La période des temples rupestres
Quand les artistes de l’Inde ancienne creusent la roche de la montagne pour aménager des sanctuaires et des monastères… À cette époque, la dynastie Satavahana règne du Nord au Sud de l’Inde. Elle sera confrontée à des envahisseurs au début du IIe siècle. Au cours du Ier siècle avjc et du Ier siècle, de Bhaja à Karlî, apparaît un nouveau type de temples rupestres. L’architecture évolue, comme la sculpture, de plus en plus abondante.
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour novembre 2024 –

REPÈRES CHRONOLOGIQUES. La période des temples rupestres : Ier siècle avjc – IIe siècle. Inde du Nord. Dynastie Shunga : 176 – 64 avjc. Dynastie Kanva : 72 ou 78 – environ 28 avjc. Inde du Nord et Inde du Sud. Dynastie Satavahana : vers 30 avjc – environ 220 : sites bouddhiques et temples rupestres. Chronologie Arts de l’Inde Ancienne
LES TEMPLES DE BHAJA ET KONDANE
Le site de Bhaja, situé Maharashtra, abrite l’un des plus anciens temples rupestres du pays. Entouré de monastères, il est édifié au Ier siècle avjc sous l’égide d’une dynastie inconnue, avant que les Satavahana n’imposent leur hégémonie sur la région…

Des cavernes abritent les moines à Bhaja
Un immense sanctuaire
Autour du Ier siècle avjc, les artistes creusent et aménagent le temple de Bhaja au Maharashtra. Les architectes construisent un immense sanctuaire tout en longueur, et le dotent d’une abside en forme d’hémicycle..
Le temple de Kondane, situé également au Maharashtra, relève de la même conception architecturale. Des monastères bouddhiques entourent le grand temple de Bhaja qui abrite un stûpa protégé, nommé un dagoda.

Salle commune et cellules pour les moines
Les monastères rupestres, Vihâra, sont des résidences permanentes ou provisoires dédiées aux moines de diverses obédiences. La plupart de ces lieux d’accueil des moines n’ont plus de façade…
Encore très simples et de dimensions modestes, les abris-cavernes monastiques possèdent tous une salle commune sans piliers ni colonnes, sur laquelle s’ouvrent les austères cellules des moines. Ces petites chambres monacales se résument à une banquette de pierre pour faire office de lit.
Les moines bouddhistes et jaïns voyagent beaucoup
Les moines des différentes écoles spirituelles (bouddhistes, jaïns…) voyagent beaucoup. Ils se rendent de ville en ville et de village en village pour prêcher et convertir la population à leurs doctrines.
Pour se mettre à l’abri des moussons, les moines rejoignent les cavernes rupestres érigées pour eux. Mais on occupe aussi certains monastères de manière permanente…
Voir aussi les articles L’époque védique, la poésie sacrée des hymnes et Bouddhisme et Jaïnisme, des nouvelles sources d’inspiration artistique

Entrée monumentale, auvent et balcons
Un grand auvent agrémenté d’un arc
Le temple de Bhaja est construit au Ier siècle avjc sous l’égide d’une dynastie inconnue. Mais pour certains spécialistes sa construction remonterait au IIe siècle avjc. On pénètre dans le temple par une grande porte élevée en plein cintre…
L’entrée monumentale de Bhaja possède un grand auvent agrémenté d’un arc décoratif. Les poutres de bois rappellent l’architecture représentée sur les reliefs du stûpâ de Bhârhut au IIe siècle avjc. Mais les personnages sculptés à Bhaja ne sont plus vêtus de la même manière, la mode évolue…
Deux portes encadrent l’entrée principale
Au cours de cette période, les temples rupestres sont conçus avec trois entrées. Une entrée principale, très haute, s’élève en plein cintre… Sur les côtés, les architectes installent deux portes plus basses, plus petites et plus étroites, qui affichent un demi cintre.

Les trois entrées du temple de Bhaja répondent au plan intérieur du sanctuaire : un plan oblong, des bas-côtés et une extrémité en forme d’abside.
À Bhaja et Kondane, des claires-voies filtrent la lumière
Dans le même esprit stylistique que sur les reliefs historiés de Bhârut qui montrent des lieux saints, les artistes qui travaillent à Bhaja et Kondane magnifient la façade du temple… Ils élèvent une porte monumentale en forme de « porte-fenêtre »…
L’entrée est ombragée grâce à un auvent soutenu par des poutrelles imitées dans la pierre. Un arc ornemental épouse le plein cintre de la porte.
Sur la partie haute de l’entrée du temple, on installe un appareillage de bois (parfois disparu) composé d’arcs et de traverses. Cette fenêtre à claire-voie, soutenue à l’origine par des jambages en bois, permet de filtrer la lumière qui pénètre dans le sanctuaire…

