L’art savant des artistes de l’Islam
Des Omeyyades (ou Umayyades, 661-750) à l’empire Ottoman (fondé au début du XIVe siècle), derrière les murs sobres des palais et des mosquées, se cachent de précieux chefs-d’œuvre, des créations décoratives, des objets d’art très raffinés. Les artistes du monde musulmans réalisent encore de nombreuses peintures et calligraphies pour les manuscrits, aux thèmes profanes, savants ou spirituels…
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour janvier 2025 –

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. Le monde musulman ancien : VIIe – XIIIe siècle. Empire Ottoman : 1290 – 1922. Chronologie Art Musulman Ancien
DES ARTS ET DES SCIENCES
De Damas à Bagdad… Après la disparition du prophète Muhammad (Mahomet) en 642, les dynasties arabes règnent déjà sur la Syrie, la Palestine, l’Égypte et l’Afrique du Nord, et aussi sur l’Iran et la Mésopotamie. En 711, l’empire musulman s’étend à l’Espagne, à l’Asie centrale et jusqu’en Inde…
Décors tapissants et rigueur géométrique
Les artistes élaborent des décors luxuriants
En 661, sous la dynastie Omeyyades (661-715), le centre du pouvoir se déplace de l’Arabie vers la Syrie. On érige à Damas, la capitale, la Grande Mosquée selon un plan et une conception de l’architecture proprement arabe.

Les artistes musulmans, qui exploitent différentes techniques, créent des décors tapissants et exploitent la rigueur géométrique. Animaux affrontés, scènes de chasse et de cour, plantes et arbres stylisés, inscriptions calligraphiques ou encore motifs abstraits animent des mises en scène très travaillées…
La dynastie Abasside favorise les arts et les sciences
En 750, la dynastie Abasside prend le pouvoir et fonde en 762 sa capitale, Bagdad, nouveau centre très important et influent de la culture musulmane. À Bagdad, la vie intellectuelle se nourrit de toutes les formes de pensée et de science. On étudie la philosophie, le droit, les mathématiques, l’astronomie, la médecine…
Ailleurs, l’Irak connait alors une période florissante dans le domaine du commerce, des arts et des techniques, avec la venue d’artistes de tous horizons. Ainsi, l’art musulman impérial se diffuse dans ses provinces, de l’Andalousie à l’Inde…

La suprématie des dynasties Seldjoukide et Ayyoubide
Au Xe siècle, l’empire se morcelle quand le calife de Bagdad, chef temporel et spirituel de la communauté musulmane, doit faire face à des rivaux en Espagne et en Égypte. Puis au XIe siècle, ce sont les Turcs Seldjoukides qui envahissent les territoires…
Les Seldjoukides conquièrent aussi l’Anatolie et fondent un puissant empire auquel vont se confronter les croisés. Du côté du Proche-Orient arabe, fondée par le célèbre héros des croisades, Saladin, la dynastie Ayyoubide (1171-1250) rayonne…
Puis l’art et la culture musulmane s’épanouissent encore à l’époque des Mameloukes qui mettent fin à la progression Mongol en 1260…

Copie et illustration d’ouvrages savants
Philosophie, mathématique, médecine, traités grecs et latins… sont recopiés et illustrés par les artistes arabes et persans. Parmi les images abondantes des miniatures, le savant grec Dioscoride est à l’honneur…
L’auteur grec Dioscoride
Pedanius Dioscoride (vers 20-40 – vers 90) est l’auteur grec de De Materia Medica (À propos de la matière médicale), ouvrage de référence du Ier siècle en matière de pharmacologie. Ses écrits, traduits en latin, en arabe et en persan, sont conservés, consultés et copiés tout au long de l’Antiquité puis encore au Moyen Âge…
Couleur, géométrie, stylisation, calligraphie
Dans toutes les contrées de l’empire, l’art musulman se distingue par ses techniques décoratives très achevées. On remarque le goût des artistes pour un décor tapissant. Les créateurs donnent aussi la primauté à la couleur, à la géométrie et à la stylisation…

Fleuron, palmette, arabesque…
Des décors calligraphiques et d’arabesques, souvent très fouillés, révèlent la maîtrise technique et artistique des orfèvres et des céramistes musulmans. Les motifs peints, gravés ou incrustés ne laissent pas ou peu de place au vide…
Pour animer leurs compositions, les artistes utilisent fréquemment le fleuron et la palmette qui donnent naissance à l’arabesque…
Parmi les thèmes figuratifs, on s’inspire de la vie de cour, des loisirs des princes, des banquets… Si les représentations de personnages sont très rares dans l’art religieux, elles se multiplient par contre dans les décors des palais et sur les objets d’art.

