Traditions funéraires gauloises et romaines
Au IIe siècle en Gaule Romaine, les Gaulois continuent de privilégier l’incinération. À partir de la deuxième moitié du IIIe siècle, c’est l’inhumation qui prédomine. Les artistes façonnent des urnes, sculptent des sarcophages et des stèles funéraires, gravent des dédicaces… Les défunts reposent à l’extérieur des villages et des cités dans des cimetières ou de vastes nécropoles. Parfois, les gallo-romains élèvent des monuments funéraires monumentaux.
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour mars 2024 –

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. Gaule Romaine : Ier siècle avjc – IVe siècle. – 52 avjc : conquête romaine de la Gaule par César. IIe-IIIe siècle : La Pax Romana – Fin IIIe siècle : premières incursions barbares – IVe siècle : fin de l’Antiquité – Ve siècle : les grandes invasions barbares. Chronologie Rome-Gaule romaine
TRADITION ROMAINE MONUMENTALE
Aux IIe siècle en Gaule Romaine, les Gaulois perpétuent la tradition gauloise de l’incinération. À partir de la deuxième moitié du IIIe siècle, les gallo-romains pratiquent de plus en plus l’inhumation. Les défunts reposent dans des cimetières implantés à la périphérie des villes ou à l’extérieur des domaines agricoles. Certains monuments funéraires s’inspirent de l’architecture romaine.

Le monument funéraire de Julius
Parmi les citoyens les plus privilégiés de la Gaule Romaine, certains se font construire d’imposants monuments funéraires. Le mausolée de Julius à Saint-Rémy de Provence remonte à la fin du Ier siècle avjc et s’inspire de l’architecture romaine…
Des reliefs glorifient le défunt et l’armée romaine
Érigé vers 30 avjc ou 20 avjc par une grande et puissante famille de notables, le monument funéraire de Julius, haut de 17 mètres environ, s’élève sur un socle rectangulaire dont les quatre faces sont ornées de scènes sculptées.
Les reliefs sculptés du mausolée de Julius glorifient les exploits du défunt dans l’armée romaine. Des scènes symbolisent par ailleurs la domination romaine sur la Gaule, avec notamment la chasse au sanglier, un animal sacré pour les Gaulois…


D’après les reliefs du mausolée de Julius, fin Ier siècle avjc, chasse au sanglier et fantassins, Saint-Rémy-de-Provence, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
Arc de triomphe et temple miniature
Le mausolée de Julius s’impose à l’entrée de la nécropole de Glanum. C’est l’un des monuments funéraires les mieux conservés de l’époque romaine. Il est commandité par les descendants d’un notable de la région.
Le personnage a servi avec succès dans les armées de César. Il reçoit la citoyenneté romaine et le même nom que l’empereur de Rome, Julius (Jules César).
Le monument supporte un arc de triomphe enrichi d’un temple miniature circulaire, à colonnes et à toiture pyramidale. Deux statues (remplacées par des copies à l’identique lors de la restauration) sacralisent les figures des deux illustres défunts de la famille Julius.

Une dédicace à la gloire des Julii
Une inscription gravée sur le monument témoigne : Sextius, Lucius, Marcus, fils de Caius, de la famille des Julii, à leurs parents. Ce modèle de monument funéraire se répand en Aquitaine et en Narbonnaise, avant de disparaître du paysage avec la grande invasion germanique vers 253…
TRADITION GAULOISE DE L’INCINÉRATION
Au début de la période romaine en Gaule, les inhumations sont rares, les Gaulois privilégient l’incinération des défunts, rituel hérité de la tradition celtique. La crémation est une coutume que l’on pratique déjà au cours des périodes précédentes de l’âge du Bronze et du Fer.

