Le temps des mégalithes
Les mégalithes fascinent encore… Au cours de la période ancienne du néolithique, des peuples construisent des tombes et des structures funéraires à l’aide de pierres mégalithiques. L’origine et la signification culturelle exacte de ces monuments, en relation étroite avec le monde des morts, restent méconnues. Ces constructions sont spécifiques à l’Ouest de l’Europe…
Par Maryse Marsailly (@blogostelle)
– Dernière mise à jour février 2021 –

REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Néolithique ancien :Ve et début IVe millénaire avjc. – Néolithique moyen : IVe millénaire avjc – 2500 avjc. Chronologie générale Néolithique-Âge du Bronze
CAIRNS, DOLMENS ET DALLES DE PIERRE NÉOLITHIQUES
Entre 5000 et 2000 ans avjc, le phénomène mégalithique émerge à l’Ouest de l’Europe, en particulier le long de la côte Atlantique, après l’adoption du mode de vie néolithique dans ces régions…

Mégalithes, les « grandes pierres »
Les bâtisseurs néolithiques de mégalithes élèvent des constructions variées, de manière spontanée, dans diverses régions d’Europe. Le terme mégalithe vient du grec et signifie grande pierre. En breton, le mot dolmen désigne une table de pierre.
Les régions du Nord de l’Europe, les îles britanniques, la façade Atlantique, – de la Normandie jusqu’au Poitou – et la péninsule ibérique sont riches en mégalithes. Les mégalithes expriment une première forme d’architecture en Europe.
Les plus anciens monuments mégalithiques sont élevés entre 5000 et 4000 ans avjc. Les plus récents remontent à de 2000 avjc environ. En Orient, les pyramides égyptiennes sont érigées à l’aide d’énormes blocs de pierre à partir de 3000 avjc…

Le couloir du dolmen du cairn de Gavrinis, qui permet d’accéder à la chambre funéraire, mesure 14 mètres de long…
Cairns ou tumulus abritent des chambres funéraires
Les différentes couches superposées des sites mégalithiques révèlent des évolutions et différentes périodes d’utilisation de ces monuments.
Le plus souvent, les mégalithes se composent de plusieurs chambres funéraires, rondes ou carrées, dont l’accès se fait par un couloir. L’ensemble est abrité soit par un amoncellement de pierres, appelé cairn, soit par un amas de terre et de pierraille, nommé tumulus.



D’après le cairn de Barnenez, monument mégalithique, muraille et hypogées, vers 4000 avjc, Plouezoc’h, Finistère, Bretagne, France, néolithique. (Marsailly/Blogostelle)
Le mégalithe de Barnenez abrite des chambres funéraires constituées de domaines à couloirs.
De hauts lieux funéraires sanctuarisés
En France, on peut admirer beaucoup de mégalithes en Bretagne, comme à Gavrinis, à Carnac ou à Barnenez. On rencontre aussi des tumulus géants dans le Nord de l’Europe, qui mesurent jusqu’à 150 mètres de long, et dont les tertres protègent des tombes en bois. Ces hauts lieux funéraires semblent constituer des sanctuaires…
On construit les cairns néolithiques sur les hauteurs…
Les monuments mégalithiques les plus anciens sont les cairns. Ils sont construits en pierres sèches et bordés de murailles. Ils forment un ensemble bien visible de loin.
Les constructeurs choisissent de préférence de les édifier sur des hauteurs, ce qui accentue encore leur aspect grandiose et impressionnant.

Les onze dolmens de Barnenez
En France, c’est le cas du site de Bougon, dans les Deux-Sèvres, dans le Poitou, dont le sanctuaire comprend cinq tumulus, et de celui de Barnenez dans le Finistère, en Bretagne, qui abrite des hypogées (tombes souterraines).
Les hypogées sont des grottes artificielles creusées et taillées dans la roche. Le cairn breton de Barnenez intègre pas moins de onze dolmens et deux cairns édifiés successivement. Il renferme plusieurs chambres funéraires constituées de domaines à couloirs mégalithiques, dont l’accès est à peu près circulaire.

On voit grand pour le sanctuaire funéraire de Bougon…
De son côté, le vaste sanctuaire poitevin de Bougon comprend cinq tumulus construits entre 4000 et 2000 avjc. Un des plus anciens tumulus de cet ensemble funéraire mesure 22 mètres de long sur 10 mètres de large.
Le tertre est entouré de deux murets de pierraille en gradins. Il abrite deux dolmens, dont les chambres étaient sans doute circulaires à l’origine.
Les couvertures de pierres forment une voûte en encorbellement. Mais les lieux ont été remodelés, et l’une des chambres est devenue rectangulaire.



