L’art au XVIIIe siècle : James Barry, Thomas Banks et Abildgaard s’affranchissent des canons classiques

D'après l'art au18e siecle, novateurs, histoire de l'art. (Marsailly/Blogostelle)

Barry, Banks, Abildgaard : de l’exaltation à l’art de la vision

L’art au XVIIIe siècle (onzième volet) … L’Irlandais James Barry, l’anglais Thomas Banks et le Danois Abildgaard imposent leur originalité au-delà des codes néoclassiques. Ces artistes de formation classique affirment, à la fin du siècle des Lumières, une sensibilité originale, une touche exaltée, un art inédit. Le théoricien britannique Edmund Burke traite de l’esthétique, du Beau et du Sublime…   Morceaux choisis…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour mai 2021 –

D’après Le Fantôme de Culmin apparaissant à sa mère, de Nicolaï Abraham Abildgaard, vers 1794, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Le Fantôme de Culmin apparaissant à sa mère, de Nicolaï Abraham Abildgaard, vers 1794, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Fin XVIIIe siècle en Angleterre : Georges II : 1727-1760, roi de Grande-Bretagne, duc de Brunswick-Lunebourg et prince-électeur du Saint-Empire romain germanique – Georges III : 1760-1820 , roi de Grande-Bretagne et roi d’Irlande, puis en 1801, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande.

Au Danemark : Christian VII, roi de Danemark et de Norvège de 1766 à 1808. En France : Louis XVI : 1774-1792 – Révolution Française 1789 – Convention : 1792-1795 – Directoire : 1795 – 1799 – Consulat : 1799-1804 – Premier Empire, Napoléon Ier : 1804-1814.

EDMUND BURKE, LE BEAU ET LE SUBLIME

À la fin du XVIIIe siècle, les réflexions d’Edmund Burke sur le Sublime et le Beau figurent parmi les sources d’inspiration des artistes. James Barry, Thomas Banks et Nicolaï Abraham Abildgaard assument un art original, allant parfois jusqu’à l’extravagance, l’exacerbation, la fantasmagorie…

D’après L'Archange Michel et Satan se disputant le corps de Moïse, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1782, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après L’Archange Michel et Satan se disputant le corps de Moïse, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1782, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Edmund Burke interroge le plaisir esthétique
Edmund Burke (1729-1797), politicien, théoricien et auteur britannique né à Dublin, publie, en 1757, A Philosophical Enquiry into the origin of our ideas of the sublime and beautiful (La Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau).

Dès sa parution, ce traité d’esthétique (remanié en 1759) suscite un immense succès. L’ouvrage est réédité et traduit en français (1765), en allemand (1773) et en italien (1804). Edmund Burke est le premier à distinguer, dès 1757, deux types de plaisir esthétique, deux sortes d’émotion – le plaisir esthétique du Beau et la fascination du Sublime…

Cela, avant même les réflexions d’Emmanuel Kant (1724-1804) dans Critique de la faculté de juger ou Critique du jugement (1790) sur le Beau, dont les formes sont limitées dans la nature comme dans l’art, et sur le Sublime, illimité, perceptible par l’esprit seul…

D’après Apollon, dieu de la Poésie et des Arts, et la muse Uranie (qui préside à l’astronomie), de Charles Meynier, 1798, huile sur toile, XVIIIe siècle ; et Dionysos (Bacchus), dieu du vin, de la musique, de la danse, de la démesure… et du monde sauvage, mosaïque, maison de Dionysos, 330 -300 avjc, Pella, Grèce, art antique. (Marsailly/Blogostelle)

Au XIXe siècle, le philosophe Friedrich Wilhelm Nietzsche (1844 -1900), dans La Naissance de la Tragédie (1872 et 1886), oppose l’esthétique apollinienne à la passion dionysiaque, puissance créatrice xxxx.