Les vestiges du temple de Kondane ont conservé son appareillage de bois formant une claire-voie…
Des lieux saints
Il existe deux sortes d’espace sacré : les stûpas qui sont des monuments funéraires et reliquaires exclusivement bouddhiques et les Çaitya. Bhaja comme Kondane sont des Çaitya, c’est-à-dire des lieux saints sous forme de temple…
Les artistes de l’Inde ancienne sculptent un important décor sur la façade des temples.. Ces ornements rappellent les décors des riches demeures ou des palais à étages que l’on peut voir sur les représentations de Bhârut…
Voir le relief historié l’Assemblée des Dieux dans le palais d’Indra : article L’art bouddhique des stûpas de Sânchî et Bhârhut au Madhya Pradesh

Cependant, à Bhaja et Kondane, le traitement architectural apparaît beaucoup plus évolué qu’à l’époque précédente…
De Bhaja à Kondane l’architecture évolue
Entrée monumentale, nef et bas-côtés
À Bhaja comme à Kondane, la nef du temple est flanquée de deux salles collatérales très étroites. On retrouve ces principes d’élévation dans plusieurs temples rupestres de la même époque.
L’existence de bas-côtés et la conception d’une porte d’entrée monumentale ne sont pas nouveaux. On peut déjà voir ce type de construction sur les édifices représentés sur les reliefs de Bhârhut.

Des balcons de plus en plus architecturés
Par contre, les façades des temples de Bhaja et de Kondane affichent un décor en haut relief, avec des balcons soutenus par des consoles ou par des pièces d’architecture élaborées…
Ce ne sont plus de simples ouvertures sur l’extérieur, supportées par un étage inférieur ou par des colonnes comme on les représente à Bhârut… Sur les temples de Bhaja et Kondane, il s’agit de véritables balcons architecturés, conçus en avancée…
La présence de véritables balcons, d’écrans ajourés et la tenue vestimentaire de certains personnages permettent de dater les temples de Bhaja et Kondane autour du Ier siècle avjc.

La nef charpentée de Bhaja abrite un dagoba
À l’intérieur du temple de Bhaja, l’espace sacré est rythmé par deux rangs de colonnes et une série de fûts octogonaux. Ces piliers divisent le sanctuaire en une très vaste nef à laquelle se rajoutent deux bas-côtés…
Une gigantesque charpente en bois
Pour soutenir le plafond en berceau surélevé de la nef, on construit une gigantesque charpente en bois, plaquée et fixée à la paroi. Plus tard, les artistes sculpteurs vont créer des charpentes de pierre qui imitent le bois…
Dans le temple de Bhaja, on élève la charpente grâce à un assemblage de gigantesques arceaux verticaux et de pannes qui forment les lignes horizontales… La demi coupole surélevée du lieu saint est également charpentée par des arcs rayonnants. Le sanctuaire abrite un dagoba, c’est-à-dire un stûpa intérieur, un monument reliquaire bouddhique.

Le toit en berceau de Bhaja
Pour le temple de Bhaja, les bâtisseurs élèvent la nef en plein cintre et l’habillent d’une charpente de bois ajustée avec un grand savoir-faire… Aux IIe et Ier siècles avjc, les temples sont tous construits avec des toits en berceau charpentés.
À Bhaja, la roche est taillée en forme de berceau de manière à pouvoir y installer la charpente. Un assemblage en bois forme à l’origine un treillis qui permet de filtrer la lumière.
Cerces, pannes et charpente
Les cerces (verticales) et les pannes (horizontales) de la charpente de Bhaja sont emboîtées les unes dans les autres grâce à un système de tenons et de mortaises. Les pannes de la charpente en berceau semblent se prolonger jusqu’aux colonnes polygonales et en demi-cercle.

Un esprit décoratif monumental
D’autres temples rupestres de la même époque possèdent aussi une charpente intérieure en bois (qui souvent a disparu), construite sur le même modèle que celui de Kondane ou Bhaja…
À l’extérieur, ces sanctuaires présentent un agencement analogue… Les ornements dignes des palais ou des nobles demeures soulignent la monumentalité de ces lieux sacrés et leur grande valeur spirituelle…
LA SECONDE PÉRIODE DES TEMPLES RUPESTRES
La deuxième période des temples rupestres bouddhiques, au cours du Ier siècle, inaugure une évolution dans l’architecture, comme l’illustre l’une des cavernes de Nasik, au Maharashtra. Le site de de Nasik abrite 24 grottes creusées dans la roche entre les Ier et IIIe siècle.

