Le Sacré. La symbolique du labyrinthe, un espace sacré, défensif et initiatique

D'après le symbolisme du labyrinthe, histoire du Sacré. (Marsailly/Blogostelle)

Le parcours complexe du labyrinthe

Histoire du sacré. Triskèle, svastika et labyrinthe (3)… Des méandres des cavernes préhistoriques à la mythologie antique et aux images médiévales, le principe universel et sacré du labyrinthe prend diverses formes. Son chemin mène au centre de soi, de la cité, de l’univers… Le labyrinthe cristallise la quête spirituelle ou initiatique de l’être humain…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière révision mars 2023 –

D'après le labyrinthe de Dédale et le Minotaure, parchemin, Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus, 1121, XIIe siècle, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le labyrinthe de Dédale et le Minotaure, parchemin, Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus, 1121, XIIe siècle, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

MINI-SOMMAIRE. 1. Le Sacré : le symbolisme du triskèle, du svastika et du labyrinthe – Triskèle versus svastika, symboles cosmiques – 2. Le Sacré : du svastika au labyrinthe, la quête de la transcendance – Comme Thésée, suivre “le fil d’Ariane”… – 3. Le Sacré : la symbolique du labyrinthe, espace sacré, défensif et initiatique – Le parcours complexe du labyrinthe – 4. Le Sacré : du labyrinthe à l’entrelacs, on chemine sur le fil – Le labyrinthe emprisonne ou libère…

    CAVERNE, LABYRINTHE, FORTIFICATIONS…

    Pénétrer et parvenir à ressortir des Enfers, comme Ulysse, Thésée, Hercule, Orphée et Énée, rappelle le chemin ardu et initiatique du labyrinthe. Le labyrinthe permet l’accès en son centre pour ceux qui trouvent la juste voie. Mais la complexité de ses détours empêche les autres, curieux ou personnages non qualifiés, de profaner les lieux et d’en ressortir indemnes…

    D'après Énée et la sibylle de Cumes dans les Enfers, de Arnold Houbraken, plume, encre, pinceau et lavis, fin XVIIe siècle-début XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après Énée et la sibylle de Cumes dans les Enfers, de Arnold Houbraken, plume, encre, pinceau et lavis, fin XVIIe siècle-début XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

    La Sibylle de Cumes “au creux de son antre”…

    Dans l’Antiquité, écrit Virgile dans l’Énéide (3, 445-450), c’est sous un rocher creux que la Sibylle de Cumes, prêtresse d’Apollon, prophétise des destinées. La Sibylle consigne les noms sur des feuilles d’arbres. Puis elle enferme ses oracles au creux de son antre – caverne, grotte ou abri souterrain.

    Virgile évoque Le flanc immense de la roche …  formant un antre, accessible par cent larges accès, cent portes, d’où surgissent autant de voix, les réponses de la Sibylle.

    Selon les archéologues, l’Antro della Sibilla de Cumes (cité fondée au VIIIe siècle avjc par les Grecs, près de Naples, en Italie), correspond à une galerie militaire antique (fin IVe -début IIIe siècle avjc) 

    D’après la sybille de Cumes dans son antre, de Romeyn de Hooghe, eau-forte, XVIe siècle, Pays-Bas ; et l’Antro della Sibilla, galerie militaire antique, fin IVe -début IIIe siècle avjc, Cumes, Italie. (Marsailly/Blogostelle)

    Des cavernes-labyrinthes préhistoriques 

    Le tracé complexe du labyrinthe existe dans la nature, notamment dans les galeries de certaines grottes préhistoriques, dont les tréfonds, ornés de peintures et de gravures par les artistes paléolithiques, s’apparentent déjà à des lieux sacrés, tels des sanctuaires. On rencontre le graphisme du labyrinthe au néolithique, à l’âge du Bronze, dans l’antiquité…

    D’après un graphisme de labyrinthe, tablette, terre cuite, revers, 1600-1200 avjc, cité de Pylos, civilisation mycénienne, Grèce antique ; une caverne préhistorique, Lascaux, vers 18000 avjc, Magdalénien, Dordogne, France, Paléolithique supérieur ; une série de labyrinthes, gravures rupestres Espagne, vers 1800 – 750 avjc, âge du Bronze. (Marsailly/Blogostelle)

    Le labyrinthe possède une fonction défensive…

    Le labyrinthe se rattache souvent à la présence de quelque chose de sacré ou de précieux. Il peut avoir un rôle défensif pour protéger un territoire, une cité, un village, un tombeau… ou encore un trésor.

