Le Sacré en Égypte ancienne. La réanimation de la momie réactualise avec Anubis le mythe de la résurrection d’Osiris

Anubis assiste Osiris dans l’Au-delà

Le dieu Anubis à tête de chacal procède à la momification mythique du corps reconstitué d’Osiris, assassiné et démembré par Seth. Grâce au rituel, Anubis redonne vie à la momie d’Osiris assisté des déesses Isis et Nephtys. Divinité ressuscitée et maître de l’éternité, Osiris règne sur l’Au-delà. Sur les images des papyrus funéraires, Anubis, assesseur d’Osiris, dieu embaumeur et psychopompe, guide les défunts…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– publié le 13 décembre 2025 –

D’après le rituel funéraire présidé par Anubis, le défunt devient un "osiris", papyrus du scribe Hounefer, Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le rituel funéraire présidé par Anubis, le défunt devient un osiris, papyrus du scribe Hounefer, Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. Époque Thinite vers 3400-2980 avjc. Ancien Empire 2980-2475 avjc. Moyen Empire 2160-1788 avjc. Nouvel Empire 1580-1090 avjc. Troisième période intermédiaire 1090-663 avjc. Basse Époque 663 avjc – 332 avjc) Époque ptolémaïque 332-30 avjc. Époque Romaine 30 avjc.

ANUBIS, DIEU EMBAUMEUR

Dans les représentations funéraires, la réanimation de la momie par le prêtre revêtu d’une peau de léopard réactualise le mythe de la résurrection d’Osiris. Comme Anubis avec la momie d’Osiris, le prêtre procède au rituel de “l’ouverture de la bouche” qui redonne le souffle de la vie…

D’après Anubis guidant le défunt, Pesée du cœur, papyrus du scribe Hounefer, Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Anubis guidant le défunt, Pesée du cœur, papyrus du scribe Hounefer, Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Anubis garde les portes du royaume des morts

Le nom égyptien d’Anubis, Inpou, signifie le jeune chien. Ce gardien des portes du monde de l’au-delà prend une apparence anthropomorphe à tête noire de chacal. Sous forme de canidé, Anubis apparaît aussi couché son naos et sur des coffres funéraires en forme de naos (naos : chapelle pour statues des dieux).

D’après Anubis, dieu embaumeur anthropomorphe et sous forme de canidé, Pilier Djed d’Osiris, Isis et Nephtys, papyrus d'Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Anubis, dieu embaumeur anthropomorphe et sous forme de canidé, Pilier Djed d’Osiris, Isis et Nephtys, papyrus d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le défunt présenté par Anubis ou Oupouaout doit justifier de sa bonne conduite sous l’œil vigilant du dieu Thot de la Sagesse qui consigne la sentence d’Osiris. Les images représentent le plus souvent Osiris accompagné de ses assesseurs, Anubis et Oupouaout. 

D’après le dieu Anubis, statuette, bronze, 663- 525 avjc, Basse Époque ; Anubis canidé, naos en bois doré, trésor funéraire de Toutânkhamon, XVIIIe dynastie, Nouvel Empire ; Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Anubis à tête noire de chacal et Oupouaout à tête de canidé, ouvreur des routes, œuvrent tous deux au service d’Osiris. Ces divinités psychopompes guident et présentent le défunt. Anubis, dieu embaumeur, préside à la momification. Le dieu Thot de la Sagesse, scribe divin, consigne la sentence de la pesée du cœur… 

D’après Anubis à tête noire, dieu embaumeur, tombe de Nebenmaat, Deir el-Médineh ; dieu funéraire Oupouaout présentant les insignes de la royauté, temple du roi Séthi Ier, chapelle d’Isis, Abydos ; XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Fils d’Osiris (époux d’Isis et père d’Horus) et de Nephtys, épouse de Seth (frère d’Osiris), Anubis contribue à redonner la vie à Osiris en créant la première momie. Selon certaines versions, Anubis serait le fils de Nephtys et de Seth ou celui d’Isis et d’Osiris…

D’après un double Anubis, gardien des portes de l'au-delà, défunt en adoration, Osiris, Isis et Nephtys, coffret funéraire, bois peint et stuqué, 332 -30, Époque Ptolémaïque, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après un double Anubis, gardien des portes de l’au-delà, défunt en adoration, Osiris, Isis et Nephtys, coffret funéraire, bois peint et stuqué, 332 -30, Époque Ptolémaïque, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Assisté des déesses Isis et Nephtys, Anubis, dieu embaumeur, procède à la momification du corps reconstitué d’Osiris, assassiné et démembré par Seth.