Soit, la beauté, la mesure, la raison, le rythme juste et l’harmonie, incarnés par Apollon, dieu solaire des arts et de la poésie. Et la sublime démesure, l’ivresse et l’extase jusqu’à la sauvagerie et la démence, symbolisées par Dionysos, dieu de la vigne et du vin, du théâtre, de la fête et des orgies, de la folie…

D’après Messaline mourante et sa mère, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1795-1798, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle) 
D’après Messaline mourante et sa mère, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1795-1798, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Burke étudie la genèse des émotions…
Edmund Burke étudie la genèse des émotions, ce qui fait naître le sentiment du Beau. Il oppose le plaisir du Beau à la passion provoquée par le Sublime. Le penseur s’interroge sur la dualité des ressentis du spectateur face à une oeuvre d’art. Selon Burke, les chocs sensibles sont à l’origine de nos émotions esthétiques…

Ainsi, le Beau relève d’une sensibilité immédiate et agréable, il apporte un sentiment de paix. L’esthétique du Beau ne heurte pas, sa délicatesse éveille les sens sans violence ni danger…

En revanche, le Sublime provoque un ravissement intense, un sentiment d’élévation voire d’enlèvement, qui peut provoquer l’éblouissement, l’envoûtement, l’inquiétude voire l’épouvante ou la folie.  Pour Edmund Burke, Le Sublime, concept fondé sur le paroxysme émotionnel, apporte un grand calme teinté de crainte ou encore une terreur délicieuse…

D’après une caricature d'Edmund Burke, 1790, eau-forte coloriée, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une caricature d’Edmund Burke, 1790, eau-forte coloriée, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Burke en “Don Quichotte”
Par ailleurs, en 1790, Burke publie ses Réflexions sur la Révolution de France, un ouvrage dans lequel le théoricien s’élève contre l’utilisation du Sublime comme principe d’action politique et condamne les idées révolutionnaires qu’il juge violentes et destructrices…

En 1791 et 1792, l’Anglais Thomas Paine répond à Burke avec Les Droits de l’Homme, ouvrage défendant les idéaux révolutionnaires et dans lequel il s’insurge contre le conservatisme de Burke… Une caricature d’Edmund Burke de 1790 le représente tel un Don Quichotte, avec un bouclier orné de la Bastille.

L’écrivain chevauche sur un âne aux traits du pape… Cette image paraît au moment de la publication de ses Réflexions sur la Révolution de France. Au même moment, l’Assemblée constituante française adopte la Constitution civile du Clergé (12 juillet 1790), condamnée par le pape Pie VI. Voir aussi L’art au XVIIIe siècle : les artistes expriment la ferveur révolutionnaire

D’après Edmund Burke et James Barry, 1776, huile sur toile de James Barry, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Edmund Burke et James Barry, 1776, huile sur toile de James Barry, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Edmund Burke et James Barry
Le peintre James Barry peint un portrait allégorique d’Edmund Burke et de lui-même, sous les traits d’Ulysse et d’un compagnon, déguisés en moutons. Les deux personnages fuient la grotte du cyclope Polyphème qu’ils ont aveuglé. Barry, ami de Burke, critiqué en son temps, combine monde mythique et contemporain pour exprimer sa situation d’artiste cherchant à échapper à l’opprobre…

LE PEINTRE JAMES BARRY RECHERCHE L’ÉMOTION

Né en Irlande, James Barry (1741-1806), peintre et graveur, rencontre Edmund Burke qui apprécie l’artiste et l’emmène à Londres en 1764. James Barry se rend aussi à Paris, en 1765, puis à Rome, entre 1766 et 1770, où il étudie l’art antique et la Renaissance. Barry se confronte aux influences néoclassiques, avant d’affirmer sa sensibilité originale…

D’après James Barry, Dominique Lefevre et James Paine the Younger, de James Barry 1767, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après James Barry, Dominique Lefevre et James Paine the Younger, de James Barry 1767, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

L’étude de l’Antique
Un autoportrait de James Barry le montre accompagné, à l’arrière-plan, d’autres artistes : son ami James Paine jr. (1745-1829) et Dominique Lefèvre (1737-1769). Leurs deux silhouettes incolores se détachent devant Le Torse du Belvédère, tel un sujet d’étude. Pour Barry, cette œuvre monumentale du sculpteur grec Apollonios d’Athènes (Ier siècle avjc) est l’œuvre la plus importante de l’Antiquité…

Barry expose à la Royal Academy
À son retour de Rome, James Barry expose à la Royal Academy de Londres, entre 1771 et 1776.  Il est élu membre de cette institution en 1773… Mais il en est exclu en 1799 : la société de son temps lui reproche de trop s’enthousiasmer pour les révolutions française et américaine.

