La civilisation sumérienne, du Tigre à l’Euphrate, jusqu’à Suse

Temple et palais royal sont au cœur de la cité mésopotamienne

Poursuivons notre voyage en Mésopotamie… Vers la fin du IVe millénaire et au cours du IIIe millénaire avjc, la civilisation sumérienne, née en Mésopotamie vers 5000 ans avjc, invente l’écriture, élabore une littérature mythique et l’art de l’épopée, construit des villes, des temples et des palais… Sumer inaugure alors la période dite historique, définie par l’apparition de l’écriture et la pratique d’une comptabilité élaborée… La culture sumérienne rayonne sur les différents peuples de l’Orient ancien, de la Mésopotamie au plateau iranien…

Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour mai 2017 –

D'après une scène de culte à la déesse Inanna de la Fertilité, le souverain coiffé du bonnet royal et un assistant chargé d'offrandes végétales, Uruk (Irak actuel), vers 3200 avjc, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une scène de culte à la déesse Inanna de la Fertilité, le souverain coiffé du bonnet royal et un assistant chargé d’offrandes végétales, Uruk (Irak actuel), vers 3200 avjc, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Bloc-notes + Une aventure ? L’épopée de Gilgamesh (Mésopotamie) : des tablettes du XIIIe siècle avjc racontent l’épopée du roi Gilgamesh en quête d’immortalité… (il aurait régné vers 2600 avjc sur la cité d’Uruk (ou Ourouk )… Un livre ? L’Histoire commence à Sumer, de Samuel Noah Kramer (1956).

REPÈRES CHRONOLOGIQUES
– Mésopotamie, Sumer : invention de l’écriture vers 3300 avjc –  Pays de Sumer et Suse sur le plateau iranien : – Époque d’Uruk (Ourouk), vers 3700-2850 avjc – Époque de Djemdet-Nasr vers 3000-2800 avjc – Période des premières dynasties dites archaïques, Vers 2900 avjc – 2340 avjc, au pays de Sumer – Chronologie générale Proche et Moyen Orient antiques

LES ARTS AU PAYS DE SUMER…

Au IVe millénaire avjc, entre 3700 et 2850 avjc, on organise de grands travaux d’irrigation dans les plaines fertiles de la Mésopotamie. La population s’accroît. On construit des cités entre les fleuves du Tigre et de l’Euphrate… Au pays de Sumer, la civilisation prend son essor…

D'après le Roi-Prêtre et le troupeau sacré d'Inanna, empreinte de sceau-cylindre, Uruk, vers 3000 ans avjc, époque de Djemdet-Nasr, Mésompotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le Roi-Prêtre et le troupeau sacré d’Inanna, empreinte de sceau-cylindre, Uruk, vers 3000 ans avjc, époque de Djemdet-Nasr, Mésompotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Le roi mésopotamien idéal, prêtre et jardinier, nourrit le troupeau sacré de la déesse Inanna et arrose l’arbre de vie…

Les Sumériens sont des bâtisseurs…
Au pays de Sumer, la vie artistique, culturelle, sociale et économique s’organise autour du pouvoir royal et sacerdotal incarné par le souverain de chaque cité… La société sumérienne, hiérarchisée, s’appuie sur un système administratif complexe. Bâtisseurs, les sumériens inaugurent une architecture monumentale…

Les Sumériens inventent l’écriture et utilisent des sceaux-cylindres pour garantir leur comptabilité, leurs transactions et signer des actes de propriété. Les potiers de Sumer produisent des céramiques en quantité…

À l’époque des premières cités mésopotamiennes, les artistes réalisent des bas-reliefs. Ils s’essayent aussi à la sculpture complètement en ronde bosse (on peut tourner autour) :  l’art de la statuaire commence à prendre de l’importance…

D’après des sceaux-cylindres, lapis-lazuli et pierre verte, vers 3300-2500 avjc, Mésopotamie ; une coupe, pierre calcaire et incrustations colorées, vers 3000 ans avjc, Uruk ; et des fauves et capridés, relief, terre cuite, période de Djemdet-Nasr et d’Uruk ; Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des comptes savants et les premiers écrits sumériens
Parmi les innovations les plus importantes, les mésopotamiens mettent au point un système de comptabilité à l’aide des calculi… Les calculi sont des sortes de jetons d’argile dont la forme varie en fonction de l’objet qu’ils représentent… On les utilise déjà dans ces contrées trois mille ans avant la naissance de l’écriture.

