Le livre : Notre-Dame de Paris, Victor Hugo
PAUSE LECTURE. Victor Hugo (1802-1885) publie Notre-Dame de Paris en 1831. L’immense succès de cette histoire dramatique favorise alors la décision de restaurer la cathédrale gothique, alors très détériorée. Les travaux sont confiés à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879)… Le 15 avril 2019, dans la soirée, un terrible incendie ravage Notre-Dame, dont la flèche s’effondre. Réouverte le 7 décembre 2024, la cathédrale renaît de ses cendres, tel le phénix, après plus de cinq ans de travaux grâce au savoir-faire de nombreux compagnons, artisans et restaurateurs…
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Version décembre 2024–

Un roman dans le Paris médiéval du XVe siècle
Victor Hugo s’inspire des cathédrales mystérieuses
Victor Hugo s’inspire de ces cathédrales dont l’édifice « en avait presque autant dans la terre que dehors »… L’écrivain explique : « … Au moyen âge, quand un édifice était complet, il y en avait presque autant dans la terre que dehors. À moins d’être bâtis sur pilotis, comme Notre-Dame, un palais, une forteresse, une église avaient toujours un double fond…

« Dans les cathédrales, c’était en quelque sorte une autre cathédrale souterraine, basse, obscure, mystérieuse, aveugle et muette, sous la nef supérieure qui regorgeait de lumière et retentissait d’orgues et de cloches jour et nuit… «
« L’architecture est le grand livre de l’humanité »
Victor Hugo précise que « L’architecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses divers états de développement, soit comme force, soit comme intelligence »… Victor Hugo dit encore…
« Jusqu’à Gutenberg, l’architecture est l’écriture principale, l’écriture universelle… »



D’après la cathédrale Notre-Dame de Paris, portail et nef, 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Esmeralda danse sur le parvis de Notre-Dame…
L’histoire imaginée par Victor Hugo met en lumière la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont l’âme et la symbolique habitent le roman autant que les personnages principaux : Esmeralda, Quasimodo, l’archidiacre Frollo, le poète Gringoire et le capitaine de la garde Phœbus…

Le pitch
Le récit littéraire et romantique de Victor Hugo raconte l’amour secret de Quasimodo pour la belle Esmeralda dans le Paris médiéval du XVe siècle. La jeune Bohémienne Esmeralda, dite l’Égyptienne, danse sur le parvis de la cathédrale. Le prêtre Frollo, fasciné, tente de l’enlever aidé par Quasimodo, son sonneur de cloches sourd, difforme et bossu…
Esmeralda enchante le parvis de Notre-Dame
Admirée par les badauds et le poète Pierre Gringoire, Esmeralda enchante le parvis de Notre-Dame de ses pas de danse et de sa gracieuse vitalité. Frollo, archidiacre de la cathédrale, la remarque, subjugué par sa beauté…
L’ecclésiastique ne résiste pas au désir d’enlever la charmante bohémienne afin d’assouvir une passion coupable pour cet homme d’église et de science. Frollo tente d’enlever la demoiselle en se faisant aider par Quasimodo, sonneur de cloches, pauvre personnage difforme et bossu…


D’après la cathédrale Notre-Dame de Paris, gargouilles, sculptures, félin et pélican, 1163-début XIVe siècle, art gothique ; vitrail, pélican, symbole du Christ, 1865, Alfred Gérante, époque restauration de Viollet-le-Duc. (Marsailly/Blogostelle)
Esmeralda et Phœbus, Quasimodo au pilori
Esmeralda échappe à son sort grâce à l’intervention d’une troupe d’archers, commandée par le capitaine de la garde Phœbus de Châteaupers. Esmeralda tombe amoureuse du rayonnant Phœbus, dont le nom latin signifie brillant et renvoie au dieu solaire Apollon – Hélios…
Quasimodo aime secrètement la jeune bohémienne qui lui donne à boire quand le malheureux sonneur de cloches se retrouve exposé au pilori pour sa tentative d’enlèvement…


