La grande déesse égyptienne et les triades divines
Certaines divinités égyptiennes forment des triades, comme Sekhmet, Ptah et Nefertoum, à Memphis, la déesse Isis, Osiris et Horus, à Abydos, ou encore Mout, Amon et Khonsou, à Thèbes… Ainsi, la grande déesse, à la fois épouse et mère d’un jeune dieu, se manifeste sous différents visages. La multiplicité du panthéon égyptien exprime-t-elle les manifestations d’un même principe divin, conjugué au masculin et au féminin?
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Publié le 29 avril 2018 –

REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Époque Thinite vers 3400 – 2980 avjc. Ancien Empire vers 2980 – 2475 avjc. Moyen Empire vers 2160 – 1788 avjc. Nouvel Empire vers 1580 – 1090 avjc. Troisième période intermédiaire vers 1090 – 663 avjc. Basse Époque vers 663- 525 avjc. Époque ptolémaïque 332 – 30 avjc. Chronologie détaillée de l’Égypte Ancienne
SEKHMET, ÉPOUSE DU DIEU PTAH ET MÈRE DE NEFERTOUM
Sous la forme de Sekhmet à tête de lionne, Hathor joue aussi le rôle de l’épouse du grand dieu Ptah de Memphis. Le taureau Apis, animal sacré, incarne l’image vivante de Ptah sur la Terre. Avec leur fils Nefertoum, dieu nénufar, Ptah et Sekhmet forment la grande triade de Memphis…
D’après le dieu Ptah, relief, petit temple d’Hathor, Memphis, XIXe dynastie, Nouvel Empire ; et son épouse la déesse Sekhmet, XVIIIe dynastie, règne du roi Amenhotep III, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Sekhmet et Ptah, grandes divinités de Memphis
À Memphis, capitale de l’Égypte ancienne sous l’Ancien Empire, Sekhmet prend la dimension d’une grande déesse protectrice auprès de Ptah, son époux.
Le dieu Ptah se manifeste comme un dieu originel, créateur par la pensée et par la parole. Il s’unit au dieu local de la terre Ta-tenen, mais aussi à Sokaris et à Osiris. Sokaris, ancien dieu des artisans et des défunts à Memphis, s’assimile par ses fonctions et ses origines régionales à Ptah et à Osiris. Sokaris prend la forme d’un épervier (hiéracomorphe).
D’après Ptah-Sokar-Osiris, statuette au nom de Iahmes, bois peint, vers 663- 525 avjc ; le dieu Ptah, dédicace de Hapiy, statuette en bronze ; et Ptah-Sokar-Osiris au nom de Takhabes, statuette, bois stuqué et peint, vers 663-332 avjc, Basse époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Ptah protège les artisans, les orfèvres, les forgerons…
Selon les récits mythiques égyptiens, Ptah apparaît en créateur et démiurge. Ce dieu au beau visage a façonné les dieux et fait les hommes. La pensée et la parole de Ptah sont ses outils divins pour concevoir et créer le monde.
C’est encore Ptah qui a créé les arts… Ptah protège particulièrement les artisans et les orfèvres. Il se rattache aussi aux métiers de fondeur et de forgeron. Les grecs l’ont assimilé à Héphaïstos.
D’après le dieu Ptah et le pilier Djed d’Osiris, tombe de Néfertari, épouse de Ramsès II, XIXe dynastie ; le dieu Ptah, sceptre Ouas-pilier Djed, peinture, tombe d’Irynéfer, XIXe dynastie, sous Ramsès II, Deir el-Médineh ; et le dieu Ptah et le sceptre Ouas-pilier Djed d’Osiris, bronze XVIIIe dynastie, règne Aménophis III, Thèbes ; Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Le dieu Ptah en habit moulant et coiffé d’une calotte
Les artistes représentent Ptah sous une forme humaine, debout, enveloppé dans un habit long et moulant, le corps gainé comme pour les momies. Le dieu apparaît le crâne rasé et coiffé d’une calotte.