Les calculi permettent de désigner et de quantifier des biens ou des marchandises. On grave aussi de nombreux sceaux-cylindres et les artistes développent l’art de la glyptique… Avec les premiers écrits sumériens… l’Histoire commence… Pictographique dans un premier temps, l’écriture devient cunéiforme et permet ainsi de fixer la langue sumérienne…

D’après des jetons de comptabilité provenant de Suse ; une tête en marbre, époque de Djemdet-Nars, vers 3000 avjc, Uruk ; et une bulle-enveloppe et ses calculi, période d’Uruk, vers 3400 avjc, terre un peu cuite, Suse, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

L’ingénieux système des calculi
Dans un premier temps, les calculi sont enfermés dans des enveloppes en argile molle. On marque la surface extérieure de ces bulles de l’empreinte d’un sceau-cylindre. Puis on grave des encoches à l’aide d’un calame – un roseau taillé, symbole des scribes – pour signifier le nombre de calculi contenus dans la bulle d’argile.

Les artisans mésopotamiens façonnent donc de nombreux petits jetons en terre cuite aux formes variées, dont les modèles correspondent à des nombres différents. Pour faire ses comptes, on enferme ses jetons dans une bulle d’argile avant de la sceller. Le sceau permet ainsi d’en garantir le contenu…

D'après un vase en pierre sculptée, capridés et bovidés, fin IVe millénaire avjc Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après un vase en pierre sculptée, capridés et bovidés, fin IVe millénaire avjc Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des pictogrammes à l’écriture cunéiforme…
Plus tard, on remplace les calculi par un dessin de l’objet à côté des impressions qui en indique le nombre. Peu à peu, la bulle s’aplatit et se transforme en support pour dessiner… Ce cheminement aboutit, vers 3300 avjc, à l’élaboration d’un système graphique figuratif : l’écriture pictographique.

Les Mésopotamiens évoluent ensuite vers un système d’idéogrammes qui se rattache désormais au langage et non plus à l’objet… Puis les sumériens mettent au point l’écriture cunéiforme, voir article précédent  Des peuples néolithiques du Levant au génie de Sumer …

De la cité d’Uruk à celle de Suse, la civilisation prospère…
De la ville d’Uruk (actuel Irak), dans la sphère sumérienne, à celle de Suse, en pays d’Élam (Iran actuel), on prospère et on innove… La civilisation mésopotamienne d’Obeid se propage jusque dans les contrées de d’Élam. À Suse, on adopte une culture comparable à celle d’Uruk à la même époque…

D’après une coupe en stéatite, taureau et épis de blé, vers 3500-3000 ans avjc, Uruk ; un vase, bovidés en haut relief, style d’Uruk, calcaire, vers 3300 avjc ; et des pictogrammes, imprimés dans l’argile, Uruk, fin IVe millénaire avjc ; Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Déjà très présents dans l’iconographie de l’époque néolithique, les taureaux, les capridés (chèvres, antilopes, gazelles) et les fauves inspirent souvent les créations mésopotamiennes…

Dynamique, la cité de Suse colonise peu à peu le plateau iranien, et installe de plus en plus de relais sur les voies marchandes… Dans le domaine de l’artisanat, les artisans d’Uruk façonnent des poteries à motifs animaliers parfois en très fort relief…

Au temps d’Uruk, les populations s’enrichissent…
À l’époque d’Uruk, la culture sumérienne et l’architecture se développent… Les maîtres d’œuvre adoptent et respectent certains canons dans leurs constructions. L’écriture fait son apparition ce qui facilite la gestion des biens et les échanges commerciaux. On perfectionne le système de comptabilité qui s’applique aux contrats officiels, mais aussi aux transactions des personnes privées…

D’après une empreinte de sceau, travail des celleriers, terre crue, période d’Uruk, vers 3300 avjc ; des calculi, jetons et enveloppe-bulle d’argile, IVe millénaire avjc, Uruk ; et un sceau surmonté d’un bélier, époque de Djemdet-Nasr ; Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Céramiques et objets en cuivre…
D’Uruk (Sumer) à Suse (Élam), la vie économique prend son envol… au-delà des limites de la centralisation des choses autour du temple et du palais de la cité-état… Dopé par l’invention de l’écriture et le système de calcul, le développement économique favorise l’essor des richesses privées. Ainsi, les mésopotamiens s’entourent de beaux objets, céramiques et objets en cuivre…

