Les druides, de la parole perdue à la légende
Les druides, seconde partie. Philosophes et savants, les druides sont les gardiens de la tradition sacrée qu’ils transmettent oralement… Les écrits sont proscrits en matière de tradition, de doctrine, de mythologie et de rituels religieux celtiques. Après la disparition du druidisme, ces prêtres gaulois deviennent légendaires… Dans la mythologie irlandaise, le dieu Ogme invente l’écriture…
Lire les druides, première partie : Âge du Fer, en Gaule celtique, les druides sont les spécialistes du sacré et du savoir
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière révision novembre 2021–

LES DRUIDES CULTIVENT LA CONNAISSANCE ET LA POÉSIE
Les druides sont les gardiens de la tradition sacrée. Ils enseignent et initient les jeunes à la métaphysique, à la cosmologie, à l’astronomie, à la médecine, à la poésie…, uniquement par transmission orale.

L’assemblée des druides évoquée par César
Les auteurs antiques nous apprennent encore que les druides prodiguent leur enseignement oralement. Ces préceptes sont comparables à ceux des pythagoriciens. Par ailleurs, les druides participent à des activités rituelles, comme la cueillette du gui, et ils rendent la justice lors de réunions annuelles tenues en des lieux sacrés.
REPÈRES CHRONOLOGIQUES. L’âge de fer, 750 avjc à 52 avjc. La civilisation de La Tène, 450 à 52 avjc. Conquête de la Gaule par César, 52 avjc. Chronologie L’art à l’âge du Fer
Dans La Guerre des Gaules, qu’il rédige vers 52-51 avjc, César raconte que les druides se réunissent tous les ans, à date fixe, sur le territoire des Carnutes, c’est-à-dire dans la région de Chartres (France). Les druides règlent les différends entre tribus et rendent des jugements.



D’après l’imagerie du druide, Les Antiquités d’Angleterre et du Pays de Galles, de Grose, Londres, XVIIIe siècle ; la Forêt des Druides, détail, Bellini, opéra de Norma, scène du Théâtre Royal Italien à Paris, lithographie coloriée, vers 1835, inspirée de Kunstler Villeneuve, XIXe siècle ; et le thème du chef suprême des druides, élu pour la vie. (Marsailly/Blogostelle)
Le pays des Carnutes
L’assemblée des druides se place sous l’autorité d’un chef suprême élu pour la durée de sa vie. Et il semble que la terre des Carnutes soit assimilée à un centre sacré et symbolique dans la tradition celtique…
À tous ces druides commande un chef unique, lequel exerce parmi eux l’autorité suprême…
César dans La Guerre des Gaules précise…. À une certaine époque de l’année, ils s’assemblent dans un lieu consacré sur la frontière du pays des Carnutes, qui passe pour le point central de toute la Gaule. Là se rendent de toutes parts ceux qui ont des différends, et ils obéissent aux jugements et aux décisions des druides…

César poursuit… Tous ces druides n’ont qu’un seul chef dont l’autorité est sans bornes. À sa mort, le plus éminent en dignité lui succède ; ou, si plusieurs ont des titres égaux, l’élection a lieu par le suffrage des druides, et la place est quelquefois disputée par les armes.
Les druides possèdent les clés de la morale, de la justice, de la médecine…
Druides, prêtres et professeurs
Les druides sont des théologiens, à la fois prêtres, professeurs et garants de l’ordre social. On les qualifie de plus justes des hommes.
Les druides détiennent le pouvoir sacerdotal et les connaissances suprêmes dans le domaine spirituel. Ils président au savoir philosophique, possèdent les clés de la morale et de la justice et s’exercent à l’étude des sciences naturelles et de la médecine…

Une organisation tripartite de la société
Des druides, des « chevaliers » et des cultivateurs
La société celtique se fonde sur une organisation tripartite. Chefs spirituels, les druides président au sacerdoce et à l’enseignement. Une élite guerrière contrôle les territoires celtiques et assume le pouvoir politique. Les artisans, les éleveurs et les cultivateurs produisent pour les communautés.
Les druides détiennent l’autorité spirituelle et occupent donc une place privilégiée auprès de l’aristocratie guerrière celtique et gauloise qui exerce une autorité temporelle et politique. Il existe alors des « chevaliers », mentionnés par César sous le nom d’Equites.

