Orient ancien. Sous le règne de Gudea, une image royale codifiée et sublimée s’impose à l’époque néo-sumérienne

D'après Gudea intemporel, prince de Lagash, vers 2120 avjc, néo-Sumer. (Marsailly/Blogostelle)

Le style Gudea exprime l’intemporel

À l’époque néo-sumérienne, un canon artistique s’applique aux représentations de Gudea, prince gouverneur de Lagash vers 2130 – 2100 avjc. Sous son règne, les statues et les stèles commémorent les pieuses activités du souverain. Gudea honore Ningirsu, divinité tutélaire de Lagash. Davantage que le portrait d’une personnalité, les artistes pérennisent une icône idéale de la royauté. En ce temps-là, l’écriture vient aussi enrichir l’image, sur la statuaire comme sur les sceaux…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière révision octobre 2024 –

D'après Gudea représenté tête nue, diorite, vers 2130 avjc, diorite, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea représenté tête nue, diorite, vers 2130 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. Empire d’Agadé et dynastie d’Akkad fondée par Sargon : 2340 – 2200 avjc. Règne de Naram-Sin : 2254 – 2218 avjc.  Époque néo-sumérienne : 2150 – 2100 avjc. Les princes de Lagash : 2150 -2130 avjc. Règne de Gudea  : 2130 – 2100 avjc. IIIe dynastie d’Ur fondée par Ur-Nammu : 2100 – 2000 avjc. Chronologie Orient ancien

LE STYLE GUDEA, UNE EXPRESSION DE PIÉTÉ HORS DU TEMPS

Le prince-gouverneur de Lagash, Gudea, porte souvent un bonnet royal décoré de bouclettes. On ne connaît pas précisément la signification du bonnet royal, un accessoire chaud peu adapté aux contrées du Sud, et porté sans doute dans un contexte profane (non sacré). Dans les scènes de cérémonies sacrées, Gudea apparaît tête nue ou rasée…

D’après Gudea, prince de Lagash, en orant mains jointes, statue acéphale dite Gudea A, dédicace votive à la déesse Ninhursag, diorite, 2120 -2110 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea, prince de Lagash, en orant mains jointes, statue acéphale dite Gudea A, dédicace votive à la déesse Ninhursag, diorite, 2120 -2110 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des images de la piété royale

Gudea, prince de Lagash, en orant mains jointes

Une statue acéphale de Gudea, prince de Lagash, en orant mains jointes, illustre l’importance de la piété royale. La statue porte une dédicace votive en cunéiforme à la déesse Ninhursag.

Ninhursag, dame de la montagne et  mère des dieux est la fille d’Anu, dieu souverain du Ciel, et la parèdre d’Enki-Éa, maître des Eaux et de la Sagesse. Cette déesse-mère sumérienne préside à la fertilité et aux accouchements.

Avec Enki, Ninhursag participe à la création de l’Humanité. Le culte de Ninhursag s’amenuise au IIe millénaire au profit d’Ishtar avec laquelle s’identifie la déesse mésopotamienne Inanna.

D’après Gudea, prince de Lagash, en orant aux mains jointes, détail, statue dédiée à la déesse Ninhursag, dite Gudea A, diorite, 2120 -2110 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea, prince de Lagash, en orant aux mains jointes, détail, statue dédiée à la déesse Ninhursag, dite Gudea A, diorite, 2120 -2110 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Gudea élève le temple de Ningirsu

Une statue acéphale (la tête a été coupée à une époque tardive), recouverte d’inscriptions, rend hommage au prince Gudea comme grand bâtisseur de temples…

Retrouvée dans la capitale du royaume de Lagash, l’antique Girsu (actuel Tello, Irak), cette statue en diorite mesure plus de 90 centimètres de haut. Le souverain porte le plan du temple qu’il va construire sur ses genoux…

Selon les écrits de Gudea, qui a composé des poèmes, l’activité principale et la plus essentielle pour le souverain de Lagash consiste à ériger des sanctuaires…

D’après la statue de Gudea Architecte (acéphale) et plan du temple de Ningirsu, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, antique Girsu, Tello, actuel Irak, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statue de Gudea Architecte (acéphale) et plan du temple de Ningirsu, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, antique Girsu, Tello, actuel Irak, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

La statue de Gudea porte une longue inscription

Sans témoignages archéologiques, et à cause des destructions et des pillages, on reste peu renseignés pour le moment sur la forme véritable que peuvent prendre ces temples néo-sumériens. Les spécialistes n’ont pas de certitudes…