Grâce au rituel et avec l’aide de la déesse Isis, Anubis permet de redonner vie à la momie d’Osiris. Dieu ressuscité, Osiris règne ensuite sur l’Au-delà. Par ailleurs, la déesse Isis, celle qui ranime celui qui ne respire plus, incarne le souffle de la vie…

Voir les articles : Le mythe d’Osiris, de la déesse Isis et de leur fils Horus – La quête de la déesse Isis ; Le culte d’Osiris, dieu de l’Au-delà et de l’Éternité, prend de l’ampleur au Moyen Empire – La triade Osiris-Isis-Horus

D’après le dieu Anubis et un adorateur, bronze doré incrusté d'or, dédicace funéraire de Wdja-Hor-resnet fils d'Ankh-pa-khered pour une bénédiction, 747-525 avjc, Karnak, XXVe-XXVIe dynastie, Basse Époque, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Anubis et un adorateur, bronze doré incrusté d’or, dédicace funéraire de Wdja-Hor-resnet fils d’Ankh-pa-khered pour une bénédiction, 747-525 avjc, Karnak, XXVe-XXVIe dynastie, Basse Époque, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Selon Plutarque (IIe siècle) dans son traité De Iside et Osiride, Nephtys aurait donné naissance à Anubis.

“Après que Nephtys a engendré Anubis, Isis reconnaît l’enfant ; car Nephtys désigne ce qui est sous terre et qu’on ne voit pas, et Isis ce qui est au-dessus de la terre et qui est visible… »

D’après le dieu Anubis et une adoratrice, coffret à serviteurs funéraires (shabtis ou ouchebtis), bois peint, Thèbes, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Anubis et une adoratrice, coffret à serviteurs funéraires (shabtis ou ouchebtis), bois peint, Thèbes, XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Plutarque précise “Le cercle de l’horizon qui divise ces deux hémisphères, et qui est commun à l’un et à l’autre, s’appelle Anubis, et on lui donne la figure d’un chien, parce que cet animal voit aussi bien la nuit que le jour.

« Anubis paraît avoir chez les Égyptiens la même puissance que Hécate chez les Grecs, il est tout à la fois dieu du ciel et des enfers. » (Plutarque, De Iside et Osiride)

D’après le dieu Anubis et une adoratrice, coffret à serviteurs funéraires (shabtis ou ouchebtis), bois peint ; Thèbes et sanctuaire d’Osiris, Abydos ; XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Qualifié de Celui qui ouvre les chemins comme Oupouaout, Anubis est une divinité psychopompe. Dans les Textes des pyramides, Anubis introduit et guide les défunts dans l’au-delà. Anubis participe à la Pesée du cœur lors du tribunal d’Osiris dans la Salle de la Vérité

D'après  Anubis, Pesée du cœur, tribunal d'Osiris, papyrus du scribe royal Hounefer, Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après  Anubis, Pesée du cœur, tribunal d’Osiris, papyrus du scribe royal Hounefer, Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), XIXe dynastie, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Dans le Livre des Portes, puis dans les mystères osiriens, ce dieu funéraire Seigneur de la nécropole, se trouve aussi à la tête des Gardiens des heures et veille sur les tombes.

À Abydos, dès l’Ancien Empire, Anubis supplante le canidé Khentyimentyou, Celui qui est à la tête des Occidentaux  (le monde des morts), dont le rôle et l’épithète sont absorbés par le dieu Osiris qui règne sur l’Au-Delà…

D’après Anubis, Pesée du cœur, livre funéraire de Nespakachouty, comptable des greniers d'Amon, 1069 -943 avjc, XXIe dynastie, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Anubis, Pesée du cœur, livre funéraire de Nespakachouty, comptable des greniers d’Amon, 1069 -943 avjc, XXIe dynastie, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le rituel de l’ouverture de la bouche

On désigne Anubis comme celui à qui est la bandelette ou Celui qui préside la tente divine, lieu de la momification des défunts.

Sous l’Ancien Empire, Anubis se manifeste comme un grand dieu funéraire avant de devenir, à la fin de la période puis au Moyen Empire, l’un des assesseurs d’Osiris devenu souverain de l’Au-delà et maître de l’éternité.