Par ailleurs, Barry dénonce dans ses publications la manière dont le mécénat et les arts sont gérés en Angleterre. L’artiste dénigre aussi le genre du portrait, que d’ailleurs il pratique très peu, et s’attire des inimitiés… Malgré les mises en garde de Burk, James Barry finira sa vie dans la pauvreté…

D’après Le roi Lear pleurant Cordelia (tiré de l’oeuvre de Shakespeare), de James Barry, 1786-1788, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Le roi Lear pleurant Cordelia (tiré de l’oeuvre de Shakespeare), de James Barry, 1786-1788, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

La Boydell Shakespeare Gallery
Au cours de sa carrière, James Barry se consacre surtout à la peinture d’histoire, dans un style inspiré par les modèles classiques. Cependant, l’artiste exprime aussi une sensibilité originale, avec la touche parfois exaltée d’un tempérament romantique.

Le peintre tire certains de ses sujets de l’œuvre de William Shakespeare (1564-1616), comme Lear et Cordelia, peint pour la Boydell Shakespeare Gallery, mise en place par John Boydell, graveur et marchand d’estampes. En 1793, cet éditeur publie des œuvres complètes illustrées du célèbre dramaturge…

Les œuvres de Shakespeare, qui meurt au début du XVIIe siècle, sont très appréciées dans la société du XVIIIe siècle… L’art de marier le sublime et le grotesque dans ses pièces inspire différents artistes…

D’après Le Couronnement des vainqueurs à Olympie, de James Barry, série The Progress of Human Culture, 1777-1784, Londres, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Le Couronnement des vainqueurs à Olympie, de James Barry, série The Progress of Human Culture, 1777-1784, Londres, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

James Barry humaniste
Entre 1777 et 1784, James Barry décide de réaliser une série de peintures sur le thème des Progrès de la Civilisation (The Progress of Human Culture), un chef-d’œuvre destiné à la grande salle de la Société des arts à Londres, la Royal Society of Arts. Ayant apprécié l’essai d’Edmund Burke, Le Sublime et Le Beau, Barry tente d’expérimenter ces concepts dans des toiles de très grandes dimensions.

Des sujets mythologiques
Peintre d’histoire, James Barry traite divers sujets mythologiques au cours de sa carrière, tels Jupiter séduit par Junon sur le mont Ida et Philoctète. Comme Abildgaard le fera plus tard, James Barry peint Philoctète, héros grec blessé et abandonné sur l’île de Lemnos par ses compagnons en route pour la guerre de Troie…

D’après Jupiter séduit par Junon sur le mont Ida, de James Barry, 1790-1799, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle) 
D’après Jupiter séduit par Junon sur le mont Ida, de James Barry, 1790-1799, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

La libre intimité du dieu de l’Olympe
Avec Jupiter séduit par Junon, Barry se concentre sur un instantané amoureux, dans une composition empreinte à la fois de classicisme et de tension émotionnelle, de sensualité et d’érotisme… Seule compte la libre intimité du dieu de l’Olympe et de Junon, sa déesse-épouse. L’ensemble est servi par des couleurs où dominent le bleu, le blanc et le rouge…

Le drame de Philoctète blessé
Pour Philoctète blessé, huile sur toile et gravure, James Barry accentue la situation dramatique du héros et son sentiment de solitude grâce à quelques détails : le regard, la tunique déchirée, le bandage, quelques ruines, l’oiseau mort, la voile qui s’éloigne… L’artiste met en lumière avec talent l’impuissance de Philoctète, “dos au mur”…

D’après Philoctète sur l'île de Lemnos, de James Barry, 1770, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Philoctète sur l’île de Lemnos, de James Barry, 1770, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Barry ose la vigueur émotionnelle et la fantaisie
Le travail de James Barry se nourrit de l’étude de la culture antique et des styles de la Renaissance, notamment de l’art de Michel-Ange et de Raphaël. L’artiste y puise l’inspiration pour affiner son style et choisir ses sujets, s’inscrivant dans la mouvance néoclassique.

