Le Sacré en Égypte ancienne. Hathor, divinité de la beauté, vache céleste ou déesse lionne Sekhmet

D'après la déesse Hathor, mythologie, Egypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

L’histoire mythique de Rê, Hathor et Sekhmet…

La déesse Hathor incarne l’amour, la fécondité, la beauté et la joie, mais elle peut aussi se montrer coléreuse et redoutable. Les divers récits sacrés de l’Égypte ancienne évoquent la mythologie de Rê, dieu solaire et souverain du panthéon. Un jour, le dieu Soleil doit faire face à des conspirations. Pour y remédier, Rê envoie la déesse Hathor sur la Terre sous la forme de la terrible Sekhmet à tête de lionne…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière révision 14 juillet 2023 –

D’après la déesse Hathor, qui reçoit les offrandes de la reine Nefertari, époque de Ramsès II, petit temple d'Abou Simbel, XIXᵉ dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la déesse Hathor, qui reçoit les offrandes de la reine Nefertari, époque de Ramsès II, petit temple d’Abou Simbel, XIXᵉ dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. Époque Thinite vers 3400-2980 avjc. Ancien Empire 2980-2475 avjc. Moyen Empire 2160-1788 avjc. Nouvel Empire 1580-1090 avjc. Troisième période intermédiaire 1090-663 avjc. Basse Époque 663 avjc – 332 avjc (domination Perse 525 avjc – conquête Alexandre le Grand 332 avjc). Époque ptolémaïque 332-30 avjc. Époque Romaine 30 avjc- IVe siècle.

HATHOR, LA JOIE, L’AMOUR ET LA BEAUTÉ

Hathor incarne une déesse dispensatrice de joie. Elle est la divinité de l’amour, de la beauté, de la musique, de l’ivresse… Les Grecs l’ont rapprochée de leur déesse Aphrodite. C’est en l’honneur d’Hathor que l’on joue de la musique, que l’on danse, que l’on s’enivre…

D’après la déesse Hathor, avec sistre et collier menat, relief calcaire, époque d’Amenemhat III, XIIe dynastie, Moyen Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la déesse Hathor, avec sistre et collier menat, relief calcaire, époque d’Amenemhat III, XIIe dynastie, Moyen Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Les diverses formes d’Hathor

Une sculpture en quartzite du musée du Louvre résume les différents aspects de la déesse Hathor. La déesse peut prendre diverses formes : vache céleste, déesse femme coiffée de cornes de vache et portant le disque solaire entre ses cornes, déesse lionne, déesse serpent…

Vache, déesse, lionne, divinité serpent

Hathor est encore une grande divinité protectrice, comme la déesse Isis. Épouse du dieu Ptah sous sa forme de Sekhmet, elle est la mère du jeune dieu Nefertoum.

Cependant, sous la forme de Sekhmet la déesse lionne Hathor peut se montrer terrible, sanguinaire et provoquer des épidémies quand elle est en colère. Mais Sekhmet est aussi une alliée redoutablement puissante lorsque son courroux s’abat sur les ennemis de l’Égypte ou de pharaon.

D’après Hathor multiple, Vache coiffée du disque solaire, déesse femme couronnée, Sekhmet à tête de lionne et divinité à tête de serpent, quartzite, vers 663 – 332 avjc, Basse Époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Les emblèmes d’Hathor

Le sistre, instrument sacré dont le son rappelle celui de la crécelle, est l’un des attributs consacrés à Hathor, ainsi que les cornes de vache, le disque solaire et la coiffe vautour. Même si, par ailleurs, d’autres déesses peuvent aussi porter ces mêmes emblèmes, par exemple les déesses Isis, Mout, ou encore Ouadjet, déesse-cobra de la Basse-Égypte…

Par ailleurs, les reines d’Égypte, comme Nerfertari, épouse de Ramsès II, portent souvent la coiffe royale de la dépouille de vautour et parfois le sistre des prêtresses…

D'après la reine Nerfertari, coiffée du vautour, avec sistre et lotus, épouse de Ramsès II, temple Abu Simbel, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la reine Nerfertari, coiffée du vautour, avec sistre et lotus, épouse de Ramsès II, temple Abu Simbel, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Hathor-Nebethetepet incarne le désir

Hathor prend encore la forme de Nebethetepet, la Maîtresse de la satisfaction, au sens érotique du terme. Sur une sculpture en bronze, elle porte une coiffe en forme de sistre, dont les bras forment deux triangles, peut-être une allusion au sexe féminin.