D’après le dieu Anubis, rituel de l'ouverture de la bouche de la momie, déesse ailée Nephtys, tombe de Nebenmaat, Deir el-Médineh, XIXe dynastie, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Anubis, rituel de l’ouverture de la bouche de la momie, déesse ailée Nephtys, tombe de Nebenmaat, Deir el-Médineh, XIXe dynastie, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Dans la tombe de l’artisan Nakhtamon, le dieu embaumeur Anubis à tête de canidé réchauffe le cœur du défunt d’une main, tenant dans l’autre main l’herminette destinée à lui ouvrir la bouche.

Anubis est assisté des déesses Isis et Nephtys. La momie du défunt s’identifie à celle d’Osiris, dieu ressuscité…

Le texte précise : « Paroles dites par Anubis qui est dans la place de l’embaumement : Victorieux (est) l’osiris, le serviteur qui entend la parole du Dieu Parfait (pharaon) le prêtre pur du seigneur du Double Pays Amenhotep, juste de voix, Nakhtamon ; embrassements à toi pour l’éternité ».

D’après Anubis assisté d’Isis et de Nephtys, rite de l’ouverture de la bouche, déesse Isis ailée, tombe du sculpteur Nakhtamon, artisan de Deir el-Medineh, époque Ramsès II, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Anubis assisté d’Isis et de Nephtys, rite de l’ouverture de la bouche, déesse Isis ailée, tombe du sculpteur Nakhtamon, artisan de Deir el-Medineh, époque Ramsès II, Nouvel Empire, Égypte ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le mythe d’Osiris promet une survie après la mort à chaque personne ayant bénéficié des rites funéraires appropriés. Ainsi, chaque défunt devient un osiris et accède à l’au-delà et à l’éternité…

Sur les images, les artistes représentent Isis et Nephthys assistant Anubis. Les deux déesses dirigent le deuil et accomplissent les rites funéraires. Anubis, dieu à tête de chacal noir, procède à l’embaumement du défunt, à la momification et au rituel de l’ouverture de la bouche.

D’après Anubis, Isis et Nephtys, rituel de l’ouverture de la bouche, tombe de Nakhtamon, artisan de Deir el-Medineh, époque Ramsès II, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Anubis, Isis et Nephtys, rituel de l’ouverture de la bouche, tombe de Nakhtamon, artisan de Deir el-Medineh, époque Ramsès II, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Voir les articles L’Art de l’Égypte ancienne. Les images et les hiéroglyphes symbolisent l’essence de l’éternel ; Le dieu Osiris, maître de l’Éternité, préside à la Pesée du cœur des défunts

HÉRODOTE DÉCRIT LES PROCÉDÉS ÉGYPTIENS DE MOMIFICATION

L’historien grec Hérodote (Ve siècle avjc) évoque dans ses écrits les rituels funéraires égyptiens et les procédés de momification (Histoires d’Hérodote, livre II, 85-90). Des spécialistes effectuent la momification dans des ateliers rattachés aux nécropoles. Le défunt repose ensuite dans un sarcophage…

D’après le dieu Anubis, sarcophage momiforme de Dame Madja, bois peint, 1480 - 1425 avjc, époque Hatchepsout-Thoutmosis III, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Anubis, sarcophage momiforme de Dame Madja, bois peint, 1480 – 1425 avjc, époque Hatchepsout-Thoutmosis III, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Sur le sarcophage peint de Dame Madja, on assiste au transport de la momie.  L’œil oudjat, symbole d’intégrité physique et divine, surplombe une chapelle et des pleureuses accueillent la momie. Peint sur le couvercle, la scène se déroule sous la protection d’Anubis couché sur son naos.

Hérodote raconte… “Il y a en Égypte certaines personnes que la loi a chargées des embaumements, et qui en font profession… D’abord ils tirent la cervelle par les narines, en partie avec un ferrement recourbé, en partie par le moyen des drogues qu’ils introduisent dans la tête… »

D’après le dieu Anubis présidant à la procession funéraire, papyrus d'Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Anubis présidant à la procession funéraire, papyrus d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Hérodote poursuit…“Ils font ensuite une incision dans le flanc avec une pierre d’Éthiopie tranchante ; ils tirent par cette ouverture les intestins, les nettoient, et les passent au vin de palmier ; ils les passent encore dans des aromates broyés… »

“Ensuite ils remplissent le ventre de myrrhe pure broyée, de cannelle et d’autres parfums, l’encens excepté ; puis ils le recousent. Lorsque cela est fini, ils salent le corps, en le couvrant de natrum pendant soixante et dix jours.”