    Ceux qui tentent de violer l’enceinte sacrée du labyrinthe et ses secrets prennent de gros risques… gare aux démons et autres puissances maléfiques. Seuls les initiés peuvent accéder au centre du labyrinthe, dont les détours symbolisent aussi les épreuves de l’initiation et le danger de s’y perdre…

    D'après le labyrinthe du Minotaure, mosaïque romaine, IIe siècle, Maison des Fontaines, Conímbriga, Portugal. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après le labyrinthe du Minotaure, mosaïque romaine, IIe siècle, Maison des Fontaines, Conímbriga, Portugal. (Marsailly/Blogostelle)

    Labyrinthe, symbolisme spatial et fortifications

    Le labyrinthe, aux portes des cités fortifiées, constitue un système de défense… Dans la Grèce antique, on le trace sur des maquettes de maisons. Lieux de vie et d’activités, cité, temple et maison (tipi ou tente) répondent, en outre, dans différentes civilisations et cultures au symbolisme spatial du “centre du monde”.

    D'après le labyrinthe du Minotaure, mosaïque romaine, IIe siècle, Maison des Fontaines, Conímbriga, Portugal, art antique. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après le labyrinthe du Minotaure, mosaïque romaine, IIe siècle, Maison des Fontaines, Conímbriga, Portugal, art antique. (Marsailly/Blogostelle)

    Le thème du “centre du monde”

    Des espaces protégés

    Ainsi, chaque cité – temple ou maison – matérialise un “centre du monde” qui doit être défendu. Ces lieux sont protégés des intrusions humaines, mais aussi des intrusions surnaturelles dangereuses. Divers tracés de labyrinthes possèdent d’ailleurs des fortifications (murailles, tours crénelées…)

    Le labyrinthe, un chemin sacré vers le centre

    Dans la bible de Farhi, qui remonte au XIVe siècle, se trouve une illustration de la cité de Jéricho, placée au centre d’un labyrinthe spiralé. Sept murs concentriques sont enrichis de tours défensives crénelées. Cette illustration comporte des inscriptions.

    D’après un labyrinthe, cité de Jéricho, bible de Farhi, Provence, 1366-1382, XIVe siècle, art hébreu médiéval. . (Marsailly/Blogostelle)
    D’après un labyrinthe, cité de Jéricho, bible de Farhi, Provence, 1366-1382, XIVe siècle, art hébreu médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

    Un chemin mène, à travers le labyrinthe, jusqu’à la cité de Jéricho elle-même. Ce sentier débute au niveau du mur du bas. Au-dessus d’une porte fermée il est écrit : c’est la porte de la ville et elle mène au centre. Ainsi, le labyrinthe de Jéricho mène à un “centre du monde” par un chemin sacré…

    Les labyrinthes de Thysdrus, Paphos, Cnossos… 

    En Tunisie, une mosaïque mise au jour à Thysdrus (El Jem) représente un labyrinthe qui comprend des tours crénelées, évoquant un système de défense de palais ou de cité.

    Situé dans une pièce de modeste dimension, ce pavement appartient au décor de la villa d’un citoyen romain d’Afrique du Nord, construite au IIIe siècle. (La mosaïque du labyrinthe de Thysdrus, Antiquités africaines,‎ 1980)

    D’après un labyrinthe, mosaïque romaine, maison de Thésée, Paphos, IIIe-IVe siècle, Chypre ; et le labyrinthe de Thysdrus, mosaïque romaine et reconstitution, IIIe siècle, El Jem, Tunisie ; art antique. (Marsailly/Blogostelle)

    On rencontre encore le labyrinthe à Paphos, sur l’île de Chypre, où un haut fonctionnaire romain a commandé, à la fin du IIIe siècle ou au début du IVe siècle, une mosaïque de Thésée et le Minotaure.