Cependant, James Barry laisse place à l’imaginaire. Il s’autorise une certaine vigueur émotionnelle, une touche fantaisiste, une pincée d’exaltation… L’artiste n’hésite pas à affirmer sa sensibilité originale. Ainsi, Barry utilise le paysage dans la peinture pour servir de toile de fond à son principal sujet :  l’action humaine, un moment tragique, une émotion forte…

D’après Philoctète sur l'île de Lemnos, de James Barry, version gravée, entre 1777 et 1808, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Philoctète sur l’île de Lemnos, de James Barry, version gravée, entre 1777 et 1808, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Comme le peintre américain Benjamin West (en 1770), James Barry réalise sa version de La Mort du général Wolfe (1777). Ce commandant britannique trouve la mort lors de la bataille des
plaines d’Abraham en 1759, qui permet la prise de Québec.  James Wolfe remporte la victoire face au marquis de Montcalm à la tête des troupes françaises. Ainsi, français depuis cent cinquante ans, le Canada devient territoire britannique.

D’après La Mort du général Wolfe, de James Barry, 1777, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après La Mort du général Wolfe, de James Barry, 1777, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

L’autoportrait de Barry au Timanthe…
Pour son Autoportrait au Timanthe, James Barry s’inspire d’une description de Pline l’Ancien (Ier siècle), qui évoque une œuvre perdue de Timanthe, peintre grec antique (fin Ve – début IVe siècle avjc).

Barry exploite déjà cette source classique en 1780 pour une représentation de Timanthe dans un projet mural pour la grande salle de la Society of Arts de Londres. Plus de vingt ans plus tard, l’artiste réactualise ce sujet dans un autoportrait…

… avec la sculpture antique du Laocoon
James Barry exprime son esprit romantique dans cet autoportrait, comme l’illustre l’intensité de son expression, ses cheveux à peine coiffés et sa tenue librement décontractée. Derrière lui, apparaît l’antique groupe sculpté du Laocoon (vers 40 avjc), qui représente la mort tragique du prêtre troyen Laocoon et de ses deux fils tués par des serpents…

D’après Autoportrait au Timanthe, de James Barry, 1803, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle) 
D’après Autoportrait au Timanthe, de James Barry, 1803, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Barry marie le Beau et le Sublime…
Sur la peinture de Timanthe, des satyres apeurés observent un colossal cyclope qui, selon Homère, dévore la chair humaine. À l’arrière-plan, une souche d’arbre déchiquetée et un volcan menaçant accentue l’efficacité dramatique…

James Barry, muni de son pinceau, s’identifie à Timanthe. Il se place entre la statue du Laocoon et l’œuvre du peintre grec. Un clin d’œil, peut-être, à sa propre destinée difficile… Celle d’un artiste incompris de ses contemporains, décrié malgré son art et son esprit passionné. Ainsi, James Barry marie le Beau au Sublime…

THOMAS BANKS : “LA MAIN DU SCULPTEUR”

L’artiste anglais Thomas Banks figure parmi les sculpteurs néoclassiques britanniques les plus originaux. Il délaisse le style classique alors en vogue pour concentrer son travail sur ce qu’il conçoit comme « l’idéal antique ». Par ailleurs, Banks expérimente un rendu “hyperréaliste » du corps humain…

D’après The Falling Titan (La Chute du titan), de Thomas Banks, 1786, marbre, Angleterre, Néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après The Falling Titan (La Chute du titan), de Thomas Banks, 1786, marbre, Angleterre, Néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Thomas Banks élu à la Royal Academy 
Thomas Banks (1735 – 1805) se spécialise dans la recherche de l’idéal antique. La plupart de ses sculptures sont exécutées à Rome pour des clients britanniques, puis à Londres. En 1769, Banks se trouve parmi les premiers élèves de la Royal Academy School.

En 1770, grâce à l’excellence de son travail, Banks décroche une médaille d’or et une bourse pour un voyage à Rome. Le sculpteur est élu à l’Académie royale en 1786, où il présente The Falling Titan comme morceau de réception… son grand chef-d’œuvre.

D’après The Falling Titan (La Chute du titan), de Thomas Banks, 1786, marbre, Angleterre, néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Un sujet “appelé au jour par la main du sculpteur…”
Le titan de The Falling Titan est sur le point de se faire écraser par les pierres qu’il devait utiliser pour attaquer et renverser Jupiter, le souverain de l’Olympe.