D’après les gargouilles de Notre-Dame de Paris, 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
« C’était une surnaturelle créature… »
« Autour d’elle tous les regards étaient fixes, toutes les bouches ouvertes ; et en effet, tandis qu’elle dansait ainsi, au bourdonnement du tambour de basque que ses deux bras ronds et purs élevaient au-dessus de sa tête, mince, frêle et vive comme une guêpe, avec son corsage d’or sans pli, sa robe bariolée qui se gonflait… »
… avec ses épaules nues, ses jambes fines que sa jupe découvrait par moments, ses cheveux noirs, ses yeux de flamme, c’était une surnaturelle créature…


D’après les gargouilles de Notre-Dame de Paris, sculptures, 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Un poète perdu dans la cour des Miracles
Pierre Gringoire, poète sans logis, erre dans la ville et se retrouve au cœur de la cour des Miracles. Un territoire contrôlé par les truands (situé au nord de Paris entre les portes Saint-Denis et Montmartre). Quiconque se risque à violer ces lieux sanctuarisés par les brigands risque d’y perdre la vie…
Gringoire se fait prendre. Il est interrogé par le souverain de la cour des Miracles, Clopin Trouillefou, dit roi de Thunes. Le poète est condamné à mort sauf si une femme accepte de le prendre pour mari. Grâce à la générosité d’Esmeralda, le poète est épargné. Gringoire devient l’époux fictif de la belle…


D’après les gargouilles de Notre-Dame de Paris, sculptures, et cloches ; 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Frollo, fou de passion et de jalousie
Esmeralda a des ennemis : Frollo, fou de passion, de jalousie et de colère et une vieille femme, de la place de Grève, La sachette, dont l’enfant a été volé autrefois et qui, depuis, voue une indéfectible haine envers les bohémiens…
Alors que la vieille recluse conserve un petit soulier de son enfant perdue, Esmeralda porte l’autre soulier comme un talisman, dans l’espoir de retrouver sa mère un jour…



D’après la Vierge à l’Enfant et anges, façade, les cloches et la charpente, cathédrale Notre-Dame de Paris, 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Esmeralda rejoint Phœbus avant d’être accusée
Suivie discrètement par l’archidiacre Frollo, Esmeralda rejoint Phœbus qui lui a donné rendez-vous. Esmeralda s’apprête à se donner à son beau capitaine. Mais Frollo tente d’assassiner le séducteur… et s’enfuit.
La malheureuse Esmeralda est arrêtée, accusée de meurtre et de sorcellerie. Condamnée à mort pour un crime qu’elle n’a pas commis, Esmeralda trouve asile dans la cathédrale, sauvée par Quasimodo qui l’emporte à l’intérieur de Notre-Dame…


D’après le tableau Quasimodo sauve Esmeralda, d’Elisa Victorine Henry, détail, huile sur toile, 1832, XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
La cathédrale, un refuge inviolable
« Asile! asile! répéta la foule »…
Victor Hugo raconte … « Cela se fit avec une telle rapidité que si c’eût été la nuit, on eût pu tout voir à la lumière d’un seul éclair. – Asile! asile! répéta la foule, et dix mille battements de mains firent étinceler de joie et de fierté l’œil unique de Quasimodo. Cette secousse fit revenir à elle la condamnée…
« Elle souleva sa paupière, regarda Quasimodo, puis la referma subitement, comme épouvantée de son sauveur. Charmolue resta stupéfait, et les bourreaux, et toute l’escorte. En effet, dans l’enceinte de Notre-Dame, la condamnée était inviolable. »

« La cathédrale était un lieu de refuge. Toute justice humaine expirait sur le seuil.«
La cour des Miracles et les amis d’Esmeralda
Pendant ce temps, à la cour des Miracles, les amis d’Esmeralda sont très inquiets pour la belle. Ils décident de prendre d’assaut la cathédrale pour la libérer…
Quasimodo, qui ne connaît pas les intentions des brigands venus secourir Esmeralda, prend peur et protège la jeune femme de toutes ses forces. Pour chasser les truands, se pressent alors des troupes de soldats et le capitaine Phœbus qui a survécu au coup de poignard de Frollo.
Pendant la pagaille, Frollo fait évader Esmeralda. Mais une fois encore la jeune bohémienne le repousse. Fou de rage, Frollo l’emmène chez La Sachette, Gudule, qui déteste les bohémiens.