    Par ailleurs, de nombreuses statères (monnaies) antiques provenant de Cnossos, Crète, représentent un labyrinthe sur des pièces d’argent : géométrique ou en forme de svastika…

    Voir aussi l’article Comme Thésée, suivre le fil d’Ariane (Le Sacré : du svastika au labyrinthe, la quête de la transcendance).

    D’après le labyrinthe-svastika, statère de Cnossos (monnaie), argent, IVe siècle avjc ; un labyrinthe géométrique, statère de Cnossos, argent, vers 425-360 avjc ; et un labyrinthe-svastika, statère de Cnossos, argent, vers 450 avjc ; Crète, Grèce antique. (Marsailly/Blogostelle)

    DOUBLE-HACHE ET ENTRELACS

    « Labys », hache et double hache…

    L’académicien Marcel Brion (1895-1984) explique : « Le nom même de labyrinthe évoque une association d’idées : labys, la hache. La hache double, ou ce que nous prenons pour une hache double dans les figura­tions crétoises qui la représentent, apparaît souvent dans l’art égéen. »

    Le labyrinthe – palais peut se rattacher aussi à un symbolisme solaire et palatial, avec ses motifs imbriqués en forme de double hache, comme aussi le svastika. Ce motif, souvent gravé sur des monuments minoens, apparaît comme l’un des symboles de la royauté.

    D’après un motif de double-hache, et triskèle, statère, Ier siècle avjc, Autun, peuple Eduens, La Tène, art Celte, âge du Fer. ; le dieu Hittite de l’Orage (équivalent de Baal) et sa Hache, vers 860 avjc, Syrie, Orient ancien ; et une double hache gravée, Table des Marchand, Locmariaquer, Gravinis, Bretagne, France, période Néolithique. (Marsailly/Blogostelle)

    Hache et souveraineté

    Il semble que déjà dans les époques reculées, le thème symbolique de la hache se rattache au pouvoir, à la royauté et à la puissance divine, notamment celle des dieux de la foudre et de l’orage. En outre, le taureau – minotaure crétois possède lui aussi une dimension associée au pouvoir royal du roi Minos sur son peuple… 

    À Cnossos, la demeure royale du mythique minotaure s’apparente à un sanctuaire de la double hache, qui rappelle la puissance du Foudre, l’arme-attribut du dieu grec Zeus (Jupiter romain), souverain de l’Olympe. 

    D'après le labyrinthe-svastika, statère de Cnossos, argent, vers 450 avjc, Crète, Grèce antique. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après le labyrinthe-svastika, statère de Cnossos, argent, vers 450 avjc, Crète, Grèce antique. (Marsailly/Blogostelle)

    Labyrinthe et entrelacs

    Par ailleurs, Marcel Brion évoque aussi le labyrinthe de Léonard de Vinci, dont « il n’était pas dans le dessein de son esprit de trop expliciter la signification (du) sanctuaire central du labyrinthe »…

    L’auteur précise que « C’est en étudiant les entrelacs dessinés par Léonard de Vinci, que j’avais été poussé à en examiner la pro­blématique. L’entrelacs, en effet, est une autre figuration symbolique du labyrinthe »…

    D’après un tracé labyrinthique, rosace d'entrelacs, dessin de Leonardo da Vinci, XVIe siècle, codex Vallardi. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après un tracé labyrinthique, rosace d’entrelacs, dessin de Leonardo da Vinci, XVIe siècle, codex Vallardi. (Marsailly/Blogostelle)

    … « et la place qu’il tient dans l’art en général, aussi bien dans les arts de l’Afrique ou de l’Océanie que dans l’art européen, est une preuve de l’importance de sa signification directement ou inconsciemment perçue »… (Marcel Brion, Les labyrinthes du temps. Rencontres et choix d’un Européen, Paris)

    LABYRINTHE ET CHEMINEMENT SPIRITUEL

    Le tracé imaginaire du labyrinthe symbolise un cheminement héroïque ou spirituel. Son tracé mène symboliquement à un “centre du monde” ou de l’univers, à un exploit, à un cœur spirituel, à une illumination, à la Jérusalem céleste…

    D’après un petit labyrinthe, cathédrale de Lucques, pilier gravé, façade, XIe siècle, Toscane, Italie, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après un petit labyrinthe, cathédrale de Lucques, pilier gravé, façade, XIe siècle, Toscane, Italie, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