Si Thomas Banks semble fidèle à son idéal antique, il apporte néanmoins une puissante intensité dramatique à cette chute du géant. Sa gigantesque silhouette contraste par ailleurs avec des figures minuscules, satyre et chèvres…

Banks explique que sa sculpture est un travail autonome et, selon sa fille Lavinia, l’artiste aurait précisé qu’il avait conçu son sujet comme préexistant dans le bloc de marbre”, ainsi “appelé au jour par la main du sculpteur…

D’après The Falling Titan (La Chute du titan), de Thomas Banks, 1795, esquisse, Angleterre, Néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après The Falling Titan (La Chute du titan), de Thomas Banks, 1795, esquisse, Angleterre, Néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Cependant, Lavinia elle-même évoque des esquisses que Banks a réalisées à Rome avec Johann Heinrich Füssli quelques années auparavant.

Par ailleurs, l’artiste a aussi façonné un modèle en argile pour The Falling Titan, un moulage en plâtre (Royal Academy of Arts), ainsi qu’une gravure sur le même thème iconographique, avec satyre et chèvres…

Shakespeare, la Poésie et la Peinture
Provenant de la Boydell Shakespeare Gallery, un groupe sculpté de Thomas Banks représente William Shakespeare. Le dramaturge poète est entouré par les allégories de la Poésie et de la Peinture. Tel un hommage à l’art inspirant de Shakespeare pour les artistes.

D’après Shakespeare et les allégories de la Poésie et de la Peinture, de Thomas Banks, 1789, sculpture, Stratford-upon-Avon, Angleterre, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Shakespeare et les allégories de la Poésie et de la Peinture, de Thomas Banks, 1789, sculpture, Stratford-upon-Avon, Angleterre, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Sur cette sculpture d’esprit classique au premier abord, Thomas Banks travaille le mouvement des drapés, ainsi que le dynamisme de la gestuelle. Ainsi, l’artiste apporte de l’émotion et un élan passionnel dans sa composition, bousculant la rigueur et les codes du classicisme…

Le Shakespeare de Thomas Banks, dont il existe une gravure, a été installé dans le jardin de la maison de Shakespeare, à Stratford-upon-Avon dans le Warwickshire, en Angleterre.

D’après Shakespeare et les allégories de la Poésie et de la Peinture, de Thomas Banks, sculpture, Stratford-upon-Avon, 1789, et gravure, Angleterre, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Banks met en scène Thétis, la mère d’Achille…
Pour Thétis et ses nymphes, Achille et Patrocle mort, une œuvre en marbre, Thomas Banks s’inspire de L’Iliade d’Homère… Il met en scène la déesse Thétis et ses nymphes qui, sortant de la mer, viennent consoler Achille après la mort au combat de son ami de Patrocle.

D’après Thétis et ses nymphes, Achille et Patrocle mort, de Thomas Banks, 1777-1778, relief, marbre, Angleterre, Néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle) 
D’après Thétis et ses nymphes, Achille et Patrocle mort, de Thomas Banks, 1777-1778, relief, marbre, Angleterre, Néoclassique, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

L’artiste accentue l’intensité émotionnelle de ses figures, avec une touche d’érotisme qui rappelle l’art de Johann Heinrich Füssli (1741-1825), l’ami de Banks à Rome. Une version en plâtre, probablement le modèle original, se trouve aujourd’hui au musée de Sir John Soane, à Londres.

La précision “chirurgicale” d’Anatomical Crucifixion
Thomas Banks réalise par ailleurs Anatomical Crucifixion, un moulage en plâtre d’un réalisme extrême. Cette figure macabre repose sur le cadavre d’un meurtrier, enlevé de la potence avant d’être cloué sur une croix et écorché. Le tout dans le but de conclure un débat artistique…

D’après Anatomical Crucifixion, de Thomas Banks, 1801, plâtre, Royal Academy of Art Londres, Angleterre, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Anatomical Crucifixion, de Thomas Banks, 1801, plâtre, Royal Academy of Art Londres, Angleterre, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Académiciens royaux, les peintres Benjamin West et Richard Cosway et Thomas Banks obtiennent l’aide d’un chirurgien pour réaliser une expérience dont l’objectif est de prouver que la plupart des représentations picturales ou sculpturales de la Crucifixion sont anatomiquement incorrectes…