Comme d’autre divinités égyptiennes importantes et protectrices, de nombreuses statuettes ou figurines de Ptah sont déposées dans les temples par les fidèles. Ils s’attirent ainsi la protection et la bienveillance divine de Ptah.
D’après le dieu Ptah, bois, or et pâte de verre, trésor de Toutânkhamon, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire ; le dieu Ptah enveloppé dans son habit moulant, bronze, or et électrum, vers 663-332 avjc, XXVIe dynastie, Basse Époque ; et le dieu Ptah et le sceptre Ouas-pilier Djed d’Osiris, XVIIIe dynastie, règne Aménophis III, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Le taureau Apis, manifestation de Ptah sur la Terre
Selon les mythes égyptiens, le taureau Apis se manifeste comme l’image (ou la réplique) vivante de Ptah sur la Terre… Les artistes érigent donc des stèles consacrées aux taureaux Apis. Ces animaux sélectionnés avec soin, coulent des jours tranquilles dans leur sanctuaire.
Le taureau Apis est donc l’un des animaux sacrés les plus importants de l’Égypte ancienne. Le Sérapéum, vaste nécropole où sont inhumés les taureaux Apis se situe non loin de l’ancienne cité de Memphis, où se trouve le centre du culte de Ptah.
Le culte du taureau Apis est connu depuis les débuts de la civilisation égyptienne, mais les tombes les plus anciennes découvertes remontent au Nouvel Empire, sous la XVIIIe dynastie et le règne d’Aménophis III.

Dans le mythe de la déesse Isis qui obtient le nom secret de Rê, le dieu solaire dit …
Je suis celui qui fit ciel et terre, noua les montagnes et créa ce qui est dessus… je suis celui qui fit l’eau… qui fit le taureau pour la vache… Je suis celui qui fit le ciel et le mystère des deux horizons, j’y ai placé les âmes des dieux…
D’après la déesse Vache Hathor, Premier Livre des Respirations d’Ousirour, IIe siècle avjc, Époque Ptolémaïque ; et une stèle de commémoration, inhumation du taureau Apis, calcaire, règne d’Amasis, XXVIe dynastie, Sérapéum de Saqqara, Basse Époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Ptah-Apis et Hathor-Sekhmet sont représentés sous la forme du taureau et de la vache…
Sous les Ramsès, Ptah préside aux jubilés royaux
À l’époque ramesside, Ptah devient une divinité très importante avec Amon-Rê. Considéré comme le créateur du monde, Ptah préside alors aux jubilés royaux. À la Basse époque, Ptah peut se manifester aussi sous une nouvelle forme, celle d’un nain nu.
Le plus souvent Ptah-patèque écrase des crocodiles ou des serpents… Sous cette forme, Ptah protège contre les morsures de serpents ou de scorpions comme l’enfant Horus. Les Grecs nomment patèque cette représentation de Ptah-nain qui leur rappellent les formes du dieu phénicien Patèque, protecteur des marins…
D’après le dieu Ptah, Maître des Jubilés royaux, offrande de Ramsès II, granit, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle) ; et le dieu Ptah sous la forme d’un nain, dit Ptah patèque, faïence bleue, vers 332 avjc – 30 avjc, Époque Ptolémaïque ; et le dieu Ptah et Ramsès II, haut-relief colossal, XIXe dynastie, Memphis, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Ptah, Sekhmet et Ramsès II, trio colossal, XIXe dynastie, Memphis ; et Ptah (Memphis), Amon-Rê (Thèbes), Ramsès II et Rê-Horakhty (Héliopolis), sanctuaire du temple de Ramsès II, 1279-1213 avjc, Abou Simbel, XIXᵉ dynastie ; Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Dans le saint des saints du sanctuaire d’Abou Simbel, Ramsès II trône auprès des plus grands dieux de l’Égypte : Ptah de Memphis, Amon-Rê de Thèbes et Rê-Horakhty d’Héliopolis…
NEFERTOUM, LE JEUNE DIEU NÉNUFAR
Le nénufar affleure à la surface des eaux…
Le jeune dieu Nefertoum (nefer signifie beau), fils de Ptah et de Sekhmet, se rattache au symbolisme du nénufar ou lotus bleu (nymphaea caerulea, lotus ou nénuphar bleu). Le nénufar affleure à la surface des eaux…
Ainsi, cette fleur apparaît comme une première manifestation de la Vie sur les eaux originelles, d’où émane son agréable parfum de lotus. Cette apparition rappelle celle du Soleil (à Hermopolis) qui émerge du Noun (océan ou marécage primordial) et du lotus primordial, faisant jaillir la lumière sur le monde…
Je suis un lotus pur issu du Champ du Soleil…

Le nénufar, symbole de renaissance
Le nénufar-lotus bleu, symbole de renaissance, distingue le jeune dieu Nefertoum… Les artistes le représentent souvent assis sur un lotus, couronné d’un nénufar surmonté de deux hautes plumes. Parfois Nefertoum apparaît sous la forme d’un nénufar couronné de plumes.