César distingue les druides et les « chevaliers«
Proches du pouvoir, incarné par les chefs de tribu ou de clan, ces chevaliers interviennent dans la vie politique et sociale. Dans sa description de la société gauloise du premier siècle avjc César distingue les druides et les chevaliers…
Dans toute la Gaule, raconte César, il n’y a que deux classes d’hommes qui soient comptées pour quelque chose et qui soient honorées ; car la multitude n’a guère que le rang des esclaves, n’osant rien par elle-même, et n’étant admise à aucun conseil… Des deux classes privilégiées, l’une est celle des druides, l’autre celle des chevaliers…

Les premiers (les druides) veillent aux choses divines, s’occupent des sacrifices publics et privés, règlent toutes les choses de la religion. Un grand nombre de jeunes gens viennent s’instruire chez eux, et ils bénéficient d’une grande considération…
De riches et puissants guerriers
… La seconde classe est celle des chevaliers. Quand il en est besoin et qu’il survient quelque guerre, ils prennent tous part à cette guerre… l’éclat de leur naissance et de leurs richesses se voit au nombre de serviteurs et de personnes dont ils s’entourent…
Avant la conquête romaine, les guerriers gaulois s’affairent en effet régulièrement à repousser des incursions sur leurs terres ou cherchent à élargir leurs territoires en combattant.

On retrouve encore la conception tripartite de la société dans le monde médiéval, sous la forme du corps sacerdotal, de la chevalerie et du peuple de paysans et d’artisans…
Ainsi, moines et ecclésiastiques, membres de la noblesse rompus aux arts de la guerre, paysans, artisans et commerçants, constituent le fondement des communautés du Moyen Âge.
Les druides forment une caste sacerdotale
Une société hiérarchisée
Selon Mircea Eliade, le druidisme celtique se rattache au monde spirituel indo-européen. Les Celtes seraient les seuls, avec les peuples de l’Inde ancienne, à connaître une classe sacerdotale hiérarchisée et organisée de telle manière.

La vie culturelle indo-européenne repose en effet sur une division tripartite de la société : théologiens, guerriers et pasteurs-cultivateurs. Certains auteurs se réfèrent à l’étymologie de cette entité culturelle pour interpréter le terme druide en ceux qui connaissent le chêne. D’autres font référence à la langue celtique : dru-wid-es qui signifie les très savants…
DRUIDE THÉOLOGIEN, DRUIDE POÈTE ET DRUIDE DEVIN
Selon Strabon (auteur grec, Ier siècle avjc-Ier siècle apjc) et Diodore de Sicile (auteur grec, Ier siècle avjc), les druides forment une classe sacerdotale divisée en 3 groupes : les théologiens, les bardes et les poètes, et les devins ou vates. Les bardes et les poètes perpétuent la tradition orale. Ils chantent et louent les aventures et les exploits des hommes et des dieux…

Pour l’esprit celte, seule la parole est vivante
Les peuples Celtes utilisent l’écriture grecque puis latine
C’est uniquement dans le cadre de la transmission du savoir traditionnel et spirituel que l’écriture est absolument proscrite dans la culture celtique…
Les peuples Celtes connaissent l’écriture. Ils utilisent les alphabets grecs puis latins pour rédiger leurs inscriptions votives ou funéraires. Par ailleurs, les textes irlandais font souvent référence à l’emploi de l’écriture oghamique par des druides ou des guerriers…



D’après Le Barde, de John Martin, détail, XIXe siècle ; et le druide Merlin qui dicte un poème, manuscrit français, XIIIe siècle, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)
La parole possède une efficacité magique et incantatoire
Pour l’esprit celte, l’écriture est morte parce qu’elle fixe éternellement ce qu’elle exprime. Seule la parole est vivante et permet ainsi de servir la mémoire de la tradition. La parole vivante symbolise aussi l’efficacité magique et incantatoire.
La parole, sous forme de récitation, d’invocation, d’incantation ou de prière relève du sacré pour les Celtes et les Gaulois. L’écriture est réservée au domaine profane.
César précise que les jeunes apprentis au druidisme apprennent un grand nombre de vers, et il en est qui passent vingt années dans cet apprentissage…


D’après Le Barde, de John Martin, XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
“Il n’est pas permis de confier ces vers à l’écriture”
César poursuit Il n’est pas permis de confier ces vers à l’écriture, tandis que, dans la plupart des autres affaires publiques et privées, ils se servent des lettres grecques…
… Il y a, ce me semble, deux raisons de cet usage : l’une est d’empêcher que leur science ne se répande dans le vulgaire ; et l’autre, que leurs disciples, se reposant sur l’écriture, ne négligent leur mémoire…
Un apprentissage druidique oral et en vers
Les vieux textes d’Irlande et de Grande-Bretagne évoquent la hiérarchie druidique qui comporte selon ces récits insulaires sept ou huit degrés d’initiation. Du docteur, qui sait réciter trois cent cinquante histoires, à l’apprenti, qui se limite à sept histoires…