Par ailleurs, les figures “d’écorché” sont courantes dans les écoles de dessin et les ateliers d’artistes pour étudier l’anatomie humaine. En France, Edme Bouchardon et Jean-Antoine Houdon réalisent également des moulages et des plâtres dans cet objectif…

D’après un Écorché, étude d’anatomie, plâtre d’Edme Bouchardon ; et deux Écorchés, moulages en plâtre de Jean-Antoine Houdon, 1767 ; France, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

ABILDGAARD CULTIVE ÉRUDITION ET FANTASMAGORIE

Artiste de formation classique mais très novateur, le peintre danois Nicolaï Abraham Abildgaard travaille un art empreint d’extravagance et d’exacerbation. Dans ses compositions picturales, il élabore avec brio des effets de couleurs pour créer des ambiances inquiétantes…

D’après Fingal voit les fantômes de ses ancêtres au clair de lune, de Nicolaï Abraham Abildgaard, vers 1782, huile sur toile, XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Fingal voit les fantômes de ses ancêtres au clair de lune, de Nicolaï Abraham Abildgaard, vers 1782, huile sur toile, XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Abildgaard, un peintre complexe
Peintre d’histoire, Abildgaard (1743-1809) réalise un parcours de formation classique à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague. Cet artiste cultivé possède chez lui une bibliothèque bien fournie, qui d’ailleurs fait rêver son entourage. Son érudition inspire à Abildgaard des œuvres complexes…

Abildgaard dessine aussi des costumes de théâtre, des motifs d’architecture, des décors d’intérieurs et des meubles.  Abildgaard, très cultivé, peint des toiles à la signification complexe en s’inspirant d’Homère, de Shakespeare ou des Poèmes d’Ossian, dont les vers légendaires, censés être traduits du gaélique, sont publiés en 1760 par l’écossais James Macpherson (1736-1796).

D’après Le Chant du cygne d’Ossian, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1780-1782, huile sur toile ;  et Ossian et son chant de cygne selon Abildgaard, gravure, Johann Friderich Clemens, 1787 ; XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Ossian, fils de Fingal…
Fils du mythique roi écossais Fingal, Ossian est un barde celtique légendaire du IIIe siècle, à qui sont attribués les Poèmes d’Ossian. Cette épopée poétique (Fragments de poésie ancienne en 1760, Fingal en 1762 et Temora en 1763) inspirera la littérature romantique. Abildgaard peint le vieux poète aveugle avec sa harpe, fredonnant son chant de cygne…

Abildgaard étudie à Rome
Entre 1772 et 1777, Abildgaard part étudier à Rome, où il se concentre notamment sur la sculpture antique et les peintures murales romaines. De retour à Copenhague, l’artiste devient peintre de la maison royale danoise et enseigne à l’Académie royale des Beaux-Arts du Danemark, dont il devient le directeur en 1789.

D’après Jupiter pesant le destin de l'Humanité, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1793, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle) 
D’après Jupiter pesant le destin de l’Humanité, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1793, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Abildgaard et les Lumières révolutionnaires
Cependant, Nicolaï Abraham Abildgaard s’affiche comme un homme des Lumières…  Il ne cache pas d’ailleurs sa sympathie pour les idéaux de la Révolution française en dessinant des gravures satiriques…

Mais cela contrarie le souverain Christian VII, qui est aussi son principal commanditaire… Et Abildgaard se retrouve mis à l’écart à partir de 1791. Abildgaard cultive le symbole et l’allégorie, ce qui lui permet d’exprimer librement son esprit critique.

D’après La Jurisprudence, allégorie, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1802, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après La Jurisprudence, allégorie, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1802, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Un art symbolique, des coloris simples
Abildgaard conserve par ailleurs dans sa collection privée certaines œuvres qu’il ne partage qu’avec un cercle d’intimes. Notamment, Jupiter pesant le destin de l’homme et son triptyque, La Philosophie, la Théologie et la Justice, trois allégories d’inspiration révolutionnaire peintes en 1802.