Une écriture sacralisée
L’expression du message divin
La calligraphie joue un rôle à la fois ornemental, philosophique et spirituel… Selon la tradition, l’archange Gabriel révèle le Coran en arabe à Muhammad (Mahomet). Expression du message divin, la langue et l’écriture arabe possèdent ainsi une valeur sacrée.
Dans la culture musulmane, la calligraphie est considérée comme un art d’excellence. L’écriture arabe se rattache au groupe des écritures sémitiques : seules les consonnes et les voyelles longues sont notées.
C’est à l’époque du califat d’Uthman (644-651) que l’on retranscrit le premier Coran. Puis l’écriture arabe va se différencier, notamment en Mésopotamie, pour aboutir à l’écriture coufique…

Certaines créations en céramique portent des formules de vœux ou bien des adages… Sur ce plat du musée Louvre, l’inscription évoque la science…
Le premier goût de la science est amer, son goût final plus doux que le miel…
L’élégance graphique de l’écriture coufique
L’écriture coufique se distingue par ses proportions spécifiques, avec des lettres étirées à l’horizontale et des hampes droites et courtes. Au VIIe siècle, on instaure les points diacritiques qui différencient les consonnes semblables et marquent les voyelles.
Ce système permet d’éviter les erreurs de lecture du texte sacré… L’écriture arabe se diffuse dans les pays conquis à côté des langues autochtones. Elle manifeste ainsi l’unité culturelle et artistique de la civilisation musulmane…

Les artistes créent une grande variété de graphies
L’écriture coufique prédomine durant plus de trois siècles, presque exclusivement pour la rédaction du Coran. Le coufique domine également pendant plusieurs siècles pour les inscriptions monumentales…
La première inscription connue en coufique sur un monument remonte à 691, à l’intérieur de la coupole du Rocher, à Jérusalem. Quand l’art de la calligraphie prend son essor, on rencontre l’écriture coufique sur de magnifiques enluminures, avec des encres colorées ou dorées.
Les artistes créent différentes graphies ornementales… Parfois les hampes des lettres coufiques se nouent ou s’entrecroisent, forment des entrelacs et des tresses, affichent des extrémités décorées de fleurons ou de visages… et quelques fois se jouent de métamorphoses anthropomorphes ou animales…

Des inscriptions sacrées, votives et historiques
En dehors des manuscrits enluminés, des inscriptions en coufiques, coraniques, votives et historiques ornent l’architecture comme les objets d’art…
Parfois, le motif décoratif se compose de la répétition de deux lettres d’un même mot… Il s’agit alors d’un signe symbolique voire ésotérique qui se rattache à la graphie sacrée, en particulier quand ces lettres proviennent du mot Allah…
Aussi ancien que le coufique, le naskhi, écriture cursive, inspire également les artistes qui élaborent là encore une grande variété de jeux graphiques, selon les régions et les époques. À partir du XIe siècle, les auteurs emploient aussi l’écriture cursive pour rédiger des corans…
Collecte et transcription du Coran
Selon la tradition musulmane, en 632, à la mort du prophète Muhammad (Mahomet), il n’existe pas encore de livre pour regrouper et conserver les révélations du Prophète…
Mais, il est dit que les compagnons du prophète apprennent et récitent par cœur ces révélations. Certaines auraient même été déjà écrites sur des feuilles de palme ou des omoplates de chameaux…

