Inde ancienne. L’époque védique et la poésie des hymnes, du Rig-Veda aux Upanishad

Du védisme au brahmanisme

L’art de l’Inde est profondément relié au sacré et se nourrit de divers courants de pensée. Fondée sur les Véda, la tradition védique est la plus ancienne référence spirituelle dans la culture hindoue. Les principaux textes sacrés sont le Rig-veda, le plus ancien, composé entre le XVe et le IXe siècle avjc. La rédaction des Brâhmana et des Upanishad védiques, textes plus tardifs, remonterait aux IVe – IIIe siècles avjc. Héritier du Rudra-Shiva védique, le dieu Shiva (ou Çiva) apparaît dans l’hindouisme comme le maître de la destruction et de la recréation cosmique…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour décembre 2023 –

D'après le grand dieu cosmique Shiva (ou Çiva), haut-relief, art Chola, XIIe-XIIIe siècle, Tamil Nadu, Sud, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le grand dieu cosmique Shiva (ou Çiva), haut-relief, art Chola, XIIe-XIIIe siècle, Tamil Nadu, Sud, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

INDE ANCIENNE. Époque védique : vers 1500 – IIIe siècle avjc. Sont rédigés en sanskrit : le Rig-Veda, les Brâhmana et les Upanishad (qui constituent le Vedanta). De tradition védique : le Barattage de la Mer de Lait et le Mahâbhârata (IVe siècle avjc – IVe siècle) qui comprend La Bhagavad-Gîtâ (IVe – IIIe siècle avjc). Plus tardif : le Râmâyana, poème en sanscrit (IIIe siècle avjc – IIIe siècle). 

UN UNIVERS SPIRITUEL FONDÉ SUR LES VEDA

À partir de 1500 ans avjc, l’Inde ancienne entre dans l’époque védique. Cette période connaît différents courants spirituels. Du védisme au brahmanisme fondés sur les Veda (recueils d’hymnes en sanscrit), à l’hindouisme, au bouddhisme et au jaïnisme, l’art de l’Inde ancienne foisonne d’images sacrées…

D'après le dieu Soleil Sûrya, XIIIe siècle, Konarak, Orissa, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Soleil Sûrya, XIIIe siècle, Konarak, Orissa, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Veda signifie la connaissance ou le savoir

Le Rig-Veda est une œuvre spirituelle et poétique rédigée en sanskrit. Elle se compose de 1028 hymnes répartis en 10 livres. La date de la composition du Rig-Veda est incertaine, située entre 1500 et 800 ans avjc. Mais la rédaction de cet ouvrage sacré a sans doute été très longue…

Rig-Veda, Yajur-Veda, Sama-Veda et Atharva-Veda

Le Rig-veda est considéré comme le plus important des quatre recueils sacrés du védisme : Rig-Veda, Yajur-Veda, Sama-Veda et Atharva-Veda. C’est aussi le plus ancien : le Rig-veda est la source de la mythologie, de la cosmogonie, du processus rituel et de la philosophie brahmanique.

D'après des images du Rig-Veda, Indra sur son éléphant, Rudra-Shiva et Brâhma, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après des images du Rig-Veda, Indra sur son éléphant, Rudra-Shiva et Brahmâ, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le terme sanskrit Veda signifie le savoir ou la connaissance et qualifie un ensemble de textes brahmaniques, du Rig-veda aux Upanishad. Ces textes fondent les croyances religieuses et les doctrines spirituelles de la société hindoue.

Les Veda sont longtemps transmis oralement, avant d’être finalement mis par écrit à une époque plus ou moins tardive selon les auteurs. Le texte le plus important, le Rig-Veda, régit le sacerdoce des prêtres et les règles du sacrifice. L’activité sacrificielle est absolument essentielle dans la culture de l’Inde ancienne…

D'après une image du dieu védique Varuna monté sur son makara et armé de son lacet magique, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une image du dieu védique Varuna monté sur son makara et armé de son lacet magique, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Pratiques sacrificielles et offrandes aux dieux

Acte sacré, le sacrifice est une offrande à la divinité, réalisée par une personne ou un groupe de fidèles. Respectant certains rites, le sacrifice vise à se concilier une divinité, par la mise à mort symbolique ou réelle d’une victime ou grâce à des objets déposés ou brûlés sur un autel…

1028 hymnes et prières aux dieux

Le Rig-Veda, composé entre le XVe et le IXe siècle avjc, comporte 1028 hymnes et des prières dédiés aux dieux. Le contenu sacré du Rig-Veda et les divinités citées semblent se rattacher à un fond très ancien commun aux tribus Aryâ.