En Irlande, les études druidiques durent douze ans et vingt ans en Gaule selon César… Entièrement oral et en vers, l’enseignement comporte la récitation de récits, le droit, la généalogie, la poésie et tout ce qui concerne une spécialisation comme la médecine ou la métaphysique.
Mais, quelle que soit leur place dans la hiérarchie druidique, tous les membres de la classe sacerdotale sont solidairement druides par opposition à la communauté des profanes…
La satire chantée est une forme de poésie magique
Les devins ou vates sont les maîtres du sacrifice, de la divination et de la science de la nature. Si Diodore de Sicile et Strabon mentionnent les druides-philosophes, les bardes-poètes et les devins-sacrificateurs, on retrouve ce schéma tripartite dans la tradition irlandaise.

La seule différence est le statut de barde. Ce spécialiste de la louange et du blâme devient aussi un devin ou voyant en Irlande. Ce personnage conserve dans ses attributions la magie, l’écriture et la satire. Mais la satire chantée est une forme de poésie magique, réputée efficace et dont les effets peuvent êtres mortels…
PRÉDICTION ET DIVINATION
Du vate au barde
Le vate celtique, spécialiste de la prédiction et de la divination a une grande importance spirituelle, politique et sociale en Gaule celtique et en Irlande. Son nom, vatis en gaulois ou fáith en irlandais, se retrouve partout dans le monde culturel celtique.

(Marsailly/Blogostelle)
Mais la terminologie précise de la divination gauloise nous est inconnue. Le mot gallois gwawd serait, lui, plus restrictif. Il se réfère à l’idée de chant, de louange, de poésie et de satire. Mais il perd le sens sacré de vate pour devenir barde au moment de la christianisation.
Les prophéties des druidesses
En Irlande, on ne connaît que des mots génériques comme druidisme, druidecht, science du poète, filidecht, divination, poésie, science (éicse), ou encore prédiction, fáitsine… Le druide devin est surtout un spécialiste de la prédiction, une fonction sacerdotale accessible aussi aux femmes. Les druidesses, sont parfois réputées pour leurs prophéties…

Velléda, prêtresse gauloise de Chateaubriand
Sa taille était haute ; une tunique noire, courte et sans manches, servait à peine de voile à sa nudité (…) La blancheur de ses bras et de son teint, ses yeux bleus, ses lèvres de rose, ses longs cheveux blonds qui flottaient épars, annonçaient la fille des Gaulois, …
… et contrastaient, par leur douceur, avec sa démarche fière et sauvage. Elle chantait d’une voix mélodieuse des paroles terribles, et son sein découvert s’abaissait et s’élevait comme l’écume des flots. (Les Martyrs, de François-René de Chateaubriand, 1809)
LE DRUIDE DEVIENT UN PERSONNAGE MYTHIQUE
Interdit par l’empereur romain Claude vers 41-54 apjc, le druidisme finit par disparaître. Mais le personnage du druide survivra dans les légendes…

Merlin et Arthur forment un duo sacerdotal et royal
Dans certains textes irlandais médiévaux, on évoque des devins et des spécialistes du sacré. En France, l’auteur médiéval Chrétien de Troyes met en scène Merlin, archétype du druide de l’ancien temps. Merlin et Arthur forment un duo sacerdotal et royal. Le druide légendaire du cycle arthurien incarne à la fois le pouvoir spirituel, le savoir, l’enseignement, la magie et la sagesse…
Le druide, garant de la royauté et de la justice
Dans le monde celte, le druide veille à la préservation et aux intérêts du royaume. Il prodigue au roi de sages conseils, des informations et des prédictions. Le druide est réputé pour ses prophéties… L’autorité spirituelle du druide lui confère la prééminence sur le pouvoir temporel incarné par le roi avec qui il forme un couple.