L’Archange Gabriel et Muhammad
C’est l’Archange Gabriel qui transmet les Révélations à Muhammad… Les artistes musulmans représentent quelques fois le Prophète, de manière très stylisée, la tête auréolée de feu… Comme dans le monde chrétien où les saints personnages portent des auréoles, symboles de Lumière.
Dans la symbolique du Sacré, le Feu et la Lumière suggèrent en principe l’Illumination, la Clairvoyance Intérieure et la Connaissance…
Voir les articles Culte du feu, culte solaire, manifestation divine… et Feu cosmique, rituel et spirituel, salamandre et phénix

Les révélations de Muhammad retranscrites au VIIe siècle
Un premier travail de collecte et de transcription des révélations de Muhammad aurait été fait à l’initiative d’Omar, pour que le savoir du Coran ne se perde pas… C’est pourquoi Omar demande au calife Abû Bakr (632-634 apjc) de faire consigner par écrit la mémoire de ce savoir révélé…
Les premiers feuillets du Coran
C’est l’un des scribes de Muhammad, le Médinois Zaïd b. Thâbit, qui se charge de cet ouvrage… À la mort d’Abû Bakr, les premiers feuillets du Coran sont entre les mains d’Omar, devenu calife (634-644), puis sont transmis à sa fille Hafsa, l’une des veuves de Muhammad…
LA MYSTIQUE SOUFIE
Dans la religion musulmane, les soufis se démarquent de la théologie classique du Coran et pratiquent le tasawwuf, c’est-à-dire la mystique. Ils cultivent une piété fondée sur l’amour et sur une relation intime et intérieure avec le divin…

« Donne-moi à chaque instant le vin du non-être »
Si les soufis méditent le Coran et s’inspirent du message du prophète Muhammad (Mahomet), ils élaborent une conception spirituelle fondée sur la liberté avec laquelle le soufi entre en contact avec Dieu… Pour les soufis, l’attention portée au corps contribue à la maîtrise de soi et à la réalisation spirituelle…
« Je suis ivre en Toi… »
Citation. « En ce moment je suis ivre en Toi, donne-moi une autre coupe! Alors je serai effacé des deux mondes en Toi. Lorsque je me serai anéanti en Toi et serai devenu ce que Tu sais, alors je prendrai la coupe du non-être et je la boirai coupe après coupe …

« … Donne-moi à chaque instant le vin du non-être ; lorsque je serai entré dans le non-être, je ne ferai plus de différence entre la maison et son toit. … Soulève les vagues du non-être afin de m’emporter au large! Jusqu’à quand arpenterai-je le rivage de l’Océan dans la crainte… (Rûmî, Dîwân-i Shams)
Rabi’a al-Adawiya, femme et mystique
L’origine du soufisme remonterait au VIIIe siècle avec Hasan al-Basri qui évoque la science des cœurs et de l’âme. La tradition cite aussi une femme d’exception, Rabi’a al-Adawiya. En servitude puis affranchie, elle part vivre dans le désert avant de rejoindre Bassora (Irak actuel) à la fin du VIIIe siècle…
Rabi’a al-Adawiya rejette la peur de l’enfer comme la récompense du paradis… La mystique se concentre à atteindre un amour désintéressé de Dieu…

« Oh, Seigneur ! si c’est la crainte de l’enfer qui me pousse à Te prier, jette -moi en enfer ; si c’est le désir du paradis, ne me laisse pas y entrer ; mais si je m’approche de Toi pour Toi seul, ne me cache pas Ta beauté éternelle… »
Tariqa, la confrérie soufie
Les premières écoles soufies se développent au IXe siècle à Bassora et à Bagdad (Irak actuel), grâce à des maîtres spirituels comme al-Djunayd et son disciple al-Halladj. À partir du XIIe siècle, les confréries soufies, nommées tariqa, s’étendent…
Les adeptes du soufisme, appelés murid, recherchent l’anéantissement spirituel en Dieu.. Un cheikh ou un murchid guide les adeptes soufis dans la pratique du dhikr, soit l’invocation de Dieu, un élément essentiel au cœur du rituel soufi.