Bûchers funéraires et rites gaulois
Une pratique héritée des champs d’urnes
Les rites funéraires de la Gaule Romaine diffèrent selon les régions. Outre les nécropoles des cités, il existe aussi des petits cimetières proches des villages ou des bourgs. Au début de la période romaine en Gaule, on pratique surtout la crémation, une pratique héritée des champs d’urnes à la fin de l’âge du Bronze et au début de l’âge de Fer.
Dans la culture gallo-romaine, il existe cependant une exception pour les enfants disparus avant l’âge de 6 mois ou d’un an. Il semble que les petits défunts ne sont jamais incinérés. On place alors la dépouille des jeunes enfants dans un coffre de bois ou de pierre ou dans une céramique à hautes parois…


D’après une urne funéraire en plomb et un dépôt funéraire avec glaive en fer, cotte de maille, fibule, rondelle, monnaie ; Lyon, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
Crémation avec mobilier funéraire
Les bûchers funéraires gaulois sont aménagés à même le sol ou à l’intérieur d’une grande fosse rectangulaire. La crémation du défunt et de son mobilier est la pratique la plus courante.
On dispose divers objets sous le corps du mort ou à côté de lui : récipients en terre, vases en verre, dépôts de viande… Sinon, pour les inhumés, comme précédemment à l’époque de la Tène, on dépose aussi dans les sépultures des objets personnels, en particulier des armes et des parures.
Voir aussi l’article Âge du Fer, armes et parures en pays celtes

Des repas funéraires
Sur certains sites gallo-romains de sépultures, on rencontre les traces de rites funéraires. Ainsi, des fosses sont emplies de vaisselle brisée et contiennent parfois des restes de viande et de végétaux. D’autres fossés renferment des vases miniatures. Il est très probable que l’on organise alors des repas funéraires rituels ou commémoratifs.
La nécropole de Saint-Paul-des-Trois-Châteaux
Des sépultures avec mobilier personnel
Dans l’antiquité, Saint-Paul-des-Trois-Châteaux, dans la vallée du Rhône, est la capitale de la région du Tricastin, au Sud de la Drôme. Pline l’Ancien mentionne cette colonie romaine sous le nom de Augusta Tricastinorum. C’est au Ier siècle que l’on érige une enceinte quadrangulaire autour de la cité qui définit un espace d’environ 40 hectares.

Offrandes ou repas funéraire
À l’extérieur de cet ensemble, se déploie une très grande nécropole. Les sépultures prennent la forme de simples fosses en terre, marquées par des stèles en pierre au nom des défunts.
Au début du Ier siècle et au IIe siècle, on implante là 230 sépultures de part et d’autre de la voie Est-Ouest, bordée de fossés, qui relie alors la cité antique à la vallée du Rhône.
Parmi les vestiges du site funéraire de Saint-Paul-des-Trois-Châteaux, se trouvent des ossements de chevaux et d’animaux, les traces d’un mausolée circulaire, des vases brisés. Des restes de nourriture laissent imaginer des pratiques rituelles funéraires : offrandes ou repas.

Quelques objets sont brûlés avec les corps
En ces lieux, on pratique surtout l’incinération même si, au IIe siècle, on inhume aussi quelques adultes qui souvent reposent sur le ventre. Pour la crémation, on procède alors de deux manières.
Le plus souvent, on brûle la dépouille sur un bûcher avant de venir ensuite déposer ses restes dans une fosse (dite ustrinum). Ou bien, on incinère directement le défunt dans sa tombe, dont les parois sont rougies par le feu. Quelques objets sont brûlés avec le corps.


D’après des urnes funéraires en verre, Alsace et La Sauvetat en Aquitaine ; IIe siècle, France, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
Fioles en verre, miroir en bronze, vaisselle en céramique
L’ustrinum est une petite fosse individuelle rectangulaire et maçonnée. Le rite funéraire commence par l’incinération, puis on recueille les os brûlés qui sont déposés dans une urne.
Parmi les sépultures de Saint-Paul-des-Trois-Châteaux, l’une d’elle abrite une urne en verre dans laquelle quelques objets sont placés avec les restes du mort : trois fioles à parfums (dites balsamaires) en verre et une boîte en os…
On dépose ensuite d’autres objets personnels auprès de l’urne funéraire : des récipients, de la vaisselle en céramique, des fioles en verre, un miroir en bronze, de la nourriture…