Dans le Rig-Veda, les peuples se qualifient de Aryâ qui signifie homme noble. Ils racontent aussi qu’ils possèdent des chars et des chevaux qu’ils prêtent aux dieux…

D'après des images du Rig-Veda, ouvrage sacré védique, hymnes et prières, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après des images du Rig-Veda, ouvrage sacré védique, hymnes et prières, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Longs poèmes et louanges imagées

Les hymnes védiques du Rig-Veda rendent hommage à une ou plusieurs divinités. Il s’agit de louanges imagées, associées à des prières de longévité et de prospérité. Les longs poèmes du Rig-Veda expriment l’amour de la vie, la peur de la mort, de la maladie et de la faute. Les dieux apparaissent souvent comme des puissances de la nature divinisées.

Indra et Agni dominent le panthéon védique

Avec les nombreux hymnes qui leur sont consacrés dans le Rig-Veda, les dieux Indra et Agni apparaissent comme les plus importants du panthéon védique. Indra est dieu de l’orage et du tonnerre. Agni est le dieu du feu sous toutes ses formes, dont celle du feu sacrificiel. Dans l’un des livres védiques, Agni est même présenté comme le Divin par excellence.

D’après le dieu védique Indra sur son éléphant, Airavata, relief sculpté, IIe siècle avjc ; et Agni, dieu du Feu, décor de char, bois sculpté, XVIIe-XVIIIe siècle, Tamil Nâdu ; Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Varuna, dieu ordonnateur du Ciel

Dans le Rig-Veda, on rencontre également le dieu Varuna, grand ordonnateur du Ciel et puissant par sa magie. Selon les Veda, Varuna entretient des relations avec les humains qui le craignent. Varuna peut sévir, punir ou délivrer des fautes. Comme le dieu indo-iranien Mitra (Mithra dans le monde perse) à qui il est associé, Varuna se manifeste en gardien de l’ordre.

Voir aussi l’article Le Sacré en Inde, Varuna, dieu magicien du panthéon védique

D'après le dieu Soleil Sûrya sur son char, haut-relief, XIIIe siècle, temple de Sûrya, Konarak, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Soleil Sûrya sur son char, haut-relief, XIIIe siècle, temple de Sûrya, Konarak, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Sûrya, dieu Soleil, et Soma breuvage d’immortalité

Les hymnes védiques évoquent le dieu Soleil, Sûrya, dont le char est tiré par un seul cheval ou par sept chevaux. Le véhicule du dieu-Soleil possède une roue unique.

Sous le nom de Sâvitrî cette même divinité incarne le principe qui anime l’astre Soleil. Quant à Soma, plante et breuvage d’immortalité offert aux dieux, il est élevé au rang de divinité et symbolise la grande valeur spirituelle du sacrifice rituel… 

Voir aussi l’article Soma, Rudra-Çiva et Vishnu, déités chantées dans les Veda…

Le dieu du Vent Vâyu, les Maruts

Parmi les 33 dieux védiques, dont le nombre se perpétue dans l’hindouisme, Vâyu et les Maruts sont les divinités des vents. Ils sont honorés pour apporter la pluie bienfaisante. Par ailleurs, leur puissante force physique, leur agilité et leurs brillants atours les caractérisent comme de redoutables guerriers…

D'après Vâyu, dieu du Vent, sur une peinture du début du XIXe siècle, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Vâyu, dieu du Vent sur sa gazelle, peinture du début du XIXe siècle, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Rudra et Vishnu

On implore encore le dieu Rudra (Shiva), sauvage, terrible et redouté, pour échapper aux maladies et aux désastres. Dans les Veda, peu d’hymnes sont consacrés à Vishnu. Cette divinité bienveillante devient un dieu majeur dans l’Hindouisme.