Parmi la vingtaine de statues connues de Gudea, celle-ci paraît exceptionnelle en raison de sa longue inscription…  Le texte énumère même les pays qui ont fourni les matériaux pour la construction du sanctuaire de Ningirsu, dieu principal de Lagash. Le texte évoque aussi les cérémonies qui accompagnent l’édification du temple…

D’après la statue de Gudea Architecte (acéphale), détail inscription, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, antique Girsu-Tello, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statue de Gudea Architecte (acéphale), détail inscription, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, antique Girsu-Tello, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

La statue de Gudea reçoit la Parole…

L’inscription présente la statue de Gudea comme une statue vivante… destinée à remplacer le prince et sa pieuse présence. Les mains jointes du personnage, comme sur d’autres statues de Gudea, évoquent l’attention intérieure de la prière… La sculpture, taillée selon les rites, reçoit la Parole nous dit le récit…

Le texte comprend une dédicace au dieu Ningirsu et une formule de malédiction au cas où  quiconque serait tenté de déplacer ou de briser la statue, ou encore d’en effacer les écrits s’expose à la redoutable colère divine de Ningirsu…

D'après une tête de Gudea, visage idéal de la piété royale, vers 2120 avjc, diorite, Girsu-Tello, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une tête de Gudea, visage idéal de la piété royale, vers 2120 avjc, diorite, Girsu-Tello, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

« À mon Seigneur je construis un temple »

« Devant le temple de Ningirsu, son Seigneur, voici la statue de Gudea, prince de Lagash qui a construit… À mon Seigneur je construis un temple, que la vie soit ma récompense… (la statue) donne la parole à Ningirsu… elle se tiendra au lieu de libation…

« … oh statue tourne ton regard vers Ningirsu, voici la statue de Gudea, prince de Lagash, celui qui tentera de la déplacer où qui en effacera l’inscription, qui la brisera et croira que son dieu est aussi grand que Ningirsu puissent les dieux briser son destin et disperser dans la poussière… »

Voir aussi l’article La puissance orageuse de Ningirsu, dieu sumérien de Lagash

D'après Gudea tête nue, diorite vers 2100 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea tête nue, diorite vers 2100 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Les artistes néo-sumériens sculptent la diorite

Comme à l’époque d’Agadé, sous la dynastie d’Akkad, les sculpteurs néo-sumériens travaillent la diorite. On fait venir ce précieux matériau des lointaines régions du Golf arabo-persique. Ainsi, la diorite de la statue de Gudea Architecte provient, selon le texte de l’inscription, d’un pays nommé Magan (qui correspond à la région actuelle de Oman).

Des modèles aux formes cubiques

Les artistes néo-sumériens créent des modèles aux formes cubiques, aux proportions trapues, aux lignes très compactes. Ils ont le souci d’économiser et d’exploiter au maximum leur matière première, précieuse et coûteuse, la diorite.

Sous le règne de Gudea le dessin en arête de poisson des sourcils des personnages et la finesse du modelé musculaire distingue les sculptures de cette époque…

D'après Gudea prince de Lagash, debout, revêtu d’un long drapé, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea prince de Lagash, debout, revêtu d’un long drapé, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des statues de Gudea debout

On a conservé plusieurs exemplaires de Gudea représenté assis ou des portraits de son visage coiffé du bonnet royal ou plus rarement tête nue. Mais il existe aussi plusieurs statues qui présentent le prince de Lagash debout…

Pour l’une d’elle, sculptée elle aussi dans la diorite, le prince coiffé de son bonnet royal porte une longue robe en drapé qui descend jusqu’aux pieds.

Le vêtement découvre une épaule qui laisse apparaître la musculature royale… Pour représenter les pieds du personnage, le sculpteur creuse une niche dans la matière en bas de l’habit. Une allure plus élancée distingue cette silhouette de celle, très ramassée, des statues traditionnelles de Gudea.

D'après un portrait de Gudea coiffé du bonnet royal, dynastie de Lagash, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, Girsu-Tello, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après un portrait de Gudea coiffé du bonnet royal, dynastie de Lagash, diorite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, Girsu-Tello, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Gudea paré d’un bonnet royal à bouclettes

En l’absence d’inscriptions, certaines têtes présumées de Gudea ne sont pas identifiées avec certitude… Sur les statues et les portraits attestés de Gudea, il porte souvent son bonnet royal en laine enrichi de bouclettes.