Le tout est recouvert par de l’argile et par deux tuiles qui forment un petit toit. Enfin, on prend soin de disposer quatre cruches contre les tuiles de la sépulture.
STÈLES, DÉDICACES ET MASQUES FUNÉRAIRES
En Gaule Romaine, des stèles sculptées et des masques funéraires perpétuent le souvenir des défunts. Les inscriptions des stèles indiquent leur nom, parfois leur âge et très rarement la cause de leur décès. Pour les plus privilégiés, on élève des monuments, signe de prestige et de gloire pour la postérité. Des dédicaces sont destinées aux dieux Mânes (culte des ancêtres)…

Des stèles funéraires fichées en terre
Dans les nécropoles ou les cimetières, les stèles fichées dans la terre permettent de marquer l’emplacement des sépultures. Ainsi, les familles des défunts peuvent retrouver les tombes des leurs proches et accomplir les rites funéraires qui s’imposent…
Offrandes, libations, repas rituel…
Ainsi, des offrandes, des libations et des repas rituels assurent le repos du mort et garantissent la tranquillité des vivants. Les stèles funéraires sont utiles aussi pour éviter que la sépulture subisse une altération par le creusement d’une autre tombe au même endroit.

Des dédicaces aux dieux Mânes
En Gaule romaine, les dédicaces aux dieux Mânes sont fréquentes sur les stèles funéraires : sous l’égide de la Lune sur une stèle à la mémoire de Grecinia Blanda par son mari.
À Autun, en Bourgogne, une stèle funéraire gauloise remonte à la première moitié du IIe siècle. Cette stèle représente un artisan avec son marteau et porte une dédicace. Deux lettres de l’inscription apparaissent, D et M, qui sont des abréviations de Diis Manibus qui signifie Aux dieux Mânes…

Les dieux Mânes sont les esprits divinisés des ancêtres, à qui les Gaulois, comme les Romains, rendent un culte. À partir de la fin du Ier siècle apjc, en Gaule, on retrouve cette formule sacrée sur la plupart des monuments funéraires qui portent une épitaphe.
Voir aussi l’article Gaule Romaine. Cultes des Sources et piété, déesse Sequana, laraires et zodiaques
Un couple réuni sur une même stèle
Une autre stèle funéraire gallo-romaine remontant au IIe siècle représente un couple, sans doute un artisan et son épouse, portant des objets de la vie quotidienne. Ce type de relief sculpté s’apparente à un portrait des défunts qui s’affichent là comme un couple réuni jusque dans la mort et l’au-delà…

Du masque mortuaire au portrait funéraire
Avant comme après la conquête romaine en Gaule, les artistes créent des masques funéraires en bronze et en métal. Ils façonnent aussi des masques destinés à être plaqués sur des statues de bois en guise d’ex-voto.
Des ex-voto en bois supports se masques
Destinés aux dieux, ces statues de bois supportant un masque en métal sont parfois accompagnées de dédicaces, de prières et de remerciements. Certains des personnages représentés portent le traditionnel torque celtique et gaulois, attribut héroïque, magique ou divin. Comme dans la statuaire gauloise, les artistes utilisent parfois de l’émail qu’ils incrustent dans les cavités des yeux.

L’image du défunt immortalisée dans la pierre.
Une série de têtes a été retrouvée dans la forêt de Compiègne. Ces portraits funéraires en pierre s’inspirent des masques traditionnels façonnés dans le métal. Dans la culture romaine, comme dans les provinces de l’empire, le façonnage du masque participe des dernières étapes du rituel funéraire.
On conserve ainsi l’image du défunt, l’imago. À l’origine, le terme d’imago désigne les masques de cire que l’on pose sur le visage des défunts.
De nombreux portraits funéraires en pierre
Les masques sont peints et enrichis de pierres de couleur avant d’être montés sur des bustes. Ainsi, dans les demeures des élites, on expose les défunts de la famille dans l’atrium. Cette coutume des masques aboutit finalement à la création de portraits funéraires en pierre.