D’après le druide Merlin et Viviane, Gustave Doré, XIXe siècle ; et le druide Merlin, la dame du Lac et le roi Arthur, Le Morte d’Arthur, Audrey Beardsley, XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Les druides formulent des prophéties
Le druide apparaît comme l’intermédiaire privilégié entre les dieux et le roi. Le roi, de son côté, fait le lien entre le druide et le peuple.
Si le roi rend la justice, se sont les druides qui connaissent et dictent le droit. Les druides règlent les litiges entre tribus ou clans et résolvent les conflits à l’intérieur des communautés. Par ailleurs, les druides assistent les rois grâce à leurs prophéties…

Le druide légendaire des romans de chevalerie
Le druide de la Gaule celtique devient un personnage mythique à l’époque médiévale, notamment avec les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes, au XIIe siècle, inspirés des légendes celtiques.
Les œuvres de Chrétien de Troyes évoquent Merlin, le roi Arthur, les chevaliers de la Table Ronde, la quête du Graal… Le druide Merlin symbolise l’ancien temps et ses croyances, mais ce personnage favorise aussi le passage à une ère nouvelle symbolisée par le Roi Arthur et la quête du Graal.

Du chaudron celtique au Graal
Divinités celtiques, métamorphoses, chaudron miraculeux…
L’ancestral chaudron celtique miraculeux, comme le chaudron de Dagda de la tribu de Dana ou le chaudron nordique non moins merveilleux de Hymir, dispensateur de nectar, se transforme en symbole de l’illumination spirituelle dans les légendes christianisées, sous la forme du Graal…
Par ailleurs, selon les images de la mythologie celtique, les dieux sont intimement reliés au monde animal et certains ont le pouvoir de changer de forme… Dans l’art celte, on rencontre d’ailleurs d’étranges créatures, mi-animales mi-humaines, divinités ou êtres surnaturels.



D’après Merlin changé en cerf face au roi, manuscrit anonyme, cycle de Lancelot et du Graal, 1286, XIIIe siècle, art médiéval ; le dieu gaulois Cernunnos coiffé de bois de cerf, avec Apollon et Mercure, relief, Ier-IIIe siècle, et Cernnunos cornu, détail, Pilier des Nautes, Ier siècle, Lutèce, Paris, Gaule romaine. (Marsailly/Blogostelle)
Voir aussi l’article Les Dieux celtiques de L’Autre Monde… Sanglier, cerf, torque, roue, chaudron, foudre, corde…

Le druide-guerrier
Grâce à son statut d’officiant spirituel, le druide n’est soumis à aucune obligation fiscale ou militaire. Mais il peut aussi prendre les armes et faire la guerre si cela lui semble nécessaire. Le thème du druide-guerrier apparaît d’ailleurs dans l’épopée irlandaise.
C’est aussi le druide qui prononce les injonctions pour tous, et en particulier pour le roi. Un système strict d’interdits et d’obligations encadrent la royauté celtique. En Ulster, par exemple, on ne doit pas parler avant le roi et le roi ne doit pas parler avant le druide…
Soupçonnés de fomenter des révoltes en Gaule, les druides seront condamnés par Rome, qui interdit le druidisme trop influent sur les populations gauloises…

« Celtomanie » au XIXe siècle
Au XIXe siècle encore, un mouvement qualifié de celtomanie illustre un engouement souvent fantaisiste pour le monde celtique, les vieilles pierres et le personnage légendaire du druide. Ce personnage continuera de nourrir l’imaginaire des artistes, des écrivains et le folklore populaire…
OGME INVENTE L’ÉCRITURE DANS LA MYTHOLOGIE IRLANDAISE
Si nous connaissons quelques bribes de noms ou de surnoms gaulois, la tradition druidique elle-même n’a laissé aucun texte écrit. Cependant, la mythologie irlandaise évoque le dieu Ogme, qui a donné son nom à l’écriture irlandaise ancestrale, l’Ogham…

Le dieu Ogme ou Ogmios
La langue des druides a disparu… Dans la mythologie irlandaise, en revanche, il est question du dieu Ogme, inventeur de l’écriture. On retrouve ce dieu en Gaule sous le nom de Ogmios, sculpté sur le pilier des Nautes, à Lutèce (Paris), au début du Ier siècle apjc, à l’époque de la Gaule romaine…
Ses attributs : la force, la massue et la peau de lion
On peut rapprocher le dieu celtique Ogmios (ou Ogme) du héro grec Héraclès (Hercule romain), avec lequel il possède certains attributs en commun, notamment la force, la massue et la peau de lion. Seigneur de l’éloquence et de l’écriture, le dieu Ogmios est aussi un maître de la magie et de la guerre.

