1807, eau-forte, plate 34, fin XVIIIe-début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
En 1797, John Flaxman commande à William Blake des aquarelles pour illustrer les poèmes de Thomas Gray (1716-1771). En 1799, l’artiste peint a tempera (“à la détrempe” en italien), des scènes bibliques, telle le Christ bénissant les petits enfants, pour son plus important commanditaire, Thomas Butts, un mécène qui le soutient durant les vingt années suivantes.
Le sujet de Christ Blessing the Little Children est tiré du chapitre X de l’Évangile de Saint-Marc. Le Christ prêche assis sous un arbre et bénit des enfants…
Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartaient vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent (13 et 14, chap X, Saint-Marc.)

Le Christ bénissant les petits enfants renvoie à un thème cher à William Blake, l’enfance, et à ses poèmes illustrés Songs of Innocence, composés en 1789 : Et j’écrivis des chants heureux ; Que tout enfant ait joie d’entendre.”
William Blake aime les poètes et la poésie
1800-1803. William et Catherine Blake s’installent dans le Sussex à Felpham, dans un cottage du poète William Hayley (1745-1820). L’artiste dessine et grave 14 illustrations pour des ballades écrites par son hôte.

William Blake dessine et peint aussi a tempera les portraits de 18 poètes pour William Hayley, destinés à la bibliothèque de la maison du mécène, à Felpham, tels John Milton – que Blake considère comme le plus grand poète d’Angleterre -, Dante Alighieri, William Shakespeare, Homère…
Parmi les portraits réalisés par William Blake pour William Hayley, figure celui de Dante (1265-1321), l’un des poètes préférés de l’artiste. William Blake s’inspire d’une interprétation de l’auteur de la Divine Comédie par Raphaël dans sa peinture Disputa (La Dispute du Saint-Sacrement), au Vatican.

À la droite de Dante, William Blake place la figure du comte Ugolino, un personnage de l’Inferno dans la Divine Comédie qui, emprisonné avec ses fils et ses petits-fils, se résout finalement à se tourner vers le cannibalisme pour survivre…
1803-1804. Un soldat pénètre dans le jardin avec le jardinier, Blake l’oblige à sortir … L’homme accuse alors injustement l’artiste d’avoir proféré des propos antiroyalistes. William Blake est acquitté grâce à l’avocat de Hayley.
En septembre 1803, William Blake retourne à Londres. En 1806, William Blake illustre une édition des œuvres de William Shakespeare : Hamlet, Julius Caesar, Richard III …



D’après Hamlet and his Father’s Ghost (Hamlet et le fantôme de son père), Brutus and Caesar’s Ghost (Brutus et le fantôme de Jules César) et Richard III and the ghosts (Richard III et les fantômes) ; 1806, plume, encre, lavis et aquarelle, de William Blake, Shakespeare, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Une série d’aquarelles pour Thomas Butts
En 1805, William Blake peint une série d’aquarelles pour Thomas Butts, illustrant Le Livre de Job. L’artiste lui vend 8 de ses 12 grandes gravures rehaussées à l’aquarelle.
En 1809, William Blake organise une exposition privée à Londres – avec un catalogue descriptif – , qui se tient au-dessus de la boutique de bonneterie de son frère, à Broad Street, près du Golden Square à Soho.

William Blake présente Chaucer’s Canterbury Pilgrims, Sir Geoffrey Chaucer et les 29 pèlerins en route pour Canterbury, ainsi que The Bard (Le Barde), Les poèmes de Thomas Gray. L’exposition perdure plusieurs mois… Mais dans The Examiner (17 septembre 1809), seule critique publiée alors, Robert Hunt fustige l’artiste qu’il qualifie de malheureux fou.
En 1811, dans le Vaterländisches Muséum de Hambourg, paraît l’article William Blake, artiste, poète et mystique religieux, qui cette fois impose la réputation de l’artiste. En 1812, William Blake expose quatre œuvres à l’Association des peintres aquarellistes, dont il est membre.