D’après un masque funéraire d’acteur à haute perruque, tombeau, IIe siècle, Vaison-la-Romaine, Vaucluse ; portrait funéraire masculin, calcaire, Ier-IIIe siècle ; l’imago d’une femme, plâtre du masque mortuaire de Claudia Victoria, IIe siècle, Lyon ; Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
On rencontre de nombreux modèles de ces portraits qui remontent à la période de la Gaule Romaine à Lyon, l’antique Lugdunum, capitale des Trois Gaules. À l’époque romaine, on retrouve le principe du portrait funéraire jusque dans la cité de Palmyre, en Syrie actuelle…
Voir aussi l’article Dans l’antique Palmyre, les caravanes relient l’Orient à l’Occident romain
LE TRIOMPHE DE DIONYSOS EN GAULE
Dionysos et Bacchus sont à l’honneur dans la Gaule romaine du IIIe siècle. Sur le sarcophage de Dionysos et Ariane du musée du Louvre (Paris), les reliefs sculptés représentent la jeune femme abandonnée par Thésée, endormie sur l’île de Naxos. Arrive alors Dionysos et son cortège de Ménades et de satyres. Dionysos découvre Ariane et l’emmène avec lui…

L’apparition du sarcophage sculpté
La pratique de la crémation devient de plus en plus exceptionnelle au IIIe siècle dans le Sud de la Gaule. Puis ce phénomène s’étend au IVe siècle dans les autres régions gauloises. On préfère de plus en plus l’inhumation et les sarcophages font leur apparition, des plus sobres au plus richement sculptés. Le thème mythique de Dionysos et Bacchus est très populaire…
Le sarcophage de Dionysos et Ariane
Une espérance de félicité dans l’au-delà
Dans la culture gréco-romaine, le thème du Salut se profile pour les adeptes de Dionysos initiés à ses Mystères. Cet épisode mythique apparaît comme le symbole d’une espérance de félicité dans l’au-delà, promise aux fidèles du dieu Dionysos après leur mort…

Les Mystères de Dionysos
L’art du sculpteur s’exprime dans l’exubérance des détails qui anime la mise en scène d’un chef-d’œuvre très fouillé et très soigné… Les Ménades de Dionysos ou les Bacchantes pour Bacchus sont des personnages féminins qui s’adonnent à des orgies mystiques (mania, possession dionysiaque).
Pour célébrer les Mystères de Dionysos, les Ménades se regroupent sur la montagne et entrent en transe grâce à la musique et à la danse, sans ivresse ni ébats sexuels. Ces Bacchantes jouent de manière familière avec les animaux sauvages, panthères, lions ou serpents…

Ménades et bacchantes mènent la danse
Les Ménades apparaissent comme un chœur de jeunes femmes joyeuses et innocentes. Mais d’autres fois, si l’on ose s’opposer à elles, les bacchantes peuvent se montrer très menaçantes, animées et emportées par une fureur dionysiaque qui peut aller jusqu’à la sauvagerie. Ces figures sont vêtues de peaux de panthères ou de faons et sont coiffées de lierre et de vigne…
Les satyres symbolisent la vitalité et la fécondité
Les satyres, étranges compagnons de Dionysos, incarnent des esprits des bois et des montagnes. Ils font les vendanges et s’activent à l’organisation des banquets. Ils évoluent auprès des Ménades qu’ils poursuivent de leurs assiduités…

Les satyres sont l’expression et le symbole de la vitalité, de la fécondité et de la luxuriance de la Nature… Les satyres sont des créatures hybrides, mi humaines mi animales, avec sabots, queue et oreilles de cheval ou de bouc. Réputés pour leur avidité sexuelle, ils ont un profil mythique comparable à celui du dieu Pan.
Feuillages et motifs de vigne
Les satyres aiment s’enivrer et peuvent se montrer enfantins malgré leur apparence disgracieuse ou inquiétante. Sans cesse en mouvement, ils évoluent sous la conduite de Silène ou Papposilène, le plus âgé de tous et précepteur de Dionysos.
On représente Dionysos-Bacchus coiffé de feuillages et de motifs de vigne, comme les personnages de son cortège, les Ménades et les satyres. Les attributs de Dionysos-Bacchus sont le lierre, la vigne, le bouc, le taureau, la panthère, la corne à boire et le canthare (vase à vin).