Hathor-Nebethetepet incarne ainsi le désir du démiurge Atoum-Rê de procréer. Séductrice, la déesse manifeste aussi le pouvoir de fascination de Rê le Soleil, victorieux chaque nuit face au serpent géant Apophis…

Voir aussi l’article Le Sacré en Égypte ancienne, le dieu Rê crée le Premier Jour

D’après Hathor Nebethetepet, statuette en bronze ; la déesse ancestrale Neith, bronze incrusté d’or ; et la déesse Nekhbet, coiffée du vautour et de la couronne Blanche de la Haute-Égypte, bronze ; les trois vers 663 – 332 avjc, Basse époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Une divinité féminine multiple

La grande déesse réunit le vautour et le cobra

Cornes de vache, disque solaire, coiffe vautour, uraeus…, on retrouve certains attributs d’Hathor sur des représentations de la déesse Isis avec laquelle Hathor se confond parfois, en particulier aux époques tardives.

Comme le dieu suprême, la divinité féminine égyptienne apparaît sous de multiples facettes. La grande déesse prend ainsi les traits d’Hathor, de la lionne Sekhmet, de déesse Isis, de Mout, épouse d’Amon, de la déesse Vérité Maât, de la déesse Ciel Nout, de la déesse guerrière Neith…

D’après la déesse cobra, Ouadjet, bronze, vers 332 – 30 avjc, époque Ptolémaïque ; et la déesse Hathor, détail du cobra, uraeus royal, calcaire peint, tombe de Séthi Ier, XIXe dynastie, Vallée des Rois, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

… de Ouadjet, déesse-cobra de la Basse-Égypte, parée de la couronne Rouge du Nord, ou encore de Nekhbet, déesse-vautour coiffée de la couronne Blanche de la Haute-Égypte, protectrice du Sud et maîtresse de l’ancienne capitale d’Elkab avant la réunification de l’Égypte.

Voir aussi les articles La déesse Isis et les multiples visages de la déesse égyptienne et La lumineuse civilisation des pharaons

L’anneau des années sans nombre

Vautour et cobras s’associent dans une chapelle d’Anubis du temple de la reine Hatchepsout à Deir el-Bahari. Anubis à tête de chacal est le dieu embaumeur. L’oiseau vautour porte l’anneau des années sans nombre entre les serres, symbole de l’infini.

D’après le vautour et une frise de cobras, chapelle d'Anubis, temple de la reine Hatchepsout, XVIIIe dynastie, Deir el-Bahari, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le vautour et une frise de cobras, chapelle d’Anubis, temple de la reine Hatchepsout, XVIIIe dynastie, Deir el-Bahari, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Vautour et cobra sont des insignes royaux. Dressé, prêt à fondre sur des ennemis, l’uraeus royal protège pharaon et le royaume d’Égypte. On retrouve aussi la dépouille de vautour sur la tête des reines d’Égypte…

HATHOR-SEKHMET, L’ŒIL DE DE RÊ

Sous la forme de Sekhmet, la puissante, Hathor peut se montrer sanguinaire… Le dieu Soleil vieillit, et son autorité perd alors de sa puissance et de sa superbe. Même les êtres humains se rebellent et préparent une conjuration. La Majesté de Rê décide d’agir et d’envoyer la déesse Hathor, son œil, sur la Terre…

D’après la déesse Sekhmet, basalte, XVIIIe dynastie, règne du roi Amenhotep III, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la déesse Sekhmet, basalte, XVIIIe dynastie, règne du roi Amenhotep III, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

La majesté de Rê se met en colère

Le dieu Soleil n’apprécie pas que son autorité souveraine soit ébranlée par des conjurateurs. Même les êtres humains se rebellent. Rê convoque alors sa suite, l’assemblée des dieux et des déesses au grand complet, et dit…

Appelez-moi mon œil (la déesse Hathor), Shou (dieu Air) et Tefnout (déesse Humidité), Geb (dieu Terre) et Nout (déesse Ciel), ainsi que les pères et mères qui étaient auprès de moi lorsque j’étais encore sur l’océan, et aussi Noun (dieu de l’océan primordial)…

D'après Rê-Horakhty trônant, tombe civile, début XIXème dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Rê-Horakhty trônant, tombe civile, début XIXème dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le dieu Soleil, nommé la majesté de Rê, dit à Noun : Toi le plus ancien des dieux, dont je suis issu, et vous dieux des temps primordiaux, voyez les hommes qui sont issus de mon œil, ils ont médité des complots contre moi…

Dites-moi ce que vous feriez contre cela. Voyez, je suis indécis, je ne veux pas les tuer avant d’avoir entendu ce que vous en dites…

Envoie ton œil

Le dieu Noun répond : Mon fils Rê, toi, qui est plus grand que celui qui le créa et plus puissant que ceux qui l’ont engendré, reste assis sur ton trône.