Nefertoum s’identifie encore au jeune soleil. Le lotus bleu – nénufar se ferme la nuit et s’ouvre le matin pour s’épanouir. Cette image rappelle le cycle Solaire, quand le Soleil Rê disparaît chaque soir avant de renaître chaque matin, à l’aube.
D’après Nefertoum couronné du nénufar-lotus,faïence, Basse époque ; Nefertoum sous la forme de la fleur de nénufar bleu ou lotus ; et Nefertoum et ses filles, calcaire peint, vers 1800 – 1700 avjc, fin XIIe -début XIIIe dynastie, Memphis (?), Moyen Empire-Deuxième-période intermédiaire ; Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
La transformation en lotus
Dans le chapitre LXXXI du Livre pour Sortir au jour, il est question de réaliser la transformation en lotus… Je suis un lotus pur, sortant d’entre les lumineux. Je garde la narine de Ra qui garde la narine d’Hathor. Je fais les messages que poursuit Horus. Je suis un lotus pur issu du Champ du Soleil (Livre pour Sortir au Jour ou Livre des Morts, Chapitre LXXXI, d’après le Papyrus de Turin)

On qualifie aussi Imhotep divinisé de fils de Ptah
Le sage Imhotep, l’architecte du roi Djoser qui élève la première pyramide sous la IIIe dynastie, est vénéré dès le Nouvel Empire comme le protecteur et le patron des scribes. Puis, au VIIe siècle avjc, à la Basse-Époque, Imhotep est divinisé. On le qualifie alors de fils de Ptah.
Imhotep divinisé devient le protecteur des savants puis des médecins. Les Grecs assimilent Imhotep à Asclépios, patron des médecins… À l’origine, le savoir, l’écriture et la médecine figurent parmi les attributs de Thot, dieu de la sagesse, de la connaissance et maître du temps.
LA DÉESSE MOUT ET AMON-RÊ RÈGNENT À THÈBES
Amon-Rê, Mout et Khonsou forment la grande triade de Thèbes, honorée au sein du vaste temple de Karnak. Épouse d’Amon et mère de Khonsou, l’aspect maternel de Mout, dont le nom signifie Mère, est comparable à celui de la déesse Isis, mère d’Horus. Comme Hathor, Mout est parfois qualifiée d’œil de Ré et peut se montrer tout aussi redoutable que Sekhmet la puissante…

Amon-Rê, le roi des dieux
Dans sa dédicace funéraire, Mérymaât s’adresse au dieu solaire Amon-Rê, le Seigneur des trônes des Deux Terres, seigneur du Ciel, roi des dieux, au grand prestige à Héliopolis du Sud (Thèbes), au parfait visage à Héliopolis du Nord, le dieu vivant sorti du Noun (Océan primordial d’où émerge Rê par sa propre volonté),
… qui illumine les Deux Terres (l’Égypte) de ses rayons, qui se rajeunit lui-même, lui qui est parfait, qui a créé la semence des hommes et des dieux… Le préposé à la balance du seigneur des Deux Terres, Mérymaât, acquitté.