D’après Anubis sur son naos, pleureuses et transport de la momie, procession funéraire, papyrus d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Hérodote précise…“Il n’est pas permis de le laisser séjourner plus longtemps dans le sel. Ces soixante et dix jours écoulés, ils lavent le corps, et l’enveloppent entièrement de bandes de toile de coton, enduites de commi dont les Égyptiens se servent ordinairement comme de colle…” (Histoires d’Hérodote, livre II, 86)

D’après le dieu Anubis et momie, offrandes, prêtre et pleureuses, papyrus funéraire d'Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Anubis et momie, offrandes, prêtre et pleureuses, papyrus funéraire d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le papyrus funéraire d’Ani

Sur les représentations funéraires, le prêtre revêtu d’une peau de léopard procède à la réanimation de la momie réactualisant le mythe de la résurrection d’Osiris.

C’est Anubis qui dirige le rite de la momification et procède au rituel de l’ouverture de la bouche. Porteurs d’offrandes et pleureuses complètent le tableau funéraire…

D’après des porteurs d’offrandes et pleureuses ; Anubis et la momie, table d’offrandes et prêtre ; papyrus funéraire d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Voir aussi l’article L’Art de l’Égypte ancienne, les artistes illustrent des univers mythiques et funéraires

Le Soleil lui-même devient un osiris qui ressuscite chaque matin, comme Horus Rê-Horakhty ( qui est Horus de l’Horizon) sur le papyrus d’Ani…

Un hymne au dieu solaire ouvre le papyrus funéraire d’Ani. Une image symbolise l’adoration du Soleil Levant (disque solaire) identifié à Osiris victorieux, ressuscité, émergeant du royaume souterrain et nocturne. 

D’après Osiris-pilier Djed et renaissance du Soleil, Isis et Nephtys, défunt et table d’offrandes, papyrus funéraire d'Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Osiris-pilier Djed et renaissance du Soleil, Isis et Nephtys, défunt et table d’offrandes, papyrus funéraire d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Osiris, incarné par le pilier Djed, est entouré des déesses Nephtys et Isis. Une grande croix ansée, ankh, dont le hiéroglyphe signifie Vie, renvoie à la vie éternelle…

Parmi les images du papyrus funéraire d’Ani, le défunt voyage dans la barque solaire et exprime son adoration, accompagné de son épouse, devant le dieu Rê-Horakhty à tête de faucon enveloppé là dans un linceul. Ainsi, le défunt prend part au périple quotidien du Soleil renaissant…

D’après le défunt dans la barque solaire saluant Horus Rê-Horakhty et le couple devant le dieu Horus Rê-Horakhty en linceul ; papyrus funéraire d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Ani et son épouse exposent leurs souhaits concernant la vie dans l’au-delà et s’adressent à Osiris, maître de l’Éternité. Le papyrus d’Ani porte des images du rituel de la momification, de la procession funéraire, des serviteurs, des denrées et des champs cultivés attribués au défunt dans l’Au-delà…

D’après les champs et denrées du défunt dans l’Au-delà, papyrus funéraire d'Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après les champs et denrées du défunt dans l’Au-delà, papyrus funéraire d’Ani, 1250 avjc, XIXe dynastie, Thèbes, Nouvel Empire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Voir aussi les articles Les dieux solaires Rê – Horakhty, Amon, Aton ; Un dieu solaire aux multiples facettes ; Le culte solaire nourrit la symbolique funéraire ;

Statuettes votives et “Livre pour Sortir au Jour” 

Les égyptiens déposent dans leur tombe des statues votives d’Osiris pour protéger les défunts dans l’Au-delà. Par ailleurs, certaines statuettes creuses contiennent un exemplaire du Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts)…

D’après Osiris, statue votive de Padihorpere, métal cuivreux et feuille d'or, XXVIe dynastie, Basse Époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Osiris, statue votive de Padihorpere, métal cuivreux et feuille d’or, XXVIe dynastie, Basse Époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Les artistes évident le socle des statues de Sokar-Osiris associé au faucon couché, l’oiseau akhem. Dieu funéraire, Sokar-Osiris protège les nécropoles de Memphis et de Gizeh…

La statuette de Padihorpere, prêtre d’Amon, évoque deux  épithètes d’Osiris :  Neb Ankh, Seigneur de la Vie et Khentamentiou, Présidant aux Occidentaux c’est-à-dire aux défunts. Dans l’Égypte ancienne, L’Occident désigne le Royaume de l’Au-delà.