En pays élamite, la pratique de l’écriture reste encore timide… Dans le domaine de la céramique, on fabrique des poteries en série de qualité assez sommaire, moins belles que les modèles peints de l’époque précédente. Par contre les sculpteurs travaillent l’albâtre et innovent dans l’art de la statuaire…

D’après des danseuses, décor d’épingle, cuivre, vers 3000 ans avjc, Tello ; et un vase rituel, pierre calcaire et incrustations, Uruk, vers 3000 ans avjc ; Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Technique de la cire perdue et incrustations colorées
Vers 3000 ans avjc, au pays de Sumer, les artistes d’Uruk façonnent des vases rehaussés de belles incrustations colorées et travaillent le cuivre avec la technique de la cire perdue pour fondre des objets comme des épingles… Un moule unique sert de réceptacle au métal, qui ensuite est brisé pour récupérer l’objet ainsi façonné…

URUK, CITÉ DE LA DÉESSE INANNA ET DU DIEU DU CIEL ANU

En Mésopotamie, l’époque d’Uruk se distingue par ses innovations… Les architectes sumériens élaborent les premiers canons de l’architecture mésopotamienne des temples et des palais… et les graveurs de sceaux-cylindres développent l’art de la glyptique…

D'après un sceau-cylindre, scène de culte à Inanna, époque d'Uruk, vers 3200 avjc, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après un sceau-cylindre, scène de culte à Inanna, époque d’Uruk, vers 3200 avjc, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des scribes et des graveurs à Uruk
Les scribes d’Uruk composent des textes gravés sur des tablettes d’argile. On pratique une comptabilité élaborée grâce aux calculi… Les artistes gravent en creux des sceaux-cylindres qui deviennent le support d’une nouvelle expression artistique : l’art de la glyptique. L’art des sceaux-cylindres, qui permettent d’imprimer des motifs dans l’argile, connaît son apogée à l’époque de Djemdet-Nasr vers 3000 ans avjc…

La figure sumérienne dite du roi-prêtre
Une statuette de 25 cm de haut en calcaire, dite du Roi-Prêtre, figure parmi les premiers témoignages de la sculpture en ronde bosse sumérienne (en trois dimensions)… Mais l’artiste travaille sa sculpture sans dégager encore tout à fait complètement son personnage de la pierre.

Le sculpteur nous présente la personne royale nue dans l’attitude d’un orant, en prière. Cette nudité semble inédite et peu habituelle… Par contre, l’évocation et l’exaltation de la piété du souverain illustre le principe d’une longue tradition culturelle et artistique en Mésopotamie…

D’après un Roi-Prêtre, nu, dans l’attitude de l’orant en prière, statuette, vers 3200 avjc, calcaire, Sumer ; une céramique peinte, motifs végétaux, période de Djemdet Nasr, Kish, 3150 – 2900 avjc, Khafadje ; Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Le roi nourrit le troupeau sacré…
À la fin du IVe millénaire avjc, à Uruk au pays de Sumer comme à Suse en Élam, on rencontre plusieurs exemples de ce personnage royal barbu et coiffé d’un serre-tête, dit Roi-Prêtre.

Le plus souvent, il est revêtu d’une robe ou d’une jupe longue, dans une attitude pieuse, solennelle et hiératique… Sur une empreinte de sceau de l’époque de Djemdet-Nasr, deux capridés cabrés sont traités de manière parfaitement symétrique… Les animaux grignotent les végétaux apportés par le roi…

Des représentations de scènes guerrières ou cultuelles sur différents supports, sceaux, vases ou stèles, évoquent une personnalité souveraine qui assume à la fois un pouvoir politique et un rôle sacerdotal (religieux)… Parfois, les artistes mettent en scène la personne royale en train de nourrir le troupeau sacré de la déesse Inanna, par exemple sur des sceaux imprimés dans l’argile…

D'après une cruche, lions et taureaux en haut relief, albâtre, Djemdet-Nars, vers 3000 avjc, Uruk, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une cruche, lions et taureaux en haut relief, albâtre, Djemdet-Nars, vers 3000 avjc, Uruk, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

En Mésopotamie comme ailleurs dans le monde, la végétation et les animaux sont une source d’inspiration artistique intemporelle, décorative et symbolique ou sacrée… ou les trois à la fois…

Les artistes d’Uruk embellissent les sanctuaires
Les architectes sumériens reprennent et amplifient l’héritage néolithique pour construire des temples imposants… La cité d’Uruk possède la particularité d’honorer deux divinités principales : la grande déesse Inanna (Ishtar) et le dieu du Ciel Anu. La cité mésopotamienne idéale comprend une résidence palatiale (avec palais et dépendances) et le temple consacré à la grande divinité tutélaire, protectrice de la cité…