La crainte que tu inspires sera (déjà) grande si (seulement) ton œil se dirige contre ceux qui le blasphèment…

Les dieux disent alors : Envoie ton œil, afin qu’il tue pour toi les méchants conspirateurs. Que ton œil (Hathor) ne reste pas à ton front, mais qu’il descende sous la forme de Hathor…

D’après la déesse Sekhmet avec disque solaire et uraeus : deux statuettes en bronze de la Basse Époque, XXVIe-XXXe dynastie, et une statue en basalte, règne du roi Amenhotep III, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire ; Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Quand Hathor se transforme en Sekhmet

La déesse Hathor s’en va donc sur Terre et revient… Rê dit : Sois la bienvenue, ô Hathôr ! et la déesse répond : Par ta vie ! j’ai été puissante parmi les hommes… Rê dit : Tu dois être puissante parmi eux… tandis que tu les extermines…

Hathor, la puissante

Selon ce récit sacré, c’est parce que Rê s’adresse à Hathor en évoquant sa puissance, Sekhem, que la divinité porte aussi le nom de Sekhmet parmi ses différents noms divins…

Sous cet aspect, c’est la déesse sanguinaire de la guerre à tête de lionne. Elle sera surtout vénérée par les pharaons du Nouvel Empire, qui se lancent dans une période de grandes conquêtes militaires… Et aussi à Memphis, comme épouse de Ptah et divinité protectrice.

D’après la déesse Sekhmet à tête de lionne, statues en basalte, règne d’Amenophis III, temple de Mout, Thèbes, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la déesse Sekhmet à tête de lionne, statues en basalte, règne d’Amenophis III, temple de Mout, Thèbes, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Finalement, Rê sauve l’humanité…

Sous la forme de Sekhmet, Hathor procède donc au massacre des humains. Face à la cruauté de ce carnage, Rê est pris de remords. Le dieu solaire renonce finalement à exterminer toute l’humanité et décide d’en sauver une partie.

 imagine alors un stratagème pour calmer la fureur sanguinaire de la déesse Sekhmet. Le dieu soleil fait alors répandre le contenu de nombreuses cruches de bière de sorte qu’elles inondaient tous les champs

La déesse Sekhmet trouva les champs inondés et le (reflet?) de son visage y était beau. Alors elle en but, le trouva bon et s’en revint enivrée sans avoir reconnu les hommes…

D’après la déesse Hathor, Toth et Osiris, tombe de Pashedu (ou Pashed), XVIIIe-XXe dynasties, Nouvel Empire, Deir El Medineh, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la déesse Hathor, Tôth et Osiris, tombe de Pashedu (ou Pashed), XVIIIe-XXe dynasties, Nouvel Empire, Deir El Medineh, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Ainsi Rê sauve les humains… Mais son cœur était las d’être parmi eux, le dieu solaire décide alors de se retirer en son royaume des Cieux sur le dos de la Vache Hathor. Auparavant, il désigne le dieu Thôt de la Sagesse comme son représentant sur la Terre…

HATHOR, LA VACHE DU CIEL

Le Livre de la Vache du Ciel raconte les vieux jours de Rê, qui, après avoir châtié la révolte des humains, se retire dans sa demeure céleste, symbolisée par la Vache Hathor. Rê installe donc son royaume au Ciel où il jouit de l’immortalité. Ce mythe est sans doute originaire de la région d’Héliopolis, où domine le culte solaire et un puissant clergé.

D’après Hathor, Vache Céleste, protectrice de Ramsès II, relief calcaire, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Deir el-Medineh, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Hathor, Vache Céleste, protectrice de Ramsès II, relief calcaire, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Deir el-Medineh, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Hathor, déesse protectrice

On honore Hathor surtout sous la forme d’une vache ou d’une figure anthropomorphe à tête de vache, notamment à Memphis et à Dendérah, à l’époque Ptolémaïque. Grande déesse céleste, Hathor porte le Soleil entre ses cornes…

La déesse Hathor porte souvent un sistre, son emblème. Les prêtresses utilisent cet instrument de musique dans les temples au cours de leurs activités de culte. La déesse Isis également porte parfois un sistre…

D’après un sistre de Henouttaouy, emblème de la déesse Hathor, bronze rehaussé d’or à l’origine, Troisième période intermédiaire ; Hathor et Nefertari, épouse de Ramsès II, petit temple d’Abou Simbel, XIXe dynastie, Nouvel Empire ; et le sistre d’Hathor, temple de la déesse Isis de Philae, XXXe dynastie-époque romaine, déplacé sur l’île d’Aguilkia, Assouan, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Hathor, la demeure d’Horus

Dans les textes funéraires de l’Égypte Ancienne, Hathor est qualifiée de demeure ou maison d’Horus, ce qui l’identifie à une déesse protectrice, comme la déesse Isis, mère d’Horus.