D’après Osiris, statuette creuse d’Ankhpakhéred, bois peint, XXXe dynastie, vers 379 - 342 avjc,  Basse époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après Osiris, statuette creuse d’Ankhpakhéred, bois peint, XXXe dynastie, vers 379 – 342 avjc,  Basse époque, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts) : voir Le Sacré en Égypte ancienne. Le dieu Osiris, maître de l’Éternité, préside à la Pesée du cœur des défunts

Le dieu Ptah-Sokar-Osiris symbolise l’assimilation de Sokar à Osiris et à Ptah, grand dieu de Memphis. Souvent mentionnée au Nouvel Empire, Ptah-Sokar-Osiris est honoré à Memphis dès la fin de la période prédynastique.

D’après Ptah-Sokar-Osiris et l’oiseau akhem, statuette funéraire au nom de Iahmes, bois stuqué peint, 332 -250 avjc, époque Ptolémaïque ; Ptah-Sokar-Osiris, statuette votive au nom de Takhabes, bois stuqué et peint, 663-332 avjc, Basse époque ; Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle) 

Sokar est encore le patron des artisans, comme le dieu Ptah, en particulier des artistes du métal. On le représente le plus souvent sous la forme d’un faucon momifié. Parfois Sokar prend une forme humaine enveloppée d’un linceul. Sa présence peut aussi être évoquée par sa barque à tête d’antilope…

D’après Osiris, statue creuse contenant le Livre pour Sortir au Jour (Livre des Morts) de Khonsoumès, bois peint, 1069 -943 avjc, XXIe dynastie, Troisième période intermédiaire, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Le dieu Osiris s’identifie au Soleil renaissant, à la résurrection, à la vie éternelle… Le sanctuaire d’Osiris attire à Abydos de nombreux pèlerins dès le Moyen Empire, quand le culte d’Osiris supplante celui de Rê, dieu solaire des pharaons de l’Ancien Empire.

Voir aussi les articles Temples, chapelles et stèles votives se multiplient à Abydos, sanctuaire d’Osiris ; La déesse Isis, icône universelle de Philae, Osiris à Biggeh

Le rituel funéraire se démocratise. Osiris apparaît plus proche des humains et plus accessible à tous que le lointain et suprême dieu Rê… La multiplicité des divinités du panthéon égyptien semble cependant exprimer différentes manifestations d’un même principe divin…

D’après le dieu Thot Ibis et figurine d’Osiris, bois et bronze, 716-30 avjc, période tardive, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le dieu Thot Ibis et figurine d’Osiris, bois et bronze, 716-30 avjc, période tardive, Égypte Ancienne. (Marsailly/Blogostelle)

Quand le dieu Soleil Rê décide de se retirer sur le dos de la Vache Céleste Hathor, il confie à Thot, scribe divin et divinité de la Sagesse, la tâche de le représenter sur Terre. Le dieu Thot, qualifié de “cœur de Rê”, se manifeste comme le maître de toutes les sciences et transmet les hiéroglyphes à l’humanité…

A suivre, le dieu Thot…

Sommaire HISTOIRE DU SACRÉ

Des écrits sacrés ? Les Textes des Pyramides, qui remontent à l’Ancien Empire (entre 2980 – 2475 avjc).  Les Textes des Sarcophages, dès la fin de l’Ancien Empire et au Moyen Empire (vers 2160 – 1788 avjc). Le Livre pour Sortir au Jour (dit Livre des Morts), au Nouvel Empire (vers 1580 – 1090 avjc)…

Un roman ? Sinouhé l’Égyptien, de Mika Waltari, les aventures de Sinouhé, médecin et espion du pharaon Aménophis IV (Akhénaton)… Un conte initiatique ? Her-Bak Pois Chiche, de Isha Schwaller de Lubicz, qui raconte l’éveil d’un jeune égyptien sous la XXe dynastie, dans la région de Thèbes (Karnak, Louxor).

Publié par Maryse Marsailly

Blogostelle : Histoire de l'Art et du Sacré. Civilisations, chefs-d'œuvre, mythes, symboles..., tout un univers s'exprime dans les œuvres d'art.

Commenter ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.