Les architectes sumériens élèvent le Temple Blanc d’Uruk à l’époque contemporaine de l’invention de l’écriture à Sumer… Les artistes magnifient les murs des sanctuaires de niches et de pilastres. Ils réalisent aussi des mosaïques composées de milliers de petits cônes en terre cuite, peints et fixés dans un enduit encore mou…

D’après des mosaïques, cônes peints, terre cuite, temple d’Uruk, fin IVe millénnaire avjc ; et l’architecture sacrée d’Uruk, vers 3500-3000 avjc, Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Le Temple Blanc d’Uruk
Les bâtisseurs élèvent le Temple Blanc consacré au dieu Anu sur une haute terrasse, vers 3300 ans avjc, à l’époque d’Uruk… L’édifice, dont les murs sont peints en blanc – d’où son nom de Temple Blanc – mesure un peu plus de 22 mètres de long sur 17,50 mètres de large.

Les architectes donnent de l’importance à la nef centrale du sanctuaire de plan cruciforme, et plus haute que les salles latérales (sur les côtés). Les cérémonies dédiées au dieu Anu se déroulent alors sur le toit… Un petit temple sumérien à Tell Uqair présente une forme comparable au sanctuaire d’Uruk. Il s’élève sur une double terrasse semi-ovale, et l’intérieur du sanctuaire est décoré de peintures…

D’après le temple de Tell-Uqair, avec double terrasse, Uruk, vers 3300 avjc ; et l’élévation et le plan du Temple Blanc d’Uruk et sa nef cruciforme, vers 3300 avjc, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

L’architecture sumérienne de l’époque d’Uruk, avec ses hautes terrasses, préfigure les futures tours à étages mésopotamiennes, les ziggourats…

À l’époque d’Uruk, l’image du roi prend de l’importance…
Les artistes sumériens représentent les souverains dans différentes situations… La personne royale devient un sujet officiel… Ainsi, les œuvres sculptées ou gravées nous montrent le roi à la chasse, le souverain en guerrier victorieux écrasant ses ennemis ou ramenant de nombreux captifs… ou encore les artistes présentent la personne royale en train de vaquer à ses pieuses activités. On rencontre aussi ce thème royal dans l’art égyptien avec les pharaons…

D'après la stèle dite de La Chasse, vers 3300 ans avjc, Uruk, Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la stèle dite de La Chasse, vers 3300 ans avjc, Uruk, Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

… L’image royale semble répondre à un canon ou à une sorte de protocole… Le roi, vêtu d’une jupe en forme de cloche, arbore souvent une barbe imposante et porte un serre-tête dans ses cheveux. Sur une stèle d’Uruk, le roi se distingue dans une chasse au lion… Le style massif de la sculpture s’explique par un travail sur une pierre très dure.

UNE STATUAIRE ET DES IMAGES STYLISÉES

Les troupeaux sacrés de la déesse Inanna
Un sceau-cylindre d’Uruk montre le souverain barbu et coiffé de son serre-tête dans son rôle sacerdotal… Ainsi, le roi-prêtre nourrit les troupeaux sacrés de la déesse Inanna (Ishtar).

L’enclos est marqué par des hampes à boucle en roseau, qui symbolisent les étendards de la déesse de la Fertilité et des troupeaux. La hampe forme l’idéogramme utilisé par les scribes pour désigner Inanna. Le roi se présente dans une attitude solennelle et hiératique devant des capridés, vers qui il tend des végétaux…

D’après le roi, le troupeau et les étendards d’Inanna, Uruk, vers 3000 ans avjc, ; et les étendards d’Inanna et bétail, relief calcaire, Uruk, vers 3300 avjc, Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Là encore, les animaux du troupeau sont présentés de manière symétrique, dans un univers stylisé et en deux dimensions. On retrouve la notion de symétrie et de stylisation sur un fragment de calcaire sculpté… mais cela n’empêche en rien un rendu très vivant des sujets…

Une statuette sculptée dans le calcaire jaune, véritable ronde-bosse, témoigne de la plus ancienne statuaire créée à Uruk. Les artistes inaugurent un style aux formes ramassées et stylisées… presque cubistes…