Frollo livre Esmeralda à La sachette
Agnès, la fille de Gudule, a disparu alors qu’elle était enfant, enlevée par des Égyptiens aux dires de sa mère. La sachette reste recluse volontairement dans le Trou aux Rats, sorte de cellule située à l’angle d’une rue.
Frollo, éconduit, livre Esméralda l’Égyptienne à La Sachette et s’en va chercher les soldats pour la pendre. La geôlière conserve un petit soulier de son enfant. Esmeralda sort de son sachet son petit soulier-talisman auquel est attaché un parchemin sur lequel est écrit : « Quand le pareil retrouveras, Ta mère te tendra les bras »…



D’après Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, illustration de Louis Boulanger, Frollo, Esmeralda et La Sachette, 1833, aquarelle ; une gargouille de Notre-Dame de Paris, sculptures 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Esmeralda rend son dernier souffle, Quasimodo disparaît
La vieille recluse reconnaît alors sa fille bien aimée et crie, le visage collé aux barreaux de la lucarne, Ma fille ! Ma fille !… Ma mère ! répond Esmeralda… La mère tente en vain de sauver son enfant. Mais il est trop tard et Esmeralda est conduite au gibet…
Du haut de la tour de Notre-Dame, Frollo et Quasimodo assistent à la scène. Esmeralda expire un dernier souffle… Quasimodo, fou de désespoir, saisit Frollo et le précipite dans le vide.

Dans la nuit suivant le supplice d’Esmeralda, on détache son corps du gibet et on l’emporte dans la cave de Montfaucon. Quant à Quasimodo le sonneur de cloches, il disparaît…
« Quasimodo avait disparu de Notre-Dame le jour de la mort de l’égyptienne et de l’archidiacre. On ne le revit plus en effet, on ne sut ce qu’il était devenu »…
La cave de Montfaucon
« Deux squelettes dont l’un tenait l’autre singulièrement embrassé »
Victor Hugo précise … « Deux ans environ ou dix-huit mois après les événements qui terminent cette histoire, quand on vint rechercher dans la cave de Montfaucon le cadavre d’Olivier le Daim, qui avait été pendu deux jours auparavant, et à qui Charles VIII accordait la grâce d’être enterré à Saint-Laurent en meilleure compagnie, on trouva parmi toutes ces carcasses hideuses deux squelettes dont l’un tenait l’autre singulièrement embrassé… »

Puis l’homme tomba en poussière…
« L’un de ces deux squelettes, qui était celui d’une femme, avait encore quelques lambeaux de robe d’une étoffe qui avait été blanche, et on voyait autour de son cou un collier de grains d’adrézarach (arbre aux fruits vénéneux, utilisé pour faire des chapelets) avec un petit sachet de soie, orné de verroterie verte, qui était ouvert et vide. Ces objets avaient si peu de valeur que le bourreau sans doute n’en avait pas voulu…
« … L’autre, qui tenait celui-ci étroitement embrassé, était un squelette d’homme. On remarqua qu’il avait la colonne vertébrale déviée, la tête dans les omoplates, et une jambe plus courte que l’autre. Il n’avait d’ailleurs aucune rupture de vertèbre à la nuque, et il était évident qu’il n’avait pas été pendu. L’homme auquel il avait appartenu était donc venu là, et il y était mort. Quand on voulut le détacher du squelette qu’il embrassait, il tomba en poussière… »
Grâce à la plume de Victor Hugo et aux mystères de Notre-Dame, Quasimodo et Esmeralda n’ont-ils pas rejoint le panthéon des immortels ?