On peut aussi rapprocher Héraclès de Smertrios, dieu gaulois destructeur de monstres, dont le nom signifie le Pourvoyeur… Toutes ces figures évoquent des héros ou des dieux guerriers. Dans ses écrits, César évoque le dieu celte Ogmios et l’assimile à Mars, dieu romain de la guerre.
Par ailleurs, Ogmios et ses sandales ailées rappellent encore le dieu grec Hermès (Mercure romain), lui aussi un artiste en matière de magie et d’éloquence…
Découvrir aussi les articles Le panthéon gaulois et romain en Gaule (1) et Le panthéon gaulois et romain en Gaule (2)
Ogme, maître de la guerre et de la magie
Par ailleurs, sans la christianisation qui a propagé l’étude des Écritures, l’irlandais ancien aurait peut-être connu le même sort que la langue des druides ou aurait perdu une grande partie de sa littérature mythique…

Avec sa coiffe et ses pieds ailés, pourvu d’un caducée, le dieu celtique de l’éloquence Ogmios rappelle la figure du dieu gréco-romain Hermès – Mercure… Les chaînes symbolisent la puissante magie de son éloquence…
Dans la mythologie irlandaise, il est question du dieu Ogme, inventeur de l’écriture. Ogme se manifeste comme une divinité sombre. On le présente comme le maître de la guerre et de la magie. Ogme a donné son nom à l’écriture irlandaise ancestrale, l’Ogham.
L’écriture oghamique irlandaise
L’écriture oghamique se compose d’un alphabet de vingt lettres. L’ogham est une forme d’écriture alphabétique utilisée au début de l’ère chrétienne en Irlande. Chaque lettre se distingue grâce à la direction et au nombre des entailles gravées sur la pierre…

Ogme enchaîne les êtres grâce à son éloquence et sa magie
L’écrivain grec Lucien de Samosate (IIe siècle apjc) compare Ogme à Hercule. Il décrit Ogme en vieillard à la peau sombre et pourvu d’une longue chevelure blanche. Selon cet auteur, Hercule possède les mêmes attributs que le dieu celte Ogme, à l’éloquence redoutable…
Lucien de Samosate raconte que les attributs du dieu Ogme sont une peau de lion, une massue, un arc et un carquois. De plus, Ogme retient les nombreux hommes qui le suivent par des chaînes d’or, symbole du pouvoir de son éloquence…
Ce pouvoir d’enchaîner les êtres et la puissance de sa magie rendent le dieu Ogme comparable à Varuna, une grande divinité védique de l’Inde ancienne, redoutée aussi pour sa magie et son pouvoir de lier ou de délier les êtres et les choses…
L’éloquence vaut mieux que la force…
Le roi de France François Ier en Ogmios
Dans l’ouvrage Emblemata d’Alciat, l’artiste représente le roi français François Ier en Ogmios, le Hercule gaulois. Ainsi, la puissance de l’éloquence royale enchaîne le clergé, la nnoblesse et le tiers état représenté sous les figures de juristes et d’un laboureur. L’Emblemata d’Alciat porte un texte titré Eloquence vault mieulx que force…

« Pour ma douce éloquence & royale bonté »
Il s’agit d’un hommage rendu à François Ier, à l’occasion des célébrations de l’entrée de son fils Henri II à Paris, le 16 juillet 1549 apjc. Le roi déclare donc… Pour ma douce éloquence & royale bonté ; Chacun prenoit plaisir à m’honorer & suyvre : Chacun voyant aussi mon successeur m’ensuyvre, l’honore ; suyt, contrainct de franche volunté.
L’arc en la main, en l’autre la massue, Peau de lyon estant cy aperceue, pour Hercules me faict ce vieillart croire. Mais ce qu’il a marque de si grand gloire : Que mener gens enchainez a sa langue Entendre veult, qu’il feist tant bien harengue, Que les Francois pour ses dits de merveilles, Furent ainsi que pris par les oreilles…

… Si donc il a par loix; ordonnances Rangé les gens, plustost que par vaillances Dira l’on pas (comme est verité) Que l’espee a lieu aux livres quicté? Et que ung dur cueur par sages mieulx se range, Que gros effort son aspreté ne change? Pour ce Hercules ne fait pas grandes forces : Et si sont gens, apres luy grandes courses.
Dans la continuité des cultures européennes de l’âge du Bronze, il semble que les croyances de l’âge de Fer se rattachent au symbolisme solaire ainsi qu’à la consécration de valeurs guerrières. Par ailleurs, la tradition celtique et gauloise voue un culte à Lug, dieu druide et guerrier, parfois incarné en sanglier…
Des livre? Princes et princesses celtes, de Patrice Brun. Le Pays des Celtes, de Laurent Olivier, conservateur au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Vercingétorix, de Jean-Louis Brunaux, archéologue, spécialiste de la civilisation gauloise.
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