D’après une statuette d'orant, période d'Uruk, vers 3300 avjc, calcaire jaune, actuel Irak, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une statuette d’orant, période d’Uruk, vers 3300 avjc, calcaire jaune, actuel Irak, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des créations en albâtre
Les premières manifestations artistiques voient le jour, en particulier dans l’art des sceaux… Comme un peu plus tôt en Mésopotamie, les potiers de Suse ne façonnent plus les belles céramiques peintes à décor stylisé, en vogue à la période précédente. Mais les artistes évoluent et innovent… Ils multiplient, en particulier, les créations en albâtre, d’Uruk à Suse…

À Suse, les artistes créent de nombreux petits vases et des figurines votives en albâtre… Les objets votifs sont des offrandes destinées aux dieux, pour obtenir la réalisation d’un vœu ou pour matérialiser un remerciement dédié à une divinité…

D’après une statuette d’homme à grande barbe, albâtre, Uruk, vers 3000 ans avjc ; et une figurine votive aux grands yeux, albâtre, vers 3700 – 3500 avjc, Tell Brak, Syrie Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

L’ART DES SCEAUX, LA GLYPTIQUE

Aux IVe-IIIe millénaire avjc, de Sumer à Suse, les artistes mésopotamiens pratiquent l’art de la glyptique. Cet art s’exprime en particulier sur les sceaux-cylindres gravés sur divers matériaux pour ensuite imprimer des décors et des inscriptions dans l’argile.

Si les artistes s’inspirent de thèmes sacrés, ils évoquent aussi la vie de tous les jours et les animaux… On situe l’apogée de l’art des sceaux à l’époque de Djemdet-Nasr, vers 3000 ans avjc… Les sceaux-cylindres permettent de marquer une propriété…

D’après une scène mythique, arbre de vie, troupeau et homme-oiseau, sceau-cylindre, vers 2340 – 2200 avjc, période d’Agadé (Akkad), Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une scène mythique, arbre de vie, troupeau et homme-oiseau, sceau-cylindre, vers 2340 – 2200 avjc, période d’Agadé (Akkad), Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

À la fin du IIIe millénaire avjc, les graveurs d’Agadé (sous la dynastie d’Akkad fondée par Sargon) vont mener la glyptique à son apogée… Les artistes illustrent le panthéon mésopotamien et le monde mythique qui s’y rattache sur de nombreux sceaux-cylindres…

C’est quoi la glyptique ?
La glyptique est l’art de la taille de la pierre, en creux ou en relief, qui s’applique en particulier aux décors des sceaux-cylindres, des bulles de calculi, des tablettes…, donc sur des supports de petites dimensions.

Les thèmes principaux sont animaliers, en particulier la figure du dompteur qui apparaît comme un héros ou un maître des animaux et le motif des animaux enchevêtrés très fréquent à l’époque… Le travail de la glyptique prépare les artistes à l’art de la composition et à l’art de la mise en scène en frises…

D’après un sceau-cylindre, frise d’animaux fantastique, Uruk, vers 3500-3000 ans avjc ; et une scène mythologique, Lune et Soleil, sceau-cylindre, calcaire, IVe-IIIe millénaire avjc, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

Des créatures mythiques aux longs cous et à têtes de lion (léontocéphales) et des aigles aux serres acérées… Et une épiphanie des dieux et du monde céleste…

Les graveurs créent des scènes variées
De Sumer à Suse, l’art de la glyptique distingue particulièrement la Mésopotamie… Les artistes composent des scènes variées pour imprimer les sceaux. Les sujets sont gravés en creux dans la pierre ou l’os. Au fil du temps, pour graver leurs cylindres, les graveurs mésopotamiens vont travailler divers matériaux comme le calcaire, la stéatite, le jaspe vert, la serpentine, le cristal de roche, la faïence ou encore le lapis-lazuli…

LA CITÉ DE SUSE AFFIRME SON ORIGINALITÉ ARTISTIQUE

Parallèlement à la culture sumérienne d’Uruk, celle de Suse en pays d’Élam (Iran actuel) prend son essor… À l’époque de la période dite de Djemdet-Nars, à la fin du IVe millénaire avjc, et au début du IIIe millénaire avjc (vers 2800 ans avjc), un grand changement s’opère à Suse, englobée jusqu’alors dans l’aire mésopotamienne…

D'après le Maître des Animaux, mastic de bitume, IVe-IIIe millénaire avjc, proto-élamite, Pays d'Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le Maître des Animaux, mastic de bitume, IVe-IIIe millénaire avjc, proto-élamite, Pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