D’après les tumulus de Bougon, en pierres et à gradins, entre 4000 et 2000 avjc, Deux-Sèvres, France, néolithique. (Marsailly/Blogostelle)
La dernière demeure des défunts… un symbole pour les vivants
Au cours du néolithique, le nombre d’inhumations augmente et la fonction des mégalithes semble avant tout funéraire. Ces expressions monumentales, souvent bien visibles de loin, jouent probablement un rôle symbolique pour les vivants.
La présence silencieuse des mégalithes renvoie au domaine des morts et leur architecture, impressionnante dans le paysage, impose le respect et dégage une aura sacrée… Mais il n’est pas exclu que les mégalithes soient également en relation avec le contrôle des territoires.

Chaque communauté villageoise érige son mégalithe
La répartition géographique des mégalithes laisse apparaître un partage de l’espace entre plusieurs villages. Chaque communauté villageoise néolithique peut édifier son mégalithe et marquer ainsi l’étendue de ses terres..
Comme, bien plus tard, on a élevé des cathédrales ou des églises, des repères eux aussi visibles de loin dans les campagnes, et qui annoncent les villes ou les bourgs…

De gigantesques dalles de couverture couvrent les couloirs
La réalisation des tombes mégalithiques exige un savoir-faire très élaboré. Les architectes néolithiques se servent de matériaux variés et exploitent leur environnement naturel.
Ils utilisent des dalles ou des blocs de roche, des pierres sèches et du bois pour édifier les sépultures. On construit les chambres dédiées aux défunts à l’aide de petites pierres sèches et on utilise des poteaux ou des planches en bois.
Les dalles de couverture des couloirs d’accès sont par contre de très grandes dimensions. Comme pour le cairn de la Table des Marchand, qui remonte à 4000 -3900 avjc, situé à Locmariaquer dans le Morbihan, en Bretagne.

De vastes monuments pour quelques défunts…
Dans un premier temps, les cairns néolithiques renferment beaucoup de chambres funéraires. Mais il existe aussi de vastes monuments qui n’abritent que quelques dépouilles. En Europe de l’Ouest, tout le monde ne bénéficie pas d’une dernière demeure sous mégalithes…
Seuls quatre ou cinq défunts, par exemple, reposent sous l’immense tumulus de Newgrange, en Irlande. Pourtant, l’étude des offrandes et des maisons ne révèle pas de grandes différences de richesses.
Plus à l’Est du continent européen, on n’édifie pas de mégalithes. Mais on aménage déjà, à la fin du néolithique, des tombes parfois riches en or et en cuivre…

Le « grand œuvre » d’une communauté…
Qui donc avait droit à ce privilège et selon quels critères? On sait seulement que de telles constructions supposent quantité de main-d’œuvre et une grande maîtrise technique.
La démesure des cairns semble manifester la volonté des vivants d’édifier des monuments imposants et impressionnants aux yeux de tous. Ce sont également, peut-être, les symboles du grand ouvrage réalisé par une communauté. Comme, aussi, les champs de pierres dressées, en cercle ou en alignements…

Une autorité pour diriger les chantiers mégalithiques ?
Le gigantisme de l’architecture mégalithique suppose des hommes en nombre et des troncs d’arbre pour déplacer et soulever les énormes blocs de roche.
On transporte des pierres de 10 à 20 tonnes en moyenne sur 5 à 6 kilomètres. Une sérieuse organisation paraît nécessaire pour faire aboutir d’aussi vastes chantiers…
On peut donc supposer la présence d’une forme d’autorité puissante, hiérarchisée et centralisée pour diriger des travaux d’une telle ampleur. Et l’existence d’une élite dirigeante qui pourrait aussi veiller au bon déroulement d’éventuelles cérémonies…

Le tumulus circulaire de Newgrange
Les sites de Newgrange, en Irlande, et de Gavrinis, en Bretagne, renferment une chambre funéraire assez modeste. Par contre, leurs tumulus sont très volumineux. Celui de Newgrange atteint près de 90 mètres de diamètre.
Le cairn prend la forme d’une immense masse de pierrailles. Les bâtisseurs consolident cette masse grâce à des parements qu’ils prennent soin de bien agencer. Ils réalisent finalement un monument à degrés.

À Newgrange, le cairn s’intègre dans un cercle de pierres décorées de motifs géométriques. Sa façade est ornée d’un parement de galets blancs parsemé de quelques galets plus sombres. Il abrite un dolmen de petites dimensions, mais la masse du tumulus n’a pas été entièrement explorée.
Quand le soleil pénètre dans la tombe au solstice d’hiver…
Une fenêtre habille l’entrée du tumulus de Newgrange. Elle permet aux rayons du soleil de pénétrer jusque dans la chambre funéraire le jour du solstice d’hiver.