    Pour le petit labyrinthe de la cathédrale italienne de Lucques, en Toscane, gravé sur un pilier de la façade, le fidèle suit le tracé à l’aide de son doigt pour réaliser un pèlerinage symbolique…

    Les labyrinthes médiévaux

    Un parcours complexe

    Le labyrinthe est par ailleurs présent sur le sol de certaines cathédrales médiévales, comme à Chartres et à Amiens, en France. Il se déploie en séries de cercles ou de figures octogonales concentriques, dont les lignes sont interrompues à certains endroits, de manière à créer un parcours complexe…

    D’après le labyrinthe de la cathédrale d’Amiens, 1270 apjc, XIIIe siècle, France, style Gothique ; et La Jérusalem céleste, tapisserie de l’Apocalypse, Angers, modèles du peintre Jean de Bruges, commande vers 1375, XIVe siècle ; France art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

    Un motif central “signe” le labyrinthe

    Les labyrinthes installés sur le sol des cathédrales ou des églises sont la signature de confréries de constructeur. Leur tracé évoque un pèlerinage imaginaire: à Chartres, par exemple, le fidèle parcourt 200 mètres à genoux vers la Terre Sainte ou la Jérusalem Céleste…

    La tenture de l’Apocalypse d’Angers raconte, en 84 scènes, la vision de saint Jean relatée dans l’Apocalypse. Ce texte raconte la lutte du divin contre les forces infernales… jusqu’à la victoire finale et l’apparition de la Jérusalem Céleste, qui marque la fin de l’Histoire et le Salut de l’Humanité…

    D’après le labyrinthe de la cathédrale de Chartres, 1193-1220, XIIe-XIIIe siècle, style gothique, art Médiéval. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après le labyrinthe de la cathédrale de Chartres, 1193-1220, XIIe-XIIIe siècle, style gothique, art Médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

    Une rosace au cœur du labyrinthe…

    Ainsi, au cœur du labyrinthe médiéval se trouve un motif ou un symbole central, évoquant le la Jérusalem Céleste ou le temple de Jérusalem, la figure du constructeur lui-même, le “grand architecte”, …

    … ou encore une rosace mariale (évocation de la Vierge Marie), fleur épanouie qui symbolise également la Manifestation du Monde à partir d’un centre ou encore la “Matrice divine”…

    D’après le labyrinthe de la cathédrale d’Amiens, et sa pierre centrale, 1220-1269, XIIIe siècle, style Gothique, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

    À Amiens, la pierre centrale du labyrinthe évoque l’évêque de la cathédrale et trois maîtres d’œuvre…

    Le labyrinthe possède une dimension universelle

    Les labyrinthes médiévaux, parfois véritables « chemin de croix « , se rattachent à la tradition chrétienne. Mais ils possèdent également une dimension plus universelle. Leur principe rappelle celui du mythe de Thésée, vainqueur, grâce au “fil d’Ariane”, du monstrueux Minotaure enfermé dans le labyrinthe de Dédale.

    “La particularité du labyrinthe est de circonscrire dans le plus petit espace possible l’enchevêtrement le plus complexe de sentiers et de retarder ainsi l’arrivée du voyageur au centre qu’il veut atteindre” (Dictionnaire des symboles)

    D'après Thésée combattant le Minotaure, du Maître des Cassoni Campana, détail, selon Ovide, Métamorphoses, vers 1500 -1525, huile sur bois, XVIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après Thésée combattant le Minotaure, du Maître des Cassoni Campana, détail, selon Ovide, Métamorphoses, vers 1500 -1525, huile sur bois, XVIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

    La quête du “Soi”

    Ainsi, chacun peut vaincre ses propres “forces du mal” en affrontant “son monstre intérieur” …  ou bien surmonter des épreuves pour atteindre son propre centre intérieur, tel le “Soi” évoqué par Carl Gustav Jung.

    Dans une œuvre du Maître des Cassoni Campana, inspiré des Métamorphoses d’Ovide, Thésée est représenté sous les traits d’un chevalier.