On rencontre déjà le thème du Maître des Animaux dans la région de Suse dès l’époque néolithique sur des cachets qui remontent à 4200 – 3800 avjc… Puis encore à l’époque des dynasties archaïques sumériennes…

Les graveurs susiens s’inspirent du sacré et du profane
Très proche de la Mésopotamie, Suse développe une civilisation sur le modèle sumérien. Les Susiens pratiquent encore peu l’écriture mais utilisent la comptabilité fondée sur les calculi. On grave des sceaux pour garantir ses transactions…

D’après le Maître des Animaux, sceau d’Ishma-ilum, prince de Kisik, vers 2450 avjc, dynasties archaïques ; une empreinte de sceau, magasin de poteries, époque d’Uruk, vers 3300 ans avjc, Suse, Iran actuel ; et un vase cultuel d’Uruk, scène de culte et procession, vers 3000 avjc, Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

L’enrichissement personnel prend son essor aussi à Suse, au-delà des richesses jusque-là concentrées dans les temples… À côté des scènes sacrées, le répertoire de la glyptique s’inspire aussi de thèmes relatifs à la vie quotidienne des paysans et des artisans, et met en scène des animaux…

Temple à cornes et roi-prêtre
Parmi les sceaux de Suse qui remontent à l’époque d’Uruk, l’un d’eux représente un roi-prêtre et un temple. Le sanctuaire construit sur une haute terrasse est orné de cornes, comme pour les tiares des dieux. Dans la tradition mésopotamienne et à Suse, les cornes symbolisent la puissance divine…

D’après une image de temple, empreinte sur argile, époque d’Uruk, vers 3300 ans avjc, Suse ; un temple et roi-prêtre au combat, empreinte de sceau, époque d’Uruk, vers 3300 avjc, Suse ; et une orante, femme en prière, vers 3200 avjc, époque d’Uruk, Suse, Pays d’Élam ; Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Un temple élevé sur une haute terrasse, à l’image des temples mésopotamiens…

Une jupe en forme de cloche et un serre-tête
Le roi-prêtre, barbu, porte une tenue comparable à celle des rois mésopotamiens, avec une jupe en forme de cloche et un serre-tête. Le souverain armé d’un arc et de flèches abat ses ennemis… Le dessin du sceau illustre l’importante figure du roi-prêtre, un personnage associé à la tradition sumérienne et mésopotamienne, qui règne sur la cité-état et préside aux activités sacrées…

D’après un vase cultuel à libations, scènes de culte, albâtre, et détail frise de capridés, Uruk, vers 3500-3000 ans avjc, Irak actuel, Mésopotamie. (Marsailly/Blogostelle)

On remarque les drôles de barbiches géométrisées des capridés, interprétées en forme de trapèze…

De Suse à Anshân en pays d’Élam
Une culture originale émerge à Suse vers 3300 ans avjc, à la fin de la période d’Uruk… Organisation, hiérarchisation et spécialisation du travail permettent à la cité de s’affranchir un temps de l’influence sumérienne…

Pour écrire, on utilise d’abord des pictogrammes, composées de symboles et de signes qui évoquent des sons, puis les susiens adoptent le système cunéiforme sumérien, dont les lettres ressemblent à des clous… L’écriture cunéiforme est utilisée partout dans l’Orient Ancien jusqu’au Ier millénaire avjc…

Céramique et albâtre
À Suse, les graveurs de sceaux représentent des scènes sacrées mais aussi des images d’animaux et de la vie quotidienne. Ainsi, on assiste à des chasses, à des travaux l’élevage ou d’agriculture, à des récoltes, à la fabrication du pain ou encore à l’activité de tissage…

D’après un petit singe et un vase-oiseau, albâtre, Suse, art proto-élamite, IIIe millénaire avjc, Elam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Les artistes du pays d’Élam façonnent aussi des vases en albâtre en forme d’animaux et des statuettes destinées à perpétuer les prières des fidèles dans les temples… Ainsi, une belle petite sculpture d’albâtre représente une orante, une femme en prière agenouillée…

Sur douze centimètres, l’artiste compose des formes simplifiées et une silhouette ramassée, dont les jambes sont enveloppées dans sa robe… Le sculpteur met en valeur l’attitude pieuse de son personnage féminin, dont la forme et l’expression évoquent un esprit de pureté …

D’après une épingle en cuivre à tête de bouc, fondue à la cire perdue, vers 3300 ans avjc, Suse Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une épingle en cuivre à tête de bouc, fondue à la cire perdue, vers 3300 ans avjc, Suse Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Anshân, nouvelle capitale élamite…
À l’époque dite proto-élamite, une nouvelle civilisation s’impose et s’épanouit au cœur de l’Élam… Au IVe millénaire avjc, les montagnards du Fars descendent dans la plaine et fondent une nouvelle cité, Anshân.