Dionysos Deux Fois Né
Dionysos se présente comme le dieu du vin, de la vigne, de la végétation, de la danse, de l’ivresse, de l’extase, de la folie sauvage… On l’appelle parfois Liber Pater. Fils de la mortelle Sémélé et de Zeus (Jupiter), Dionysos (Bacchus pour les romains) apparaît comme un demi-dieu…
Dionysos naît de la cuisse de Jupiter.
Sémélé meurt avant sa naissance de Dionysos pour avoir voulu admirer la splendeur de Zeus et y succombe foudroyée. Zeus-Jupiter porte alors l’enfant dans sa cuisse jusqu’à sa naissance, d’où son nom de Dionysos : Deux Fois Né…

Dionysos, complètement divinisé, devient finalement l’un des Douze Dieux de l’Olympe. Dionysos épouse Ariane abandonnée par Thésée. Ariane acquiert ainsi l’immortalité des olympiens…
De la Nature à une fertilité mystique…
Dans l’Antiquité, les Fêtes des Bacchanales se rattachent à un culte à Mystères pour honorer Dionysos-Bacchus, dont la mythologie se rapporte à la fertilité, à la fécondité, au printemps, au renouveau… et à la vie céleste.
Le mythe dionysiaque suggère aussi une forme d’espérance et d’aspiration au Salut que l’on retrouve dans d’autres mythologies qui nourrissent des cultes à Mystère comme ceux d’Éleusis en Grèce, de Mithra en Perse, ou encore d’Osiris en Égypte…

Les voyages de Dionysos
Dionysos en Phrygie, en Inde, en Thrace…
Selon les récits mythiques, Dionysos voyage… Rendu fou par Héra -Junon, il se rend d’abord en Phrygie où Cybèle le purifie. Dionysos séjourne en Thrace et se heurte au roi Lycurgue qui emprisonne ses Ménades. Le roi hostile est alors frappé de folie meurtrière et tue son fils avec une hache…
Dionysos part ensuite en Inde où il mène une expédition guerrière dont il revient triomphant. À son retour en Grèce, le dieu provoque à Thèbe l’hostilité du roi Penthée et la démence meurtrière d’Agavé, mère du roi et sœur de Sémélé…
Les animaux sauvages et exotiques évoquent la puissance vitale de la Nature mais aussi les débordements de l’ivresse dionysiaque qui peut se transformer en fureur sauvage…


D’après le Triomphe de Dionysos, lion, satyre et Ménades, éléphants, sarcophage sculpté, 215- 225, marbre de Turquie, IIIe siècle, Gaule Romaine. (Marsailly/Blogostelle)
Dionysos transforme un équipage en dauphins
Les aventures du dieu se poursuivent lors d’une traversée vers Naxos. Dionysos qui navigue incognito se fait prendre en otage par des pirates. Le dieu révèle alors toute sa puissance : il immobilise le navire, transforme le mât en vigne et métamorphose l’équipage en dauphins…
Dionysos épouse Ariane
C’est à Naxos que Dionysos découvre Ariane endormie avant de l’épouser et l’emmener avec lui sur l’Olympe, où le dieu trouve enfin sa véritable place. Dionysos utilise le lierre, la vigne, les serpents et les fauves qui l’accompagnent pour mener lui aussi la bataille des olympiens contre les géants…

TOMBE ET CAVEAU EN MAÇONNERIE
Pour inhumer les défunts en Gaule Romaine, on construit des coffrages en moellons (pierres calcaires) ou en tuiles. Le toit de la tombe est plat ou en bâtière (légèrement pentu). Parfois, le caveau est protégé par une maçonnerie très élaborée…
Sarcophages en pierre et cercueils en plomb
On installe le défunt dans un cercueil de plomb ou dans un sarcophage en pierre. Les tombes sans mobilier funéraire sont rares. On dépose souvent des vases et des lampes auprès de la dépouille. Des restes de porc ou de volaille laissent imaginer un repas de funérailles…
Le caveau de l’enfant de Naintré
À Naintré dans la Vienne, en Poitou-Charentes, deux sépultures du IVe siècle (découvertes en 1997) abritent les dépouilles d’un enfant âgé de douze ans environ et d’une femme, inhumée plus tard.