Doté d’un caractère cosmique et solaire, Vishnu est le dieu dont les Trois enjambées couvrent les Trois mondes de la Terre au Ciel; Vishnu est également représenté sur le serpent cosmique Ananda, quand il se repose, entre une dissolution et une recréation du Cosmos et du monde…

Discret à l’époque védique, le bienveillant Vishnu devient une divinité majeure dans l’hindouisme auprès de Shiva et Brahmâ…

D'après des images du Rig-Veda, le dieu salvateur Vishnu et Brâhma, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après des images du Rig-Veda, le dieu salvateur Vishnu et Brahmâ, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

LES BRÂHMANA ET LE BRAHMANISME

Les Brâhmana sont des commentaires en prose des Veda. Ils auraient été rédigés en Inde du Nord entre les Xe et VIIe siècle avjc. Les textes brahmaniques expriment à la fois une continuité et une évolution de l’ancestrale religion védique…

La Renaissance du Monde

Selon la tradition spirituelle hindoue, Vishnu dort à la surface des Eaux Primordiales… un lotus rose, sur lequel se tient Brahmâ, émerge de son nombril et engendre la Renaissance du Monde…

D'après le dieu Brâhma sur le lotus, statuaire du Sri Lanka. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Brahmâ sur le lotus, statuaire du Sri Lanka. (Marsailly/Blogostelle)

Brahmâ, principe créateur et Atman, l’âme universelle

Les Brâhmana se rapportent aux quatre Veda, mais ils mettent particulièrement en lumière la puissance du sacrifice et du rite. Ces textes sacrés explicitent le sens profond des sacrifices rituels et la portée spirituelle des actes accomplis par les prêtres brahmanes.

Légendes et mythes cosmogoniques

Les Brâhmana racontent également des légendes et des mythes cosmogoniques. L’idée d’un principe créateur, déjà connue dans le védisme, s’exprime par diverses épithètes. Ainsi, chaque nom divin se rapporte à une facette ou a une fonction spécifique de la divinité suprême conçue comme énergie créatrice.

Le grand principe, Être et Non-Être dit Brahman, se manifeste par l’Atman, l’Âme Universelle. Silencieuse, cette âme universelle pénètre tout et chaque être humain, individuellement, participe d’une infime partie de l’Atman appelé aussi Soi.

D'après Shiva grand Yogin, haut-relief, temple de Kailâsanâtha, dynastie Pallava, VIIIe siècle, Tamil Nadu, époque classique, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Shiva grand Yogin, haut-relief, temple de Kailâsanâtha, dynastie Pallava, VIIIe siècle, Tamil Nadu, époque classique, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Shiva, grand dieu transformateur, est représenté parfois dans l’ancestrale posture de la méditation. Une attitude que l’on rencontre déjà sur les sceaux néolithiques de Mohenjo-Daro…

Voir aussi l’article Les graveurs de l’Indus composent des décors animaliers et des petites scènes sur des cachets

Le Brahmanisme conçoit la réincarnation

Les derniers chapitres des Brâhmana se montrent davantage philosophiques et marquent une transition vers les Upanishad. Le brahmanisme s’épanouit à la suite du védisme, mais précède l’hindouisme. Ce courant spirituel instaure une division tripartite bien définie de la société…

La caste des brahmanes (prêtres) a la suprématie sur l’aristocratie guerrière et sur le reste de la population. L’évolution spirituelle dans les Brâhmana se distingue aussi par l’apparition de la conception selon laquelle les êtres sont soumis à des réincarnations successives dans un même temps cyclique…

D'après des images du Rig-Veda, ouvrage sacré védique, avec le dieu suprême Brâhma sur le lotus, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle
D’après des images du Rig-Veda, ouvrage sacré védique, avec le dieu suprême Brahmâ sur le lotus, XIXe siècle apjc, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle

Samsara et transmigration des âmes

À l’époque védique, le Nord de l’Inde est morcelé en petits royaumes. Aux VIe et Ve siècles avjc, différentes formes de pensées philosophiques et spirituelles émergent. Des maîtres brahmanes et des ascètes véhiculent alors de nouveaux courants éthiques ou religieux.

Mais leurs enseignements partagent la même conviction que les êtres vivants sont prisonniers du Samsara, et que chacun est donc soumis à la transmigration des âmes. La finalité de tous ces mouvements spirituels est d’obtenir la libération définitive de cet enchaînement de renaissances. On retrouve ce thème dans les plus anciennes Upanishad védiques…

Ainsi, le terme bouddhique de nirvâṇa signifie la cessation de la transmigration ou de la succession indéfinie des existences nommée saṃsâra.