Au IIIe millénaire avjc, ces peuples aspirent à exprimer leur culture et leurs caractères propres. Ils vont s’affranchir de la civilisation sumérienne d’Uruk. Les spécialistes parlent d’un art proto-élamite…

D'après un Taureau en argent, et vase, vers 3100–2900 avjc, pays d'Elam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)
D’après un Taureau en argent, et vase, vers 3100–2900 avjc, pays d’Elam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Le pays Élamite réunit deux peuples : les gens de la plaine qui vivent autour de Suse et les montagnards du Fars, situé au cœur de l’Élam, dans l’actuelle région de Chiraz. Les montagnards descendent dans la plaine et mettent fin à la brillante civilisation d’Uruk… Anshân, de nos jours Tall-i Malyan (ou Tepe Malyan), assoit un temps sa suprématie…

Les marchands élamites installent des relais
Les nouveaux venus imposent leur langue (dite proto-élamite) que l’on rencontre aussi sur des inscriptions. Mais les premières écritures du monde élamite diffèrent de celles du système sumérien… Les marchands élamites installent des relais pour acheminer les matières premières dont la région a besoin, comme le lapis-lazuli, depuis l’Afghanistan et parfois plus loin encore…

D’après un vase-animal, porcin, albâtre, vers 3300 avjc, Élam, époque d’Uruk ; une empreinte de sceau, Lionnes, vers 3000-2900 avjc, pays d’Élam ; et des frises et écriture proto-élamite, vers 3100-2850 avjc, Pays d’Élam ; Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Les animaux racontent des histoires…
Dans le monde élamite, le répertoire iconographique des sceaux mise surtout sur la mise en scène des animaux, à la manière des fables… C’est à l’aide de ce répertoire animalier que les artistes d’Élam évoquent toutes sortes d’activités humaines… On rencontre notamment sur les sceaux des animaux qui imitent les activités humaines, comme la poterie ou le tissage…

Ailleurs, ce sont des lionnes dressées sur leurs pattes qui évoquent l’attitude des atlantes… Ces fauves supportent une montagne suggérée par une série de pyramides faites de boules ou d’écailles… La lionne atlante est accompagnée de taureaux et supporte les montagnes cosmiques séparées par des arbres… L’empreinte de sceau porte des signes de comptes et d’écriture dite proto-élamite, en haut et revers…

D’après une tablette à décor de lionnes-atlantes, avec inscription comptable au revers, vers 3000-2900 avjc, Suse, pays d’Élam et une lionne-atlante et taureaux, vers 3000-2900 ans avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

De Suse à Anshân, les graveurs de sceaux innovent…
Les graveurs élamites représentent aussi les personnifications des éléments naturels. Ces puissances apparaissent dans la cosmogonie comme les garantes de la stabilité du monde… De Suse à Anshân, les graveurs de sceaux pratiquent une gravure en léger relief, dont le style empreint de vivacité renouvelle le sens du mouvement et de l’espace…

Une petite statuette de lionne aux lignes modernes…
Parmi les rares rondes-bosses (sculptures en trois dimensions) de cette époque, une lionne, qui mesure un peu plus de 8 centimètres de haut, illustre le talent des sculpteurs de l’Élam pour créer des œuvres de très petites dimensions…

L’artiste sculpte la petite Lionne dite de Guennol, petit chef-d’œuvre, dans du calcaire cristallin ou magnésite. Cette figure mi-humaine mi-animale, découverte près de Bagdad, remonte à la période dite proto-élamite, vers 3300-2800 avjc. Provenant d’une collection privée elle a été conservée longtemps au Brooklyn Museum.