Pour ces compositions symboliques, l’artiste utilise une palette simple de coloris, fidèle à la sobriété de l’art pictural néoclassique… Ces toiles subversives témoignent de l’intérêt d’Abildgaard pour les idées révolutionnaires.

D’après La Théologie, allégorie, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1802, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après La Théologie, allégorie, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1802, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

La Philosophie, La Justice et La Théologie
Abildgaard détourne certains attributs traditionnels. Ainsi, La Théologie, sous les traits d’une sombre figure, porte une menaçante tête de Méduse et un mors de cheval, pour intimider les récalcitrants… La Philosophie et La Jurisprudence, en revanche, baignent dans la lumière évoquant la paix et la réconciliation…

La Philosophie, dans une ambiance céleste, la tête ailée, arbore une statue de l’Artémise d’Éphèse, aux nombreuses mamelles, symbole de nourriture et d’abondance… La Jurisprudence, le bras sur une hache, apparaît paisible tenant à la main un symbole du parfait équilibre, accompagnée d’un arc-en-ciel…

D’après La Philosophie, allégorie, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1802, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après La Philosophie, allégorie, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1802, huile sur toile, début XIXe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Abildgaard et Voltaire…
Abildgaard s’inspire d’une tragédie de Voltaire, Le Triumvirat, jouée en 1764. Le texte, Octave et le jeune Pompée, ou le Triumvirat, avec des remarques sur les proscriptions, est publié en 1766.

Abildgaard peint Julia et Fulvia. Cette composition est d’abord considérée, jusqu’en 1987, comme une scène tirée de Racine, Iphigénie à Aulis… Mais une série de peintures murales d’Abildgaard sont découvertes.

L’artiste réalise, pour Harwig Frisch, directeur de la compagnie Groenlandaise, cinq peintures murales inspirées des actes du Triumvirat de Voltaire, dont les héros littéraires incarnent les vertus héroïques de la République.

D’après Julia et Fulvia, Triumvirat de Voltaire, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1800, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Julia et Fulvia, Triumvirat de Voltaire, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1800, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

L’une des scènes des peintures murales d’Abildgaard est comparable à celle de la toile Julia et Fulvia. L’artiste a aussi laissé des notes pour préparer ces œuvres inspirées du Triumvirat...

Abildgaard apporte de l’intensité à ce sujet tiré de Voltaire, grâce notamment à l’opposition entre la lumière et l’obscurité, à la vivacité des coloris, à la gestuelle et à l’envolée des drapés…

Voir aussi les articles  À l’époque des lumières, les frontières de l’esprit s’élargissent… et  Voltaire, l’art de la Tolérance à l’époque des Lumières

Abildgaard s’inspire du récit utopique de Holberg
Abildgaard peint des toiles inspirées du Voyage souterrain de Nils Klim, récit utopique de Ludvig Holberg, dont le ton satirique s’inscrit dans l’esprit des Lumières et de Voltaire, critiquant la couronne danoise et l’église protestante.

Le baron Ludvig Holberg (1684-1754), danois d’origine norvégienne, publie son roman Le Voyage souterrain de Niels Klim en 1741, à Copenhague.

L’auteur manie le fantastique et l’utopie pour raconter les aventures d’un jeune norvégien, étudiant en théologie. Abildgaard peint diverses scènes tirées des aventures de Niels Klim.

D’après Le voyage souterrain de Niels Klim, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1780, inspiré du roman utopique de Ludvig Holberg, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Le voyage souterrain de Niels Klim, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1780, inspiré du roman utopique de Ludvig Holberg, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

La planète Nazar, dans le monde souterrain…
Dans Le Voyage souterrain de Niels Klim, le héros se retrouve sur la planète Nazar, dans le monde souterrain…  Niels Klim y rencontre d’étranges habitants et leurs bizarreries en divers pays…

Comme à Potu (Utop, anagramme d’Utopie), où Les habitants consistent en arbres de diverses espèces… les Potuans ont pour maxime que la moindre occupation demande une personne tout entière…

… Chez les Potuans, personne n’entreprend rien au-delà de ses talents… Les Potuans “abolirent toutes les prérogatives attachées à la naissance et voulurent que l’on n’estima plus que la vertu…