Amon-Rê porte une couronne évasée surmontée de deux très hautes plumes, accompagnées souvent du disque solaire. Mout porte le pschent, la coiffe qui réunit les deux couronnes de la Haute Égypte, au Sud, et de Basse Égypte, au Nord…
Mout la Grande, dame de l’Achérou…
La dédicace de Mérymaât, préposé à la balance, s’adresse aussi à la déesse Mout. Comme l’exprime ce défunt fonctionnaire, Mout également incarne l’un des visages de la grande déesse égyptienne sous divers aspects, comme la déesse Isis ou la déesse Hathor.
Mout, Ouadjet, Sekhmet et la souveraine du Sud et du Nord désignent la grande déesse. La figure de Ouadjet renvoie à la déesse-cobra protectrice de la Basse-Égypte et du Nord. Ainsi, Mérymaât prie pour obtenir la protection de Mout la Grande…
D’après la déesse Mout coiffée du disque solaire, Ramsès II et Amon, groupe en granit, XIXe dynastie, temple d’Amon Thèbes, XIXe dynastie, Nouvel Empire ; Amon, Mout et Khonsou, avec la mèche de l’enfance, et le roi Sethy Ier, XIXe dynastie, temple de Karnak, Nouvel Empire ; et dieu Amon-Rê, qui commande à la Nubie, et reçoit en offrande deux vases de vin des mains du roi, temple de Ramsès II, Abou Simbel, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
… Mout la Grande, dame de l’Achérou (nom du temple de Mout à Karnak), Ouadjet la dame de Karnak, Sekhmet la Grande, l’œil de Rê (comme Hathor), la souveraine du Sud et du Nord, celle qui a chassé le mal, écrasé la rébellion, apporté l’anéantissement à celui qui l’attaquait en sa ville. Heureux celui qu’elle favorise, le mal ne l’atteindra pas!
Une dédicace à Amon, Mout et Khonsou
Sur une stèle dédicacée, le musicien Horoudja joue de la harpe devant la triade divine Amon, Mout et Khonsou. Ce personnage apparaît sur trois stèles déposées comme ex-voto dans un sanctuaire à Tanis. Des colonnes, laissées vides, sont prévues à l’origine pour recevoir des inscriptions.
Cependant, une dédicace écrite en démotique précise le statut et la filiation du défunt: Le chef des chanteurs-hesou d’Amon-Rê, seigneur des trônes du Double Pays, Horoudja, fils de Khonsou.
D’après Amon, Mout et Khonsou, stèle de Horoudja, chef des chanteurs d’Amon-Rê, Calcaire, IVe-Ier siècle avjc, Époque ptolémaïque ; et le dieu solaire Amon-Rê, coiffé du disque solaire et de ses deux hautes plumes, statuette en bois, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Mout, protectrice des rois conquérants
Sous les traits de Mout, la puissance de la grande déesse protège, mais peut aussi se transformer en fureur, notamment face aux ennemis du royaume d’Égypte. Les rois conquérants de la dynastie des Ramsès honorent donc leur protectrice Mout avec ferveur…
Comme la déesse Hathor, Mout porte une coiffe à cornes de vache encadrant le disque solaire… Divinité maternelle et parfois déesse du Ciel, Mout est parfois qualifiée comme Hathor d’Œil de Ré quand la déesse prend un caractère belliqueux… La puissance guerrière de Mout est donc comparable à celle de Hathor-Sekhmet.

Mout possède la puissance du Vautour et celle du Cobra…
Grande déesse céleste comme Hathor ou la déesse Isis, Mout peut porter elle aussi la coiffe à dépouille de vautour surmonté de l’uræus royal, symbole d’une puissance divine qui foudroie ses ennemis. Par ailleurs, le cobra représente Ouadjet, déesse protectrice de la Basse- Égypte. Mout porte encore le disque solaire entre des cornes comme Hathor.