L’enfant et la femme reposent dans un cercueil en plomb et un sarcophage de pierre abrités par caveau en maçonnerie. Un abondant mobilier funéraire accompagne les défunts dans leur dernière demeure…
Des sépultures scellées hermétiquement
Les défunts reposent dans un cercueil en plomb et un sarcophage de pierre. L’ensemble est protégé par un caveau construit en maçonnerie. On prend soin de déposer un abondant mobilier funéraire dans les sépultures avant de les sceller hermétiquement…
Des objets d’habitude périssables ont ainsi été conservés, comme des sandales en cordes, de la vannerie, des fleurs en bouquet et des tissus précieux en quantité, dont une exceptionnelle tapisserie d’or, de soie et de pourpre…

Une tapisserie d’or, de soie et de pourpre
Dans sa dernière demeure, des offrandes précieuses et des objets de luxe accompagnent l’enfant, vêtu et voilé. Son dépôt funéraire comprend un bassin ovale en bronze, des vases en verre, des anneaux en bronze, un coffre à trésor…
Avant la fermeture du sarcophage en pierre, on a pris le soin de déposer des fleurs sur le couvercle du cercueil en plomb. Plusieurs épaisseurs d’un damassé en soie recouvrent le corps de l’enfant.
L’enfant est aussi enveloppé dans une tapisserie d’or, de soie et de pourpre. Ses jambes sont emmaillotées à l’aide de bandes de toiles végétales. Un linge cousu de fil d’or couvre le jeune défunt des épaules aux pieds. Et une coiffe lui enserre la tête.

Deux pièces de vêtements, dont une tunique, sont posés sur les pieds de l’enfant. On dépose aussi un sac de poivre et une datte. Le poivre, importé d’Inde, est une épice très précieuse et coûteuse. Certains objets proviennent de contrées très lointaines et valent une fortune à l’époque…
Les précieux trésors d’un enfant
L’enfant repose auprès de ses trésors personnels, comme un petit coffret décoré, dont les charnières et la serrure sont en bronze. Ce coffret renferme des fioles à parfum en verre.
Le jeune défunt possède aussi une collection de coquillages marins, un galet de la côte atlantique (Charente Maritime), une douzaine de pieds de verre, peut-être utilisés comme jetons, et deux pièces de vaisselle miniature…

Une tablette à écrire en ivoire
Le trésor de l’enfant de Naintré comprend encore une série de coupelles en bronze et des objets de toilette, comme une cuillère à fard, un peigne en os, un miroir en bronze étamé…
Un couvercle en plomb, des médaillons en bronze, des éléments de vannerie, une tête en bronze et une tablette à écrire en ivoire viennent enrichir le dépôt funéraire. À côté du coffre, sont disposées une cruche en céramique, des pièces de jeu en pâte de verre et une hache polie néolithique, (un talisman?)…
La tombe de la femme adulte, moins richement dotée, contient des sandales en sparterie, une cruche en bronze, une amphore orientale ou africaine et des morceaux de tissus…

Vers la fin du IIe siècle et surtout au IIIe siècle, des cultes orientaux se diffusent en Gaule Romaine, dont celui de Mithra qui ouvre les esprits à la notion de Salut. Des offrandes et des formules de dédicaces très particulières révèlent qu’en dehors des dieux gaulois et romains on vénère également certaines divinités orientales, comme Mithra et Cybèle…
Article suivant Gaule Romaine. Les cultes orientaux de Cybèle, d’Isis et de Mithra se propagent en Occident
Sommaire Rome antique – Gaule Romaine
L’exposition Post Mortem? (source musée gallo-romain Lyon-Fourvière, nov 2009-mai 2010, PDF) helios.fltr.ucl.ac.be/lisebiscarat/sosfantome/livret_aide_visitepostmortem.pdf
Un livre? La guerre des Gaule, les commentaires de Jules César, rédigés au Ier siècle avjc (entre 58 et 51 avjc). Une BD historique? Arelate, de Laurent Sieurac, avec Alain Genot, archéologue, Arles à l’époque de la Gaule romaine… Une BD? Astérix le Gaulois (René Goscinny – Albert Uderzo).