D’après Le triomphe d’un Potuan, 1785-1787, et Niels Klim réveillé par un taureau, 1780, huiles sur toile de Nicolaï Abraham Abildgaard, inspirées de Voyage souterrain de Nils Klim, roman utopique de Ludvig Holberg, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Abildgaard exprime la tension psychologique
C’est à Rome que Nicolaï Abraham Abildgaard peint son Philoctète blessé, un sujet tiré d’une tragédie du poète grec Sophocle (Ve siècle avjc). Le peintre met en scène le héros Philoctète, héritier de l’arc d’Héraclès dont les flèches sont invincibles.

En route pour la guerre de Troie, ses compagnons d’armes sont contraints d’abandonner Philoctète blessé sur l’île grecque de Lemnos.

D’après Philoctète blessé, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1774-1775, huile sur toile, fin XVIIIe siècle, (Marsailly/Blogostelle)
D’après Philoctète blessé, de Nicolaï Abraham Abildgaard, 1774-1775, huile sur toile, fin XVIIIe siècle, (Marsailly/Blogostelle)

Fidèle aux écrits de Sophocle, Abildgaard met en lumière la tension psychologique du héros, la fragilité humaine de ce personnage en proie à une grande souffrance physique et psychologique…

Abildgaard représente Philoctète recroquevillé, le visage déformé par la douleur. L’artiste donne au héros une attitude peu naturelle pour signifier l’intensité de sa souffrance et insuffler dans son œuvre un sentiment poussé à son paroxysme…

Les vieilles pierres cachées dans la nature…
Dans la forêt de sa Nature sauvage, Abildgaard intègre des mégalithes dans le paysage… Cette évocation romanesque et mystérieuse illustre un goût nouveau pour la nature, les vestiges des terroirs et pour un monde imaginaire dit “celtique”.

D’après Nature Untamed (Nature sauvage), de Nicolaï Abraham Abildgaard,1784, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Nature Untamed (Nature sauvage), de Nicolaï Abraham Abildgaard,1784, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Cet attrait nourrit le courant romantique de la fin du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle… Ainsi, les classiques monuments gréco-romains s’effacent parfois pour laisser place aux vieilles pierres et aux ruines « celtiques », à des motifs inspirés des légendes…

En réalité, les mégalithes remontent à l’époque néolithique et non pas à celle de l’âge du Fer, période des chefs-d’œuvre de l’art celte… Voir aussi Art Néolithique, le temps des Mégalithes

Les visions inquiétantes d’Abildgaard
Nicolaï Abraham Abildgaard assume sa prédilection pour les visions oniriques effrayantes, les ambiances nocturnes angoissante, les gestuelles et les expressions dramatiques, les épisodes psychologiques extrêmes…

D’après Le cauchemar, de Nicolaï Abraham Abildgaard, vers 1800, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Le cauchemar, de Nicolaï Abraham Abildgaard, vers 1800, huile sur toile, fin XVIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)

Dans Le Cauchemar, Abildgaard met en scène un troll terrifiant aux yeux ronds et aux oreilles pointues chevauchant deux femmes nues et endormies.

L’artiste crée une atmosphère irréelle et angoissante, empreinte d’érotisme et de fantasme, qui rappelle celle des deux versions précédentes de Johann Heinrich Füssli sur le même thème (1780-1781)…

En Angleterre, les peintures de Johann Heinrich Füssli et de William Blake bouleversent le paysage artistique.  Novateurs, ces artistes cultivent aussi un art qui plonge dans l’océan des émotions, du rêve et de la vision. De son côté, William Turner, au tournant du XIXe siècle, expérimente la couleur, la lumière et les impressions de manière inédite dans des marines et des paysages…

Article suivant : bientôt… XVIIIe siècle : l’obscurité lumineuse de Johann Heinrich Füssli

Le sommaire L’Art au XVIIIe siècle

Consulter Le sommaire du BLOG

Publié par Maryse Marsailly

Blogostelle : Histoire de l'Art et du Sacré. Civilisations, chefs-d'œuvre, mythes, symboles..., tout un univers s'exprime dans les œuvres d'art.

Commenter ?

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.