Au XIIe siècle, on rencontre la Qadiriyya à Bagdad, au XIIIe siècle à Konya (Turquie). Djalal al-Din Rûmî fonde l’ordre des derviches mawlawi (derviches tourneurs). Au XIVe siècle, apparaît la Naqchbandiyya en Asie centrale. À côté du déploiement de confréries soufies, la littérature et les artistes ont aussi contribué à la diffusion du soufisme…
LE POÈTE MYSTIQUE DJALAL- AL-DIN RÛMÎ
La pensée du poète persan Djalal al-Din Rûmî, considéré comme le maître des maîtres et auteur du Mathnawî-i ma‘navî (« Le Poème spirituel »), rayonne depuis le du XIIIe siècle. La réflexion spirituelle du fondateur de l’ordre des derviches tourneurs nourrit le soufisme…

Rûmî, poète et maître soufi
Jalâl al-Dîn signifie Splendeur de la Foi… Ce surnom honorifique est assez fréquent pour des personnages religieux, des lettrés et des souverains du monde musulman médiéval…
Le nom complet de Rûmî (1207- 1273) est Mawlânâ Jalâl al-Dîn Muhammad ibn Muhammad alBalkhî al-Rûmî. Mawlânâ, « notre maître » en arabe (ou Mawlawî « mon maître ») est un titre donné par ses disciples à Rûmî.
Le Poème spirituel, grand œuvre de Rûmî
Le Mathnawî-i ma‘navî, « Le Poème spirituel », s’identifie à l’œuvre majeure de Rûmî… Le poète et maître soufi compose cet ouvrage en six tomes (daftar) entre 1258 et 1261. « Le Poème spirituel » comprend de 25 600 à 28 000 distiques (groupes de deux vers) qui forment un ensemble…

Le nom de Mathnawî-i ma‘navî dérive de la forme poétique employée par Rûmî, le mathnawî. Le mathnawî consiste en un long poème construit en vers indépendants, à rime interne qui s’harmonisent par deux…
Rûmî exploite aussi le style narratif
Le Poème spirituel de Rûmî se rattache aussi au style narratif que l’on rencontre dans les épopées héroïques du Livre des Rois de Firdawsî (poète persan du Xe siècle).
Dans les romances Les cinq poèmes de Nizâmî (poète persan du XIIe siècle) et encore dans les dissertations philosophiques et spirituelles comme Le Jardin de la vérité de Sanâ‘î (poète soufi du XIIe siècle)…

Le sens des mots du Coran selon Rûmî
« Sache que les mots du Coran ont un sens extérieur, et sous ce sens extérieur un sens intérieur, extrêmement puissant. « Et en dessous de ce sens intérieur, un troisième sens intérieur qui laisse l’intelligence perplexe. Le quatrième sens intérieur du Coran, personne ne l’a jamais saisi, sauf Dieu le Sans Rival, l’Incomparable… » (Rûmî, Mathnawî-i ma‘navî, Le Poème spirituel)
Le mystique « ressemble à la Lune »
« Dans le Coran, ne considère pas, ô mon fils, seulement l’extérieur : le démon ne voit en Adam rien d’autre que l’argile. Le sens extérieur du Coran est comme le corps d’un homme dont les traits sont visibles, mais l’esprit caché… »
Le grand poète explique aussi… « Le prophète reflète Dieu comme la Lune reflète le Soleil. Le mystique aussi qui vit de l’éclat de Dieu ressemble à la Lune, sur laquelle se guident les pèlerins de la Nuit… » (Rûmî, Mathnawî-i ma‘navî, Le Poème spirituel)

Le Dîwân-i Shams, un recueil de poèmes
Le Dîwân-i Shams est un recueil de poèmes réunis en un seul livre (dîwân). Mais les poèmes de Rûmî sont connus sous différents titres… Le Dîwân-i Shams-i Tabrîzî (recueil des poèmes de Shams de Tabriz ), Kulliyât-i Shams (Œuvres complètes de Shams), Ghazaliyyât-i Shams (Les ghazals de Shams) et encore Dîwân-i Kabîr (Grand recueil)…
Les différentes versions copiées des poèmes de Rûmî ne contiennent pas toujours les mêmes poèmes ou bien le nombre de vers varie. Personnage influent et respecté en son temps, Rûmî écrit aussi des sermons et des conférences. Le poète est l’auteur de quelques 71 discours et sa correspondance est rassemblée sous le titre de Maktûbât (Lettres)…