D’après la sculpture dite La Lionne de Guennol, vers 3300-2800 avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)
D’après la sculpture dite La Lionne de Guennol, vers 3300-2800 avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Vers 2800 Suse réintègre la sphère culturelle sumérienne…
Située à la lisière de la Mésopotamie et du plateau iranien, selon les époques, la cité de Suse se rattache au monde culturel sumérien et mésopotamien ou à l’univers élamite du plateau iranien… La civilisation proto-élamite englobe Suse et rayonne au-delà de la région du Fars où elle est née. Puis la civilisation proto-élamite s’éteint vers 2800 ans avjc…

La cité de Suse réintègre alors la sphère culturelle sumérienne à l’époque dite des dynasties archaïques (dite aussi présargonique). C’est seulement au début du IIe millénaire avjc qu’une grande civilisation élamite va renaître…

UN TRÉSOR CACHÉ DANS L’ACROPOLE DE SUSE…

Deux poteries, dont une jarre en céramique, proviennent d’un trésor dit du Vase à la cachette, enfoui dans les vestiges de l’acropole de Suse. Ce vase remonte au IIIe millénaire avjc, période des dynasties archaïques en Mésopotamie. Une acropole désigne des constructions fortifiées en hauteur, qui le plus souvent comprennent résidences royales et temples…

D’après une jarre, terre cuite peinte, trésor du Vase à la Cachette, Suse, milieu du IIIe millénaire avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)
D’après une jarre, terre cuite peinte, trésor du Vase à la Cachette, Suse, milieu du IIIe millénaire avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Des objets précieux et des sceaux
Le trésor dit du Vase à la Cachette rassemble céramiques, cuivre, bronze, argent, or, albâtre et lapis-lazuli… Deux jarres d’une cinquantaine de centimètres, en terre cuite peinte avec couvercle, dont l’une, avec un couvercle en cuivre (disparu), renferment alors divers objets précieux… Les poteries abritent aussi des sceaux…

Les sceaux les plus anciens remontent à l’époque dite proto-élamite, vers 3100-2750 avjc. D’autres, plus récents, sont réalisés vers 2450 avjc, à l’époque de la première dynastie d’Ur… Le trésor de Suse renferme 29 vases dont 11 en albâtre, un miroir, 3 anneaux en or, un autre en argent, des perles en or, des outils et des armes en cuivre et en bronze…

D'après le décor du vase à la Cachette, Suse, milieu du IIIe millénaire avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)
D’après le décor du vase à la Cachette, Suse, milieu du IIIe millénaire avjc, pays d’Élam, Iran actuel, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

Les vases en albâtre sont en albâtre dit rubané. L’albâtre rubané, qui provient probablement de la région du Séistan (à l’époque à cheval sur Iran-Afghanistan), se distingue par ses belles veines très décoratives, en forme de ruban… On dépose aussi une grenouille sculptée dans le lapis-lazuli, une pierre semi-précieuse qui provient d’Afghanistan.

Du cuivre et du bronze
Plusieurs objets en cuivre et en bronze, comme des outils, des armes et des vases viennent enrichir le dépôt de Suse. Certains outils et objets en métal servent peut-être de poids ou de lingots. Les pièces en bronze sont réalisés grâce à l’alliage du cuivre et de l’étain, une technique déjà maîtrisée à cette époque. Le cuivre provient sans doute d’Oman en Arabie…

… Il est possible aussi que ces richesses soient à l’origine le tribut d’un vassal à un prince local. Au milieu du IIIe millénaire avjc, Suse entretient des liens culturels étroits avec la Mésopotamie, toute proche, mais développe aussi des échanges marchands avec l’Afghanistan, les régions du Golf-Persique et de l’Arabie… et jusqu’à l’Indus lointain…

D’après un orant vêtu du kaunakès, vers 2500 ans avjc, albâtre, époque des dynasties archaïques sumériennes, Suse, pays d’Élam, Orient ancien. (Marsailly/Blogostelle)

La touche cubiste des artistes de Suse…
Les artistes de Suse continuent pourtant d’insuffler leur touche artistique propre dans la glyptique comme dans la statuaire. Une statuette d’orant qui remonte à l’époque des dynasties archaïques se démarque des canons mésopotamiens…

Le personnage porte le kaunakès mésopotamien, une robe à franges qui lui couvre l’épaule gauche comme c’est la tradition pour les femmes et les rois. Mais la touche cubiste de la sculpture signe l’originalité des artistes de Suse…

En Mésopotamie, au cours de la période des dynasties archaïques, qui perdure cinq cents ans, on élabore le principe de la cité-principauté, on élève des palais et des temples, on sculpte des reliefs commémoratifs, on grave des sceaux… On fonde des royaumes qui rivalisent pour conquérir la suprématie…

Article suivant : Les sculpteurs sumériens expriment la ferveur des orants

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Publié par Maryse Marsailly

Blogostelle : Histoire de l'Art et du Sacré. Civilisations, chefs-d'œuvre, mythes, symboles..., tout un univers s'exprime dans les œuvres d'art.

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