Ce couvre-chef est réservé semble-t-il à certaines occasions… Sur d’autres représentations du souverain, dans la statuaire ou sur des sceaux-cylindres, Gudea apparaît tête nue. Ce signe d’humilité semble s’appliquer à des activités sacrées…

D'après le portrait de Gudea coiffé du bonnet royal, vers 2150 avjc, antique Girsu, Tello, Irak actuel, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le portrait de Gudea coiffé du bonnet royal, vers 2150 avjc, antique Girsu, Tello, Irak actuel, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Un visage royal empreint de sérénité

Sur une tête dite de Gudea, conservée au Louvre (Paris), l’artiste modèle un visage large, assez carré, dont le modelé des pommettes saillantes, de la bouche et du nez, que l’on devine malgré les détériorations, est interprété avec une grande finesse…

On retrouve le dessin en arête de poisson des sourcils qui distingue les œuvres de cette époque… L’expression sereine, idéalisée et concentrée du personnage et le style de la sculpture s’identifient aux portraits attestés de Gudea…

Gudea commande des stèles sculptées

Sur une stèle fragmentaire, le traitement et la position des mains de Gudea rappellent ceux des statues en diorite du prince de Lagash…

D'après Gudea, prince de Lagash, fragment de stèle, vers 2120 avjc ; Girsu-Tello, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea, prince de Lagash, fragment de stèle, vers 2120 avjc ; Girsu-Tello, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Stèle de la Musique et rites de fondation

À Tello, antique Girsu, on a découvert des fragments de stèles sculptées dans le calcaire… Les écrits contemporains mentionnent l’élévation de stèles sous l’égide du prince Gudea. Une stèle dite de la Musique met en scène des rites de fondation qui se déroulent en musique, au son de la lyre…

Cette image sculptée commémore l’élévation du temple construit par Gudea dans la capitale du royaume de Lagash, Girsu. C’est l’un des grands sanctuaires consacrés à Ningirsu par le prince. Une fois encore, ce sont les pieuses activités de Gudea qui sont mises en lumière…

D'après une stèle dite de la Musique, époque de Gudea, prince de Lagash, vers 2120 avjc, Girsu-Tello, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une stèle dite de la Musique, époque de Gudea, prince de Lagash, vers 2120 avjc, Girsu-Tello, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Le vase de la fertilité et de l’abondance

Gudea porte un vase d’eau à flots jaillissants

Une autre petite statue encore représente Gudea qui porte un vase d’eau jaillissante, dont les flots poissonneux évoquent la fertilité et l’abondance… Sculptée dans la calcite, la statue est dédiée par Gudea à la déesse Geshtinanna. Cette déité agraire est la sœur de Dumuzi, dieu de la Végétation.

Dumuzi est l’époux abandonné par Ishtar pour séjourner une partie de l’année aux Enfers… Il réapparaît sur Terre quand Geshtinanna le remplace dans le monde souterrain…

Le thème de ce mythe mésopotamien, en relation avec le retour cyclique de la végétation, rappelle celui de Perséphone (Proserpine) enlevée par le dieu des Enfers Hadès (Pluton) dans la mythologie gréco-romaine…

D’après Gudea et Vase d'Eau Jaillissante, statue dédiée à Geshtinanna, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, Girsu-Tello, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Gudea et Vase d’Eau Jaillissante, statue dédiée à Geshtinanna, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, Girsu-Tello, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Le thème du vase jaillissant

Dans la tradition sumérienne et akkadienne, le vase d’eau à flots jaillissants
est l’attribut du dieu Enki – Ea, dieu de l’Abîme, des Eaux Douces et de la Sagesse, comme on le voit sur les sceaux sumériens qui représentent le panthéon mésopotamien

On retrouve le symbole du vase d’eau à flots jaillissants avec le dieu Ningirsu de Lagash en maître des Eaux fertilisantes. Ningirsu s’associe à Ningishzida, dieu personnel de Gudea et divinité de la Végétation. Parfois encore, on rencontre le vase jaillissant entre les mains des déesses Lama et des orantes…

Voir aussi les articles Le Sacré en Mésopotamie : Ea, dieu de l’Abîme, des Eaux Douces et de la Sagesse et À l’époque néo-sumérienne, le prince Gudea honore Ningishzida, divinité de la Végétation

D'après une statuette d'orante porteuse de vase, vers 2150-2000 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une statuette d’orante porteuse de vase, 2150-2000 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

La noblesse d’une figure féminine

La princesse dite La Femme à l’Écharpe

Une statuette fragmentaire figure parmi les rares représentations féminines de l’époque néo-sumérienne, dont le sujet principal des artistes est de mettre en lumière la piété du souverain…

Ce buste de femme sculpté dans la stéatite nous présente une princesse ou une noble dame en prière… Cette figure féminine anonyme appartient peut-être à la famille royale de Gudea. Mais il ne s’agit sans doute pas de l’épouse de Gudea dont les images connues portent des inscriptions.