Daprès le Traité des étoiles fixes d’al-Sufi, constellation d’Andromède, folio 165, Oxford, 1009-1010, XIe siècle ; Pégasus, traité d’astronomie dit Sufi Latinus, Abd al-Rahmān al-Ṣūfī, manuscrit 1250-1275, Bologne, XIIIe siècle. (Marsailly/Blogostelle)
Les Mille et Une Nuits…
Les contes des Mille et Une Nuits proviennent à l’origine de l’Inde ancienne. C’est par l’intermédiaire de la Perse que les Arabes vont recueillir ces histoires teintées de merveilleux issus de la tradition populaire orale…
Shéhérazade charme le sultan…
Repris et racontés encore et encore, les récits des des Mille et Une Nuits se transforment et s’enrichissent au cours des siècles pour former un recueil anonyme écrit en arabe…

Le scénario? Grâce à son art exceptionnel de raconter des histoires merveilleuses, nuit après nuit, la princesse Shéhérazade charme le sultan qui, chaque fois, renonce ainsi à la faire exécuter…
Des Abbassides… aux Ottomans
Les Mille et Une Nuits sont mentionnées pour la première fois au Xe siècle. Dans la première série, dont les noms évoquent une origine persane ou venue de l’Inde, le merveilleux l’emporte.
Dans la deuxième série, on rencontre beaucoup de références au calife Harûn al-Rashîd et à la vie de la cour abbasside. La dernière série de contes met en lumière des objets magiques et se situe en Égypte mamelouke et ottomane…
ROMANS D’AMOUR ET QUÊTE DU DIVIN
Les romans poétiques et initiatiques du poète mystique persan Nizāmī (environ 1141-1209) content les amours de couples devenus célèbres, comme Yusuf et Zulayka ou Layli et Madjnūn… Ces récits évoquent l’âme en quête du divin…

L’amour sublime de Layli et Madjnūn…
Inspiré d’une légende arabe, le récit de Layli et Madjnūn évoque un amour où le bien-aimé et sa bien-aimée perdent la vie.. Ces histoires s’apparentent à des allégories du chemin mystique de l’âme en quête du Divin…
« Dans notre foi il n’y a pas de dualité…«
Dans le roman de Nizāmī, Layli et Madjnūn, quand le temps arrive pour Laylī de rendre l’âme, Madjnūn, empli d’amour, expire sur sa tombe… Les amants sont réunis au paradis… Mais l’amour de Madjnūn semble transcender la condition et les lois humaines et celles du monde terrestre…
Ici il n’y a ni toi ni moi, dans notre foi il n’y a pas de dualité… Nous deux nous sommes la cuirasse en deux pièces séparées, tous deux nous sommes une seule âme en deux parties. Je ne suis plus ; ce qui existe n’existe qu’avec toi… Puisque je suis toi comme moi, pourquoi ces deux corps? Puisque les deux sont un, pourquoi cette division?…

L’histoire de Yûsuf et Zuleykha
L’histoire de Yûsuf et Zuleykha, évoquée également dans l’Ancien Testament, est racontée dans le Coran dans lequel Yûsuf est présenté comme un prophète.
Malgré les épreuves et les tentations, Yûsuf reste toujours fidèle à Dieu. Il devient le ministre de Pharaon après avoir interprété ses rêves. Le désir de Zuleykha pour Yûsuf symbolise l’aspiration de l’âme pour Dieu. Convertie à Islam, Zuleykha peut finalement s’unir à Joseph…
Un auteur? le poète mystique Djalal- al-Din Rûmî (XIIIe siècle), fondateur de l’ordre des derviches mawlawis (tourneurs). Un texte sacré? Le Coran, dont les premiers écrits remontent au VIIe siècle. Des contes populaires? Les Mille et Une Nuits…