L’uræus, Ankh, le pilier Djed, le sceptre Ouas…
L’uræus figure parmi les divers attributs des divinités égyptiennes. Ce symbole de puissance foudroyante invite à ne pas provoquer la fureur divine et vise sans doute aussi à mettre en garde ceux qui seraient tentés de s’attaquer à l’Égypte…
D’après Ankh, le pilier Djed d’Osiris et le sceptre Ouas, trois symboles divins, relief ; et la tête de canidé du dieu Seth, qui se trouve au faîte du long bâton du sceptre Ouas, faïence, Basse Époque, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Les trois emblèmes des dieux égyptiens les plus fréquents sont Ankh, dont le hiéroglyphe signifie Vie (croix ansée), le pilier Djed d’Osiris – considéré comme la colonne vertébrale du dieu – qui symbolise la Stabilité, la pérennité, et parfois Osiris lui-même, et le sceptre Ouas symbole de la puissance divine.
Le sceptre Ouas, long bâton fourchu à tête de canidé
Le sceptre Ouas prend la forme d’un long bâton fourchu en bas, comme pour les bâtons qui permettent d’attraper les serpents. Cet attribut divin est surmonté par une tête de canidé plus ou moins stylisée. L’animal rappelle une sorte de renard des sables, un motif emblématique du dieu Seth.
Ce symbole de la puissance divine est transmis par les dieux aux pharaons comme un insigne de pouvoir. Le dieu Seth, frère d’Osiris et oncle d’Horus, se manifeste comme un dieu ambivalent, pourvoyeur de désordre et de chaos, mais il peut aussi mettre sa terrible force de combat au service d’Horus et de Rê…
D’après le dieu Seth à tête de canidé, stèle du roi Thoutmosis, linteau, temple de Seth, XVIIIe dynastie Nouvel Empire ; et Horus et Seth à tête de canidé, qui couronnent Ramsès III, groupe statuaire en granit, XXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Associé au premier pharaon mythique Horus, dont il incarne le bras armé sous son aspect positif, le dieu Seth contribue à garantir le couronnement royal… Sa face de canidé surmonte le long sceptre Ouas, insigne royal et symbole de force.
Khonsou, dieu de la Lune, fils d’Amon-Rê et de Mout
À Thèbes, Amon-Rê, Mout et leur fils Khonsou, dieu de la Lune, forment une triade souveraine. Khonsou se manifeste à l’origine comme un dieu lunaire, qui préside au temps, et au comptage des années des êtres humains…
Les artistes représentent Khonsou, coiffé du disque lunaire, le corps moulé dans un long manteau. Il porte la mèche de l’enfance sur le côté, un élément codifié dans l’art égyptien pour signifier le jeune âge des rois, fils de pharaon, ou des jeunes dieux.

Khonsou, dieu guérisseur
Parfois, Khonsou arbore une de tête de faucon, coiffé du disque et de la double plume. Khonsou est particulièrement honoré comme un dieu guérisseur et un protecteur contre les esprits maléfiques à la fin du Nouvel Empire…
Par ailleurs, Khonsou s’unit à d’autres divinités lunaires. On l’assimile aussi à Shou (dieu Air ou Atmosphère), à Rê comme jeune Soleil et à Horus, jeune dieu victorieux à tête de faucon. Khonsou possède son temple principal à Karnak.
D’après le jeune dieu Khonsou et lotus-nénufar, relief peint, calcaire, XIXe dynastie, village des artisans Deir el-Medineh, Thèbes ; Khonsou coiffé du disque lunaire et de la mèche de l’enfance, temple de Khonsou, époque Ramsès II, Thèbes, XIXe dynastie, Karnak ; et Ramsès II enfant, avec la mèche de l’enfance, assis sur le signe de l’horizon, stèle calcaire ; Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Comme le dieu suprême masculin, la grande déesse de l’Égypte ancienne se manifeste sous différentes formes : sous les traits d’Hathor, de Sekhmet, de Mout, de Nout, de la déesse de l’Occident… et aussi de la déesse Isis, épouse d’Osiris, dont la notoriété se diffuse au-delà des frontières de l’Égypte. Des récits mythiques racontent de quelle manière la déesse Isis, grande magicienne, obtient le nom secret de Rêqui règne sur les hommes et les dieux ensembles…
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