Quasimodo, de Claude Nougaro
Plume d’ange (extrait-citation album 1977)
« Elle dansait avec sa chèvre ; Sabots, castagnettes d’argent Dans l’anneau noirâtre des gens ; Qui l’aspirait comme une lèvre Mais aussi tout là haut, là haut ; La regardaient maintes gargouilles Regards de pierre… L’un se mouille ; C’est l’œil bleu de Quasimodo Et le bossu d’un pas qui cloche ; S’en va sonner un chant de cloches…
« … Longs cheveux noirs et poils de neige ; Au pied des tours dansent en rond Quasimodo de son balcon ; Bavant de joie suit leur manège On m’a menti, dit-il tout bas ; À moins que le monde ne change Car s’il n’existe qu’un seul ange ; Il n’est point au ciel mais en bas. L’adoration dans son poitrail ; L’illumine comme un vitrail… »


D’après la Vierge à l’enfant, rosace Ouest ; la Rose Sud, Christ de l’Apocalypse, 1260 ; la Vierge à l’Enfant et anges, façade ; Notre-Dame de Paris, 1163-début XIVe siècle, art gothique, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
NOTRE-DAME DE PARIS EN BREF
DE LA CATHÉDRALE MÉDIÉVALE À LA RESTAURATION DE VIOLLET-LE-DUC
De la première pierre à la nef
XIIe siècle : une cathédrale de style gothique
C’est en 1163 que l’on pose la première pierre de Notre-Dame de Paris, en présence du Pape Alexandre III. On élève une cathédrale à Paris dans le style gothique, inauguré déjà à Saint-Denis en 1140 pour l’abbaye édifiée par l’abbé Suger, puis à Noyon en 1150, Senlis en 1153, Laon et Sens en 1160…
Un plan à double bas-côté
Le premier maître d’œuvre, anonyme, conçoit un plan à double bas-côté, sans transept saillant. Il élabore une élévation sur quatre étages renforcés par des tribunes, avec des voûtes sexpartites (voûte d’ogives de plan carré à 6 quartiers) qui culminent à 32, 50 mètres du sol…


D’après la cathédrale Notre-Dame de Paris, architecture gothique, trilobes et arcs-boutants, 1163-début XIVe siècle, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Des piles fortes et des piles faibles
Si la ligne horizontale prédomine dans l’édifice, le voûtement d’une partie du déambulatoire affirme son originalité. L’architecture est rythmée par l’alternance de piles fortes et de piles faibles au niveau des bas-côtés.
Au XIIe siècle puis au début du XIIIe siècle, quatre maîtres d’œuvre dirigent de nouveaux travaux. Entre 1163 et 1182, on élève le chœur et son double déambulatoire.


D’après les moissons, vitrail ; les médaillons sculptés les travaux saisonniers ; Notre-Dame de Paris, 1163 -début XIVe siècle, art gothique, restauration au XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Deux tours sur la façade
Entre 1182 et 1190, on construit les trois dernières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes. Entre 1190 et 1225, on travaille aux assises de la façade et aux deux premières travées de la nef. Puis on raccorde les deux travées à la façade qui s’élève jusqu’à la galerie des rois.
Entre 1225 et 1250, on élève la galerie haute et les deux tours sur la façade, on modifie et on agrandit aussi des fenêtres hautes, on aménage des chapelles sur les côtés de la nef…


D’après Janus, vitrail, et 12 médaillons symboliques, sculpture ; Notre-Dame de Paris, 1163 -début XIVe siècle, art gothique, restauration au XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Voir aussi L’incroyable créativité de l’art médiéval…
XIIIe – début XIVe siècle, l’envolée des arcs-boutants
Les noms des maîtres d’œuvre de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle nous sont connus : Jean de Chelles, Pierre de Montreuil, Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller. Au cours de cette période, on élargit les bras des transepts : au croisillon Nord (portail du Cloître, Rose du Nord) et au croisillon Sud (portail Saint-Étienne, Rose du Sud).
On aménage aussi des chapelles du chœur et du chevet entre les contreforts de la cathédrale. Et on installe encore d’imposants arcs-boutants de 15 mètres de volée, au niveau du chœur et du chevet. Pour finir, on élève le jubé et une clôture de pierre sculptée autour du chœur et du sanctuaire…