D’après Ptah, son épouse Sekhmet et le roi, pectoral de Toutânkhamon, avjc, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Ptah, son épouse Sekhmet et le roi, pectoral de Toutânkhamon, avjc, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Par ailleurs, Rê et Horus se fondent en Rê-Horakhty, Rê qui est Horus de l’Horizon, et en pharaon. Ainsi, le roi d’Égypte se rattache à la lignée du premier pharaon mythique, Horus, et à la divinité de Rê…

Voir aussi l’article Les dieux solaires Rê – Horakhty, Amon, Aton

Le collier d’Hathor, symbole de renaissance dans l’au-delà

Hathor possède aussi le collier menat, composé de nombreuses perles. Ce bijou symbolise la fécondité, la naissance et la renaissance dans l’au-delà. Cette lourde parure à contrepoids apporte la protection de la déesse à ceux qui la touche…

Sur un relief peint de la tombe de Séthi Ier, qui règne sous la XIXe dynastie, la déesse Hathor accueille pharaon et lui tend le collier menat, lui apportant ainsi protection, bienfaits et résurrection.

D’après Hathor, le collier menat et Séthi Ier, calcaire peint, tombe de Séthi Ier, XIXe dynastie, Vallée des Rois, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Hathor, le collier menat et Séthi Ier, calcaire peint, tombe de Séthi Ier, XIXe dynastie, Vallée des Rois, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le nom de menat est connu dès le Moyen-Empire pour qualifier le collier d’Hathor, mais ce bijou comporte alors des pendeloques. C’est sous la XVIIIe dynastie qu’apparaît, semble-t-il, le collier menat assorti d’un contrepoids.

Le menat d’Hathor favorise la fécondité

Par ailleurs, si la déesse Mout (mère) est qualifiée de dame de la menat, on désigne la déesse Hathor comme celle de la menat. En outre, on mentionne le temple d’Hathor à Dendérah sous le nom de château de la menat… La déesse Isis, Hathor et Mout se rattachent au thème de la déesse-mère et de la fécondité…

Parfois enrichi d’une image d’Hathor, le collier menat permet aussi de produire des sons en faisant s’entrechoquer les perles au rythme de la danse. En utilisant le collier menat, les musiciennes favorisent l’abondance de la fécondité et de l’amour incarnés par la déesse Hathor.

D’après la Vache Céleste-Hathor, parée du collier menat, tombe d'Irynefer, contremaître, XIXe dynastie, époque Ramsès II, Nouvel Empire, Vallée des artisans, Deir el-Medineh, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la Vache Céleste-Hathor, parée du collier menat, tombe d’Irynefer, contremaître, XIXe dynastie, époque Ramsès II, Nouvel Empire, Vallée des artisans, Deir el-Medineh, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le Livre de la Vache du Ciel

Des fragments du Livre de la Vache du Ciel apparaissent sur les parois des tombes de plusieurs rois du Nouvel Empire, dont celles de Ramsès II et de Toutânkhamon…

On rencontre encore Hathor sur un relief de la tombe du contremaître Irynefer, qualifié de serviteur dans la place de la Vérité sur l’Occident.

Dans l’Égypte Ancienne, l’Occident, où décline le soleil du soir, correspond à l’au-delà… Comme Nout, la déesse Isis ou la déesse de l’Occident, Hathor est représentée dans les tombeaux comme une divinité protectrice, dispensatrice d’abondance.

D’après le dieu Rê-Horakhty momifié et la déesse Vache Hathor, papyrus d’Ani, XIXe dynastie, vers 1319 - 1196 avjc, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Rê-Horakhty momifié et la déesse Vache Hathor, papyrus d’Ani, XIXe dynastie, vers 1319 – 1196 avjc, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

La Vache Hathor et Thouéris

Sur le papyrus d’Ani, de part et d’autre du dieu Rê-Horakhty gainé comme une momie, l’artiste représente des scènes d’offrandes. La déesse Hathor, sous sa forme de Vache, semble émerger d’un buisson de papyrus, portant le Soleil entre ses cornes.