Un rendu tout en finesse et en élégance

Le sculpteur s’applique à soigner la coiffure de la dame, dont les cheveux s’enroulent en chignon à double coque. L’artiste recouvre la chevelure d’un voile maintenu par un serre-tête.

D'après la statuette dite Femme à l'écharpe, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, antique Girsu, actuel Tello (Irak), Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statuette dite Femme à l’écharpe, stéatite, vers 2120 avjc, époque néo-sumérienne, antique Girsu, actuel Tello (Irak), Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

L’élégante jeune femme porte un habit finement gravé d’un motif frangé. Ce vêtement, qui forme un V dans le dos, retombe sur le devant en deux pans avec élégance…

L’artiste interprète aussi tout en finesse le modelé du visage et les sourcils… À cette époque, les femmes portent des bijoux, la princesse porte ici un collier rigide à cinq anneaux, une parure à la mode à cette époque…

LE PRINCE UR-NINGIRSU, FILS DE GUDEA

Une statue en albâtre du fils et successeur de Gudea perpétue le canon néo-sumérien, même si elle y ajoute une touche guerrière…

D'après la statue du prince Ur-Ningirsu, vers 2100 avjc, Lagash, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statue du prince Ur-Ningirsu, vers 2100 avjc, Lagash, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Ur-Ningirsu reçoit des tributs

Le prince Ur-Ningirsu, identifié par les inscriptions gravées au dos de la ronde bosse, porte un nom qui se rattache au grand dieu de Lagash, Ningirsu. Il porte lui aussi le bonnet royal. L’artiste présente le nouveau prince de Lagash debout… Sur le socle historié de la statue, il sculpte des personnages venus apporter leurs tribus.

Voir aussi les articles La puissance orageuse de Ningirsu, dieu sumérien de Lagash et Le prince Gudea honore Ningishzida, divinité de la Végétation

Une dédicace à Ningishzida

Cette image de souverain semble renouer avec le goût sumérien d’illustrer une puissance impériale triomphante, comme à l’époque de Sargon et de l’empire d’Agadé… Comme son père Gudea, Ur-Ningirsu voue un culte au dieu de la Végétation Ningishzida. Le texte gravé sur le vêtement du prince comporte une dédicace…

D'après la statue du prince Ur-Ningirsu, dos, vers 2100 avjc, Lagash, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statue du prince Ur-Ningirsu, dos, vers 2100 avjc, Lagash, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

La sculpture idéalise la figure royale

Comme à l’époque de Gudea, cette sculpture idéalise la figure royale, dans une attitude de piété… Seule la rondeur du visage d’Ur-Ningirsu évoque peut-être un caractère plus personnel…

« Je suis celui qui aime son dieu, que ma vie soit prolongée »

Le corps de la statue est conservé au musée du Louvre et la tête se trouve au Metropolitan Museum of Art de New York. Le plus souvent détériorées, les statues de cette période n’ont pas été retrouvées dans un état de conservation complet. L’artiste utilise un albâtre gypseux de couleur brune, plus facile à travailler que la diorite…

Voir aussi l’article Sous l’empire d’Agadé, de Sargon à Naram-Sin, un art royal sublime la figure des souverains d’Akkad

D'après la statue du prince Ur-Ningirsu, fils de Gudea, IIe dynastie de Lagash, vers 2110 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la statue du prince Ur-Ningirsu, fils de Gudea, IIe dynastie de Lagash, vers 2110 avjc, époque néo-sumérienne, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Mythologie, listes royales, héros légendaires… vers 2100 avjc, les scribes et les lettrés prennent une grande importance dans la société néo-sumérienne. Sur les empreintes de sceaux, l’image se marie de plus en plus à des inscriptions parfois imposantes… Les arts et les lettres contribuent au renouveau et à l’apogée de la civilisation de Sumer

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Une aventure ? L’épopée de Gilgamesh (Mésopotamie) : des tablettes du XIIIe siècle avjc racontent l’épopée de Gilgamesh en quête d’immortalité, un roi qui aurait régné vers 2600 avjc sur la cité d’Uruk (ou Ourouk )… Un livre ? L’Histoire commence à Sumer, de Samuel Noah Kramer (1956).

L’épopée de Gilgamesh : voir aussi l’article L’Orient ancien. Une mosaïque culturelle et artistique, littéraire et mythologique

Antiquités orientales : Le Metropolitan Museum of Art au Louvre : THE MET AU LOUVRE – THE MET NEAR EASTERN ANTIQUITIES IN DIALOGUE (29 février 2024 – 28 Septembre 2025). PDF : api-www.louvre.fr/sites/default/files/2024-04/MET-Mobile-EN.pdf

Publié par Maryse Marsailly

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