D’après la Vierge à l’Enfant, trumeau et détail du socle, Le jardin d’Éden, Notre-Dame de Paris, 1163 -début XIVe siècle, art gothique, restauration au XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
XVIIe – XVIIIe siècle
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, des modifications se poursuivent. On réaménage le sanctuaire et le chœur sous la direction de Robert de Cotte, pour répondre au vœu de Louis XIII (1601-1643 ). On restaure la Rose Sud.
Au milieu du XVIIIe siècle, les frères Le Vieil remplacent les vitraux des XIIe et XIIIe siècles par du verre blanc. L’architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) œuvre lui aussi au chantier de Notre-Dame, que l’on dote d’une nouvelle sacristie, et dont on réaménage le portail central…
Des destructions pendant la période révolutionnaire
Ensuite, au cours de la période révolutionnaire, on démonte la flèche du XIIIe siècle, on démolit les 28 statues de rois de la galerie des rois et on détruit l’ensemble des grandes statues des portails. Seule la Vierge du trumeau du portail du Cloître est épargnée…



D’après le chœur gothique, clôture et jubé, dessin Viollet-le-duc, et charpente, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, XIXe siècle ; daguerréotype, N. M. P. Lerebours (1807-1873), Notre-Dame de Paris en 1840, avant restauration, Oxford. (Marsailly/Blogostelle)
Notre-Dame de Paris restaurée au XIXe siècle
Victor Hugo publie Notre-Dame de Paris
Au début du XIXe siècle, Notre-Dame de Paris est rendue au culte catholique. En 1831 Victor Hugo publie son roman Notre-Dame de Paris (éditeur Charles Gosselin) qui connaît un énorme succès populaire…
Louis-Philippe lance la restauration de Notre-Dame
En 1844 sous le roi Louis-Philippe, le gouvernement français décide de lancer la restauration de Notre-Dame. On confie le chantier à deux architectes : Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus.

Viollet-le-Duc mène le chantier de Notre-Dame
Après le décès de Lassus, Viollet-le-Duc poursuit seul les travaux de restauration… On reconstruit une flèche, on replace des sculptures, on élève une nouvelle sacristie, on remet en place des vitraux grâce au savoir-faire de grands maîtres verriers (Alfred Gérente, Louis Steinheil, Antoine Husson, Maréchal de Metz, Didron l’aîné).
Sur le portail central, on rétablit un état antérieur aux interventions de Soufflot. On reconstitue une partie du Trésor et du mobilier de la cathédrale et aussi les peintures murales des chapelles latérales. Enfin, le grand orgue se refait une beauté…


D’après la flèche de Viollet-le-Duc et les statues en cuivre des apôtres et de Viollet-le-Duc sous les traits de Saint Thomas, Notre-Dame de Paris, restauration XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
BIO EXPRESS VICTOR HUGO-1802-1885
Un romantique et un républicain
1802 : naissance à Besançon le 26 février. Fils de Léopold Hugo, général et comte d’Empire, et de Sophie Trébuchet. Études au lycée Louis-Le-Grand à Paris.
1816 : vocation littéraire, compose une tragédie, Irtamène. Ses recueils de poésie sont récompensés par le roi. 1820 : premiers romans Bug-Jargal et 1823 Han d’Islande
1822 : épouse le 12 octobre Adèle Foucher, mère de ses 5 enfants : Léopold (né et décédé en 1823), Léopoldine (1824-1843), Charles (1826-1871), François-Victor (1828-1873) et Adèle (1830-1915).
1827 : Victor Hugo écrit le manifeste littéraire du romantisme, préface de son drame Cromwell.

1830-1833 : première de sa pièce Hernani. Querelle des Modernes et des Classiques. Le Cénacle réunit des jeunes auteurs romantiques, parmi lesquels Victor Hugo, Gérard de Nerval et Théophile Gauthier qui remportent la bataille d’Hernani contre les partisans du théâtre classique.
Relation entre Sainte-Beuve et Adèle Hugo en 1830 et liaison entre Victor Hugo et Juliette Drouet en 1833. 1831-1832 : roman, Notre-Dame de Paris.
1841 : se rallie à Louis-Philippe, élu à l’Académie Française, pair de France en 1845. 1843 : mort accidentelle de sa fille Léopoldine. Après la disparition de sa fille Léopoldine, Victor Hugo trouve un refuge dans le dessin.
L’écrivain réalise près de 4 000 dessins : vues de monuments, paysages, souvenirs de voyages, caricatures et dessins satiriques…