La caverne 18 de Nasik
Une fenêtre œil de bœuf filtre la lumière
Le principe de l’immense porte d’entrée accompagnée de deux entrées plus basses, comme à Bhaja au Ier siècle avjc, disparaît… Les façades se déploient maintenant sur deux registres séparés par une balustrade.
Au niveau inférieur, on installe maintenant une porte unique et à taille humaine, qui invite le visiteur à pénétrer dans le sanctuaire… Cette porte simple est surmontée en général d’une fenêtre aveugle et décorative en plein cintre. On retrouve l’auvent traditionnel en forme d’arc.
Au niveau supérieur, une très grande fenêtre appelée œil de bœuf permet de filtrer la lumière grâce à son assemblage de bois. La structure de cette ouverture rappelle la colossale porte d’autrefois… Les artistes multiplient les décors couvrants…

Une porte charpentée imitée dans la pierre
D’après la caverne 18 de Nâsik, entrée et fenêtre œil de bœuf, Ier siècle, Maharashtra, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Le plafond en plein cintre de la nef de la caverne 18 de Nasik a perdu sa charpente de bois… Les colonnes intérieures sont encore assez simples avec une petite base pyramidale couronnée d’un vase d’où s’élève le fût… On s’élance vers le haut…
À l’extérieur, les artistes sculptent l’encadrement de la porte du temple. Ils interprètent dans la pierre une entrée charpentée et son auvent. Sous l’auvent, on sculpte des animaux et des motifs symboliques au-dessus d’une claire-voie fictive, qui transpose dans la pierre un écran ajouré pour tamiser la lumière.

Deux dvarapala gardent le lieu saint
Un décor végétal anime les jambages de la porte du temple de Nâsik. Cette entrée est encadrée à l’origine par deux dvarapalas (gardiens de porte)… Le gardien de porte encore en place, coiffé d’un turban, porte un lotus. Ce personnage rappelle les dvarapalas des stûpas de Sânchî.
Sur les côtés de la porte d’entrée du temple, deux escaliers mènent à des monastères… La façade affiche deux registres avec en haut l’immense fenêtre intégrée dans un décor de balustrades et de colonnes sculptées…



D’après la caverne 18 de Nâsik, façade et entrée, Ier siècle, Maharashtra, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
La dynastie Sâtavâhana autour du Ier siècle
L’empreinte des Sâtavâhana jusque dans le Sud
Le stûpa n °1 ou grand stûpa de Sânchî conserve les traces de la dynastie Sâtavâhana sur des ouvrages sculptés autour du Ier siècle L’un des rois de cette lignée épouse une princesse de la région de Bombay et élargit ainsi son hégémonie sur des territoires du Sud, riches en cavernes et en falaises rocheuses…
La roche des falaises est propice à la construction de temples ou de monastères rupestres. Confronté à des envahisseurs, les Sâtavâhana vont perdre leur hégémonie au début du IIe siècle apjc. Ils ne sont peut-être pas les initiateurs du temple rupestre de Karlî (ou Karla)…
LE TEMPLE BOUDDHIQUE DE KARLÎ
La troisième période des temples rupestres s’épanouit entre la fin du Ier siècle (sous les Sâtavâhana) et le début du IIe siècle (sous des envahisseurs). Ce moment correspond à l’apogée des temples rupestres bouddhiques, comme à Karlî ou Bedsa, situés au Maharashtra.

Le temple de Karlî innove avec sa véranda
Dans la région située à l’Est de Bombay, vers la fin du Ier siècle apjc et au début du IIe siècle apjc, on érige le grand temple rupestre de Karlî (ou Karla). Cet édifice monumental couronne une évolution dans l’architecture des temples et des monastères rupestres de l’Inde ancienne.
Les constructions de cette époque possèdent une structure ouverte en façade, comme une sorte de véranda qui introduit le visiteur dans le lieu saint. Les édifices sacrés sont tous magnifiés par des séries de colonnes et de nombreux décors…

Apogée des temples rupestres
La nef abrite un grand dagoba
On entre dans le temple de Karlî par une porte à échelle humaine. L’entrée est surmontée par l’immense fenêtre en plein cintre, œil de bœuf, héritée de la période précédente. Cette fenêtre filtre la lumière grâce au traditionnel assemblage de bois en claire-voie. Les deux bas-côtés sont éclairés par des portes ou des fenêtres.
À Karlî, la grande nouveauté, c’est la façade du temple qui compose la partie postérieure d’une véranda, un espace ouvert à l’avant du temple… La nef est habillée d’une charpente en bois. Au fond du sanctuaire, on installe un dagoba (stûpa protégé). Le faîtage du stûpa se compose d’une pyramide inversée quadrangulaire et à degrés, créant un encorbellement…