    Une image qui rappelle celle du combat de Saint Michel contre le dragon (assimilé au démon) dans l’iconographie chrétienne. L’archange Michel se manifeste dans son rôle de guerrier, terrassant le dragon de sa lance, un sujet tiré de l’Apocalypse selon saint Jean…

    D'après l'archange Michel terrassant le dragon, Grand lectionnaire de Corbie, tome III, 1179, manuscrit latin,  XIIe siècle, France, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après l’archange Michel terrassant le dragon, Grand lectionnaire de Corbie, tome III, 1179, manuscrit latin, XIIe siècle, France, art médiéval. (Marsailly/Blogostelle)

    Labyrinthe et alchimie

    Le “labyrinthe de Salomon”

    Pour les alchimistes, le labyrinthe représente une image de l’opus alchimique, du cheminement vers le Grand Œuvre… Fulcanelli, auteur du Mystère des cathédrales (1926) et des Demeures philosophales (1930), explique…

    “Le labyrinthe des cathédrales, ou labyrinthe de Salomon, est, nous dit Marcellin Berthelot, une figure cabalistique qui se trouve en tête de certains manuscrits alchimiques”…

    … “Et qui fait partie des traditions magiques attribuées au nom de Salomon. C’est une série de cercles concentriques, interrompus sur certains points, de façon à former un trajet bizarre et inextricable”… (Le Mystère des Cathédrales).

    D'après le labyrinthe alchimique, Rabanus Maurus De rerum naturis, 1425, ouvrage latin, XVe siècle, Biblioteca Apostolica Vaticana. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après le labyrinthe alchimique, Rabanus Maurus De rerum naturis, 1425, ouvrage latin, XVe siècle, Biblioteca Apostolica Vaticana. (Marsailly/Blogostelle)

    Le labyrinthe “où se livre le combat des deux natures”

    Selon Fulcanelli, : “L’image du labyrinthe s’offre donc à nous comme emblématique du travail entier de l’Œuvre (alchimique), avec ses deux difficultés majeures :

    « Celle de la voie qu’il convient de suivre pour atteindre le centre, – où se livre le rude combat des deux natures, – l’autre, du chemin que l’artiste doit tenir pour en sortir. C’est ici que le fil d’Ariane lui devient nécessaire, s’il ne veut errer parmi les méandres de l’ouvrage sans parvenir à en découvrir l’issue…”

    “… Le plus célèbre des labyrinthes antiques, celui de Cnossos en Crète, qui fut découvert en 1902 par le docteur Evans, d’Oxford, était appelé Absolum. Or, nous ferons remarquer que ce terme est voisin d’Absolu, qui est le nom par lequel les alchimistes anciens désignaient la pierre philosophale.” (Le Mystère des Cathédrales).

    D’après le Labyrinthe de Salomon, illustration de Julien Champagne, château de Dampierre-sur-Boutonne, Les Demeures Philosophales, Fulcanelli. (Marsailly/Blogostelle)
    D’après le Labyrinthe de Salomon, illustration de Julien Champagne, château de Dampierre-sur-Boutonne, Les Demeures Philosophales, Fulcanelli. (Marsailly/Blogostelle)

    L’inscription “FATA.VIAM.INVENIENT” signifie “Les destins trouveront bien leur voie« … (Les Demeures Philosophales).

    « Quelle que soit leur forme, la complication de leur tracé, les labyrinthes sont les symboles parlants du Grand-Œuvre considéré sous le rapport de sa réalisation matérielle. Aussi les voyons-nous chargés d’exprimer les deux grandes difficultés que comporte l’ouvrage : 1. accéder à la chambre intérieure ; 2. avoir la possibilité d’en sortir. « (Les Demeures Philosophales)

    La symbolique du labyrinthe nous mène aussi à la signification des mandalas, composés de lignes et de formes complexes. Si les nœuds, les fils et les chaînes se rattachent eux aussi à un parcours ponctué d’aléas, ils renvoient également aux liens qui nous entravent ou nous unissent, ainsi qu’à la notion de trame cosmique qui se “tisse” dans l’univers…

    Article suivant 4. Le Sacré : du labyrinthe à l’entrelacs, on chemine sur le fil…

    Sommaire HISTOIRE DU SACRÉ

    Publié par Maryse Marsailly

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