William Blake soutenu par John Linnell
En 1818, William Blake rencontre l’artiste John Linnell (1792-1837), qui devient un important soutien et commanditaire pour l’artiste. Grâce à lui, vers 1820, William Blake fréquente de jeunes peintres, parmi lesquels Samuel Palmer, George Richmond et Edward Calvert, membres principaux du groupe The Ancients.
Sans postérité et mal connus, Les Anciens de Shoreham inaugurent une sorte de fraternité artistique, considérant Blake comme leur mentor… Plus tard, en 1848, trois jeunes peintres de la Royal Academy, Hunt, Millais et Rossetti, fondent la confrérie préraphaélite.



D’après un autoportrait, vers 1802 ; William Shakespeare et Homère, 1800-1803, encre et tempera sur toile ; de William Blake ; début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Les préraphaélites se référent à l’art médiéval, d’avant Raphaël. John Linnell et William Blake figurent parmi les rares artistes pour lesquels les jeunes artistes du groupe préraphaélite, qui rejettent l’académisme, éprouvent de l’admiration…
Des portraits imaginaires pour John Varley
Vers 1818-1819, John Varley (1778-1842) aquarelliste et amateur d’astrologie, demande à William Blake de dessiner des portraits imaginaires. William Blake dessine The Visionary Heads, une série d’esquisses à la craie noire et au crayon. Ces dessins, rassemblés dans des carnets de croquis représentent des personnages apparus à Blake dans ses visions…



D’après John Varley par William Blake, 1818, esquisse, craie et crayon ; William Blake conversant avec John Varley (à droite), de John Linnell 1818 ; et le visage de William Blake, masque-moulage de James de Ville, 1823, plâtre ; début XIXe. (Marsailly/Blogostelle)
Entre 1804 et 1820 William Blake élabore son long poème illustré Jérusalem… L’artiste crée en 1821 une série de gravures pour John Linnell, d’après ses illustrations aquarellées du Livre de Job exécutées en 1799 pour Thomas Butts.
En 1823, James De Ville (1776-1846) effectue un moulage phrénologiques du visage de William Blake. Au XIXe siècle, la phrénologie connaît un certain engouement, cette théorie suppose que les instincts, le caractère, les aptitudes et les facultés mentales et affectives sont conditionnées par la conformation du crâne humain…

En 1824, John Linnell commande à William Blake des illustrations aquarellées et gravées pour La Divine Comédie de Dante (entre 1824 et 1827). L’artiste produit 102 planches, 7 gravures et des dessins. En 1826, paraissent les gravures du Livre de Job commandé par Linnell.
William Blake s’éteint chez lui, à Londres, le 12 août 1827. L’artiste-poète est inhumé selon le rite anglican comme il l’avait souhaité. Le peintre anglais John Constable (1776 -1837) se préoccupe alors du sort de Catherine Blake, qui devient la gouvernante de John Linnell. L’épouse de William Blake meurt en 1831, après s’être consacrée à promouvoir l’œuvre de son époux…

La première biographie de William Blake, signée par Alexander Gilchrist, paraît en 1863, imposant alors la réputation de l’artiste… L’écrivain André Gide (1869-1951) traduit en français Le mariage du Ciel et de l’Enfer de William Blake en 1923…



D’après un portrait de William Blake, de Thomas Phillips, 1807, aquarelle ; The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun (Le grand Dragon Rouge et la Femme vêtue de Soleil,), plume, encre, aquarelle, Apocalypse, de William Blake, 1805-1810, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Bloc-note + : William Blake, d’Osbert Burdett (1926, London, Macmillan), critique d’art, spécialiste de l’art britannique de la fin du XIXe siècle. books.google.fr/books?id=Y3WlCgAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=inauthor:%22Osbert+Burdett%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjy6sqvj_TnAhX08eAKHU2kAsEQ6AEIMTAB#v=onepage&q&f=false