1848, Victor Hugo devient républicain. 1849-1870 : orateur à l’Assemblée nationale, sous la IIe République. Opposant au second Empire de Napoléon III. Se retire en exil dans les îles de Jersey et Guernesey.
Victor Hugo défend la dignité de l’être humain et ses droits civils et politiques, l’abolition de la peine de mort, le suffrage universel et la liberté de la presse…
1870-1871 : Retour en France. Fin de la Commune et rétablissement de la République. Victor Hugo soutient le nouveau régime démocratique. Élu député de Paris, puis sénateur. 1885 : disparition le 22 mai à Paris à 83 ans. Funérailles nationales et inhumation au Panthéon, le 1er juin.

L’imagination romantique
Une culture de l’émotion et de l’histoire
Au XIXe siècle, certains artistes et littéraires revisitent les ruines antiques, les vieilles pierres celtiques et le monde médiéval… En outre, un courant nommé celtomanie s’intéresse aux Celtes et aux Gaulois, mais cet engouement relève davantage de l’imagination romantique que de la réalité archéologique…
Voir les articles Le néolithique : un souffle d’éternité habite des pierres gigantesques ; Les mégalithes néolithiques cristallisent une présence spirituelle ; Âge du Fer, la formation de la civilisation celtique ; En Gaule celtique, les druides sont les spécialistes du sacré et du savoir
À l’élitisme et au classicisme associés à l’art antique, les romantiques opposent une modernité fondée sur une culture de l’émotion et de l’histoire qui se veut plus proche du peuple.
Par ailleurs, au XIXe siècle, les mouvements artistiques foisonnent : classique, romantique, exotique, réaliste, symbolique, onirique, poétique, impressionniste…
Victor Hugo, un écrivain prolifique Odes, poésies, 1822 ; Cromwell, théâtre, 1827 ; Hernani, théâtre, 1830 ; Les Feuilles d’automne, poésies, 1831 ; Notre-Dame de Paris, roman 1831-1832 ; Marie Tudor, théâtre, 1833 ; Lucrèce Borgia, théâtre, 1833 ; Ruy Blas, théâtre, 1838 ; Les Rayons et les Ombres, poésies, 1840 ; Les Châtiments, poèmes, 1853 ; Les Contemplations, poésies, 1856 ; La Légende des Siècles, poèmes, 1859 ;
Les Misérables, roman, 1862 ; William Shakespeare, essai 1864 ; Les Travailleurs de la mer, roman, 1866 ; L’Homme qui rit, roman politique, 1869 (la Révolution française, la fatalité, le rire… ) ; L’année terrible, poésie, 1872 ; Quatre-vingt-treize, roman, 1874 ; L’Art d’être grand-père, poèmes, 1877 ; Les Quatre Vents de l’esprit, poésie, 1881 ; Choses vues,œuvre posthume (éléments biographiques), publiée en 1887…

BNF Bibliothèque nationale de France : Victor Hugo, Notre-Dame de Paris gallica. bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1264641j/f22.item
Et Victor Hugo : essentiels.bnf.fr/fr/personnalite/a6f6fb5e-01cf-4bb6-a300-0b2f64934307-victor-hugo
Notre-Dame de Paris documentaire ARTE (Arte TV 15 décembre 2024, disponible jusqu’au 12 avril 2025). Notre-Dame de Paris, le chantier du siècle (3 volets). – La quête de la Hauteur (1/3) – L’harmonie des forces (2/3) – La fabrique du sacré (3/3).
Notre-Dame de Paris en plus de 100 œuvres parismusees.paris.fr/fr/expositions-virtuelles/notre-dame-de-paris-en-plus-de-100-oeuvres
Notre-Dame de Paris – ministère de la Culture : notre-dame-de-paris.culture.gouv.fr/fr/le-monument
Un livre : Le mystère des cathédrales, Fulcanelli