Le temple de Karlî possède une entrée en véranda et une nef toute en longueur…
Une série de colonnes élancées…
L’intérieur de la nef est rythmée grâce à une série de colonnes très élaborées. La base des colonnes prend la forme d’un élément pyramidal, qui supporte un vase d’où jaillit un fût élancé… Les chapiteaux sont campaniformes (en forme de cloche) et côtelés…
Les formes des chapiteaux rappellent celle d’un bouton de fleur de lotus… Le lotus symbolise la naissance et l’épanouissement spirituel dans le bouddhisme comme dans l’hindouisme… Une pyramide inversée soutient un entablement qui porte des sculptures…

Des éléphants sculptés sur les chapiteaux
La charpente en bois de la nef de Karlî rappelle par sa forme et son élévation les ancestrales portes monumentales… Symétrie, moulures, encorbellements, forêt de colonnes et chapiteaux sculptés avec soin animent l’espace intérieur de ce vaste temple rupestre…
En haut des colonnes et montés sur des éléphants, on est charmé par des couples sculptés plein de vivacité… L’habillage en bois de la nef, le style très élaboré des colonnes et des sculptures apportent une perspective et une dimension nouvelle à un ensemble architectural qui signe là une évolution…

Les décors sculptés se multiplient
Un espace sacré monumental
Derrière la grande colonne et la véranda de l’entrée du temple de Karlî, on aperçoit la façade elle-même. Les cerceaux en bois de la nef en berceau semblent plonger… et rejoindre les soutiens d’entablement des colonnes ornées d’éléphants… Cet effet visuel accentue encore la hauteur impressionnante des lieux et le sentiment de monumentalité de cet espace sacré.
Des façades imposantes et sculptées
De la fin du Ier siècle apjc au début du IIe siècle apjc, à Bedsa comme à Karlî, les architectes reprennent l’idée d’une grande façade monumentale et sculpturale. Mais contrairement aux périodes précédentes, ils intègrent des portes à taille humaine et couronnent ces portes en berceau de tympans aveugles en plein cintre…

Les bâtisseurs conservent donc le motif du plein cintre dans leur construction. Au-dessus de la porte, ils installent toujours une large et très grande fenêtre. Les constructeurs ont conservé le principe d’un savant assemblage de bois pour filtrer et laisser passer la lumière à l’intérieur du sanctuaire… En Inde, en langage sanscrit, on appelle ce type d’ouverture “œil de bœuf”.
Le plus souvent, les temples anciens de l’Inde ont perdu leur habillage de bois, un matériau périssable… Pour éclairer les bas-côtés des sanctuaires, on prévoit des fenêtres ou des portes. À Karlî, on innove surtout en érigeant une construction ouverte sur deux niveaux en avant de la façade, c’est la fameuse véranda.

La grande colonne de Karlî
Une colonne colossale ornée de lions trône accueille le visiteur devant le temple de Karlî… Cette colonne rappelle les colonnes de L’art Mauya érigées en particulier sous le règne d’Açoka. Cette unique colonne renvoie peut être aussi au thème mythique de l’axe cosmique, axe du monde ou centre du monde…
De manière universelle, les lieux sacrés matérialisent des ponts ou des passages symboliques entre le monde d’ici-bas et le monde divin ou métaphysique. En avançant dans les sanctuaires, les visiteurs quittent le monde profane pour pénétrer dans une aire spirituelle et sacrée…

À Karlî, des grands couples sensuels accueillent le visiteur
Sur la façade de Karlî, les artistes sculptent des couples presque colossaux… Ces personnages sobres mais non dépourvus d’élégance sont beaucoup plus grands que nature…
Le personnage féminin porte un grand drapé à repli, qui semble transparent grâce à la finesse du travail du sculpteur. Son vêtement est tenu par une ceinture décorative fermée par des plaques… Poitrine et ventre dénudés, cette gracieuse figure féminine arbore des lignes sensuelles et lève les bras dans un geste d’adoration.


D’après la véranda d’un monastère rupestre jaïn, décors sculptés foisonnants, Ier siècle, Orissa, Khandagiri-Udayagiri, Sud, Inde ancienne. (Marsailly/Blogostelle)
Le goût pour une exubérance décorative
À l’origine, les artistes laissent des espaces vides entre les couples de Karlî et sur les tympans des portes. Plus tard, vers les Ve et VIe siècles, d’autres artistes sculptent des frises bouddhiques qui vont venir combler ces espaces nus…
Parmi les singularités de l’art de l’Inde ancienne : on n’aime pas le vide, on préfère l’exubérance décorative. Comme l’illustre aussi les décors d’un monastère rupestre jaïn en Orissa…

Aux Ier et IIe siècle apjc, la dynastie Kushâna insuffle un nouvel élan aux activités artistiques. Les écoles de Mathurâ dans le Nord de l’Inde et d’Amaravatî dans le Sud se distinguent particulièrement dans le domaine de la sculpture… et signent un nouveau développement de l’art bouddhique…
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