D'après Vishnu, dieu salvateur, haut-relief, dynastie Chandela (ou Çandela), fin Xe siècle-début XIe siècle apjc, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Vishnu, dieu salvateur, haut-relief, dynastie Chandela (ou Çandela), fin Xe siècle-début XIe siècle apjc, période médiévale, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

La massue-gada et la roue-chakra (ou çakra) sont des attributs de Vishnu..

La triple manifestation de Brahmâ

Le moyen de se libérer du samsâra évoqué dans la Brihad-Aranyaka-Upanishad se retrouve dans les autres Upanishad. Si les dernières Upanishad védiques reprennent la même ligne spirituelle que les premières, elles annoncent cependant l’avènement de la religion hindoue, tel un aboutissement du védisme..

Rudra-Shiva, Brahmâ et Vishnu forme une trinité

Le Maitry-Upanishad assimile l’âme universelle à Rudra-Shiva, à Vishnu ou au Soleil… Les textes révèlent aussi les trois principales énergies de l’âme universelle, ce qui préfigurent la trinité hindoue, la Trimurti. Dans cette trinité, Rudra-Shiva représente l’aspect ténébreux, Brahmâ la puissance d’action et Vishnu la forme lumière…

Plus tard, en tant que destructeur bénéfique, Shiva remplace Rudra dans le trio divin hindou. Brahmâ, Shiva et Vishnu symbolisent la triple manifestation de Brahmâ en tant que principe suprême : Brahmâ le Créateur, Vishnu le Préservateur et Shiva le Transformateur…

D'après Brahmâ, Vishnu et Shiva, trinité suprême hindoue, Trimurti, grottes d'Ellora, VIe - VIIIe siècle, Maharashtra, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Brahmâ, Vishnu et Shiva, trinité suprême hindoue, Trimurti, grottes d’Ellora, VIe – VIIIe siècle, Maharashtra, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Dans le monde spirituel hindou, le lotus rose, padma, attribué à Vishnu, symbolise la lumière et renvoie au jour et au soleil… Et le lotus bleu, utpala, se rattache au dieu Shiva Transformateur, à la nuit et à la lune…

Brahmâ, Vishnu, Shiva et leurs épouses et Shakti

Dans l’hindouisme, Brahmâ, Vishnu et Shiva composent la Trimurti, symbolisant les différentes formes de la divinité suprême. Par ailleurs, chaque dieu est doté d’une épouse ou parèdre qui symbolise son aspect féminin et concentre son énergie créatrice.

Ainsi, la compagne féminine – nommée shakti ou çakti – équilibre et complète un mode d’être divin masculin.  Les shakti, épouses divines, incarnent et manifestent la puissance de création et la qualité de l’énergie spirituelle du dieu à qui elles sont associées.

D'après les trois couples divins sur des lotus, divinités hindoues, sur un manuscrit du XVIIIe siècle, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après les trois couples divins sur des lotus, divinités hindoues, sur un manuscrit du XVIIIe siècle, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Sarasvatî, Lakshmî et Parvatî, trois grandes déesses

On rencontre souvent dans l’art de l’Inde ancienne des représentations picturales ou sculptées des trois couples divins de la trinité hindoue : Brahmâ et son épouse Sarasvatî,  Vishnu et Lakshmî, Shiva et Parvatî.

Une illustration d’un manuscrit représente Brahmâ et son épouse Sarasvatî, Vishnu et Lakshmî, Shiva et Parvatî assis sur des fleurs de lotus, l’un des plus anciens symboles spirituels en Inde. Le lotus évoque la pureté, la naissance et la puissance divine.

La déesse Sarasvatî s’identifie à la Sagesse, Lakshmî à l’Abondance et Parvatî à la Montagne (fille de l’Himalaya…). Comme son époux Shiva, Parvatî se rattache à l’origine à un monde sauvage et retiré très ancien qui peut être se trouvait, aux commencements de l’époque védique, en dehors des normes des Véda.

D'après le dieu Brahmâ à quatre visages, dont un non visible, haut relief sculpté, Ellora, VIe siècle - VIIIe siècle, Maharashtra, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Brahmâ à quatre visages, dont un non visible, haut relief sculpté, Ellora, VIe siècle – VIIIe siècle, Maharashtra, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Brahmâ, dieu cosmique créateur

Brahmâ, comme principe suprême, se distingue par ses quatre visages en correspondance avec les quatre directions de l’espace. Ce dieu majeur est souvent accompagné de son épouse Sarasvatī.