Devant la vache Hathor, la déesse mi-hippopotame, mi-crocodile, Thouéris, protectrice des femmes enceintes et de l’accouchement, se tient devant un autel chargé de nombreuses victuailles, symbole d’abondance…  Hathor et Thouéris semblent prêtes à accueillir  la renaissance du Soleil, auquel s’identifie le défunt…

Voir aussi l’article La déesse serpent Isis-Thermouthis et la féconde Taouret-Thouéris

Hathor, déesse nourricière

La déesse Hathor se manifeste encore comme une déesse nourricière. Un relief du temple d’Hathor de Dendérah représente Hathor qui donne le sein au fils de pharaon, Ihy. Le roi offre en cadeau à la déesse un imposant et riche pectoral…

D’après Hathor nourricière, qui allaite le fils de pharaon, Ihy, le roi offre un collier à la déesse, temple d'Hathor de Dendéra, de Pépi Ier à époque Ptolémaïque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Hathor nourricière, qui allaite le fils de pharaon, Ihy, le roi offre un collier à la déesse, temple d’Hathor de Dendérah, de Pépi Ier à l’époque Ptolémaïque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

La déesse chatte Bastet vénérée à Bubastis

Hathor- Sekhmet se manifeste encore sous la forme de Bastet, déesse femme à tête de chatte ou chatte. Sous la forme de Bastet, la déesse incarne un aspect apaisé et protecteur de la déesse lionne. Les artistes représentent Bastet vêtue d’une robe et tenant le sistre.

Vers 1000 avjc, comme Hathor, elle se manifeste comme une déesse de la joie, associée à la musique et à la danse. Bastet est particulièrement vénérée à Bubastis, dont le nom désigne La maison de Bastet, site actuel de Tell Basta, Colline de Bastet.

D’après la déesse Bastet et sistre, bronze, 663-332 avjc, et Bastet sous sa forme de chatte, statuette votive au nom du roi Psammétique, bronze et verre coloré, VIIe siècle avjc ; Basse époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Certaines divinités égyptiennes forment des triades, comme Sekhmet, Ptah et Nefertoum à Memphis, la déesse Isis, Osiris et Horus à Abydos, ou encore Mout, Amon et Khonsou à Thèbes… Ainsi, la grande déesse, à la fois épouse et mère d’un jeune dieu, prend plusieurs visages. La multiplicité du panthéon égyptien exprime-t-elle les manifestations d’un même principe divin, masculin et féminin?

Article suivant Le Sacré en Égypte ancienne. Sekhmet, Ptah et Nefertoum à Memphis, Mout, Amon et Khonsou à Thèbes

Sommaire HISTOIRE DU SACRÉ

Des écrits sacrés ? Les Textes des Pyramides, qui remontent à l’Ancien Empire (entre 2980 – 2475 avjc) ; Les Texte des Sarcophages, depuis la fin de l’Ancien Empire et au Moyen Empire (vers 2160 – 1788 avjc) ; Le Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), au Nouvel Empire (vers 1580 – 1090 avjc) …

Le collier d’Hathor : L’origine et la signification du contrepoids du collier-menat (BIFAO 52 (1952), p. 103-111 Paul Barguet (Institut français d’archéologie orientale – Le Caire), PDF (www.) ifao.egnet.net/bifao/052/04/

Un roman ? Sinouhé l’Égyptien, de Mika Waltari, les aventures de Sinouhé, médecin et espion du pharaon Aménophis IV (Akhénaton)… Un conte initiatique ? Her-Bak Pois Chiche, de Isha Schwaller de Lubicz, qui raconte l’éveil d’un jeune égyptien sous la XXe dynastie, dans la région de Thèbes (Karnak, Louxor)…

Publié par Maryse Marsailly

Blogostelle : Histoire de l'Art et du Sacré. Civilisations, chefs-d'œuvre, mythes, symboles..., tout un univers s'exprime dans les œuvres d'art.

2 commentaires sur « Le Sacré en Égypte ancienne. Hathor, divinité de la beauté, vache céleste ou déesse lionne Sekhmet »

  1. Merci beaucoup Maryse pour ce superbe article sur Hathor! Cette coiffe au disque solaire est très impressionnante, elle m’évoque une coupe recueillant la lumière , plus que des cornes!
    Très belle histoire également du collier menat.
    J’attends lundi avec impatience :  » Ma petite perle » apportant quelques échantillons de minéraux du Nil et de la mer rouge,( à défaut ) d’ y étudier le règne aquatique égyptien où nagent parait-il des dauphins!
    J’attends le récit de ce sublime voyage aux pays des Pharaons!! Excellent week-end à vous!

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