Les quatre faces de Brahmâ (dont l’une n’est pas visible) symbolisent sa dimension cosmique et universelle. Parfois, on peut voir Brahmâ arborant les textes sacrés des Veda. Une image qui rattache le brahmanisme au védisme.

Vishnu, son épouse Lakshmî à ses côtés, représente l’énergie qui respecte et préserve la création et la vie. Shiva a pour épouse Parvatî. Il exprime la puissance de destruction nécessaire et bénéfique qui permet le renouvellement du monde et la recréation cosmique…

D'après Brahma et Sarasvatî, temple Hoysaleśvara, XIIe siècle, souverain Vishnuvardhana, Empire Hoysala, Karnataka, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Brahmâ et Sarasvatî, temple Hoysaleśvara, XIIe siècle, souverain Vishnuvardhana, Empire Hoysala, Halebîd, Karnataka, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Voir aussi l’article Le Sacré en Inde, Prajâpati, Brahman et Atman

Les Upanishad védiques évoquent le karma

Les Upanishad védiques désigne en sanskrit les textes sacrés hindous considérés comme révélés. Ils semblent avoir été rédigés entre les VIe et IIIe siècle avjc. Mais leur contenu est sans doute beaucoup plus ancien que la date de leur rédaction…

Les Upanishad expliquent comment le désir entraîne l’être dans le tourbillon des réincarnations. Les Upanishad évoquent la transmigration des âmes qui dépend du Karma (de Karman, « acte » en sanscrit) de chacun, c’est-à-dire du poids des actions au cours de la vie, bonnes ou mauvaises.

La cessation du cycle des incarnations successives est cependant possible. Ceux qui travaillent à se libérer de tous désirs prennent conscience que leur âme individuelle participe de l’âme universelle, l’Atman, qu’elle rejoindra…

D'après un couple de dévots et Buddha entre Brahma et Indra, IIe siècle, art du Gandhara, Kushana, Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)
D’après un couple de dévots et Buddha entre Brahma et Indra, IIe siècle, art du Gandhara, Kushana, Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle)

Voir aussi les articles Le Sacré en Inde : Rituels, cosmogonie et doctrine védique ;  Du rite à la métaphysique  et  La quête des rishis et des sages

Le Vedanta invite à la libération

Une majorité des textes qui composent le Vedanta sont récents, d’autres remontent à une période très ancienne, entre 700 ans et 300 ans avjc. La conception spirituelle du Vedanta invite l’être humain à se libérer du cycle de la transmigration…

Prisonnier de son ignorance, chacun vit son chemin, mais peut tenter de parvenir au-delà du voile de l’illusion. L’objectif spirituel est de reconnaître en soi l’Atman ou Vérité du Soi absolu, âme du Brahman…

D'après Buddha sur un lotus, IIe-IIIe siècle, art du Gandhâra, époque Kushâna, Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle).jpg
D’après Buddha sur un lotus, IIe-IIIe siècle, art du Gandhâra, époque Kushâna, Inde du Nord. (Marsailly/Blogostelle).jpg

Vedanta signifie en sanskrit La Fin des Veda. C’est une référence aux Upanishad considérées comme la fin achevée des Veda, (Connaissance) aussi bien dans le temps que dans le sens d’un aboutissement vers la Connaissance essentielle…

Au VIe siècle avjc, deux maîtres dissidents du Brahmanisme, Buddha et Mahâvira, révolutionnent la vie spirituelle à l’époque védique. Le prince Siddharta Gautama devient Buddha, “l’Éveillé”. Buddha prêche de nouveaux préceptes philosophiques et spirituels et Mahâvira réforme le Jaïnisme…

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Sommaire Les Arts de l’Inde ancienne

REPÈRES CHRONOLOGIQUES INDE ANCIENNE. Époque védique entre 1500 et IIIe siècle avjc. VIe siècle avjc : Buddha vers 560 avjc, bouddhisme. – Mahâvira vers 540 avjc, jaïnismeConquête perse de Darius en 517 avjc. IVe siècle avjc : conquête grecque d’Alexandre Le Grand en 326 avjc – Reconquête de l’Indus par Çandragupta, fondateur de la dynastie Maurya…

Mircea Eliade : Traité d’histoire des religions et  Histoire des croyances et des idées religieuses

Publié par Maryse Marsailly

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