D’après le tumulus de Newgrange, entrée, couloirs, dalles mégalithiques et pierres en encorbellement, vers 3200 avjc, Irlande, IVe millénaire avjc, néolithique. (Marsailly/Blogostelle)
Quand la lumière recommence à croître, après la nuit la plus longue de l’année… Devant l’entrée, un mégalithe orné de spirales trône sur les lieux…
Voir aussi l’article le symbolisme de la spirale
Un jeu de dalles et de pierres parfaitement ajustées
Dans certaines constructions funéraires, les architectes néolithiques réalisent des encorbellements, comme à Newgrange.
Ces encorbellements sont montés à l’aide de dalles plates, grandes ou petites, que les constructeurs ajustent avec précision. Le tumulus ou le cairn, qui recouvre le dolmen, permet de maintenir et d’équilibrer l’ensemble.

Les méandres du dolmen de Gavrinis
En France, le mégalithe de Gavrinis, dans le Morbihan, en Bretagne, est doté d’un très grand cairn. Plusieurs massifs construits en pierres sèches forment un cairn en gradins.
Le couloir du dolmen mesure 14 mètres de long. Il permet d’accéder à la chambre funéraire, pourvue d’une pierre de seuil surélevée. L’espace quadrangulaire de la chambre de Gavrinis mesure environ 2,50 mètres de côté.



D’après le dolmen à couloirs de Gavrinis, cairn et dalles orthostates gravées, vers 3500 avjc, Morbihan, Bretagne, France, IVe millénaire avjc, néolithique. (Marsailly/Blogostelle)
Les bâtisseurs de Gavrinis installent aussi 29 très grandes pierres plates, dites « dalles orthostates, » pour habiller le dolmen. 23 dalles sont entièrement ornées de séries de méandres. Ce décor gravé couvrant est agrémenté aussi par quelques motifs de haches, de serpents ou de séries d’arcs…
DES CHAMPS DE PIERRES DRESSÉES
Souvent associés à des sépultures, on peut rencontrer des ensembles mégalithes de pierres isolées ou regroupées. Ces menhirs et mégalithes dressés parsèment les paysages néolithiques…

On compose un ensemble avec des pierres géantes…
Les bâtisseurs du néolithique ont implanté des pierres géantes dans les campagnes, fichées en terre. Ils utilisent des grandes pierres dressées, isolées ou groupées, pour créer une composition d’ensemble.
Parfois ces pierres monumentales sont organisées en alignements, comme à Carnac, en Bretagne. Ainsi, environ 3000 menhirs y sont implantés sur une aire de près de 4000 mètres de long…

À Stonehenge, en Angleterre, les mégalithes témoignent de pratiques cérémonielles et funéraires, du néolithique à l’âge du bronze, sur une période de fréquentation estimée à environ 2000 ans. La construction de cet ensemble se situerait entre 3700 et 1600 avjc…
Le lever du soleil en perspective…
Si les connaissances en matière d’astronomie à l’époque néolithique restent inconnues pour nous, il est attesté que l’orientation des élévations mégalithiques se réfère au lever du soleil et aux solstices d’été et d’hiver…
Les cercles mégalithiques britanniques peuvent atteindre 500 mètres de diamètre et permettent d’imaginer une fonction d’observatoire.

Dans beaucoup de civilisations anciennes, des monuments funéraires ou cultuels sont orientés et édifiés en étroite relation avec le cycle solaire. Le cycle solaire relève alors du sacré…
Le menhir, « gardien » des morts et symbole de vie
Érigé à côté ou au-dessus d’un dépôt funéraire, le menhir apparaît d’abord comme le « gardien « des sépultures. Si la pierre protège des animaux et des voleurs, elle symbolise aussi une protection contre la mort.
À l’image de la pierre incorruptible, l’âme du défunt perdure… Le symbolisme phallique de la pierre dressée renvoie aussi à une idée de force, de protection, de durée, de fécondité et de puissance vitale.

La force spirituelle et fertilisante des défunts
Chez certains peuples archaïques de l’Inde ancienne, explique Mircea Eliade, des gigantesques rochers sont installés près des tombes ou sur les tombes.
Ces mégalithes fixent l’âme des morts dans leur demeure provisoire. Ainsi, proches des vivants, les disparus ne risquent pas d’errer et de devenir dangereux.
Les défunts favorisent la fertilité des champs grâce à leur puissance spirituelle. Associés à cette symbolique de la pierre et de la roche, on retrouve, plus tard dans le temps, des piliers en pierre associés à la puissance divine et à une signification spatiale.

Le dieu grec Hermès (Mercure des romains), messager des dieux et divinité du passage et des carrefours, consacre le pilier ou à la pierre dressée. Ces monuments possèdent une dimension sacrée qui se rapporte à l’espace, à l’orientation, aux limites ou encore à un territoire…
Voir aussi l’article Les mégalithes cristallisent une présence spirituelle
La présence de la pierre évoque la pérennité
Selon la tradition celtique, plus tardive (âge du Fer en Gaule), des pierres ou des stèles funéraires sont érigées pour les plus grands druides. Elles se trouvent symboliquement à la frontière de la Terre des Vivants, tel un lieu de passage vers un au-delà où survivent les défunts.

La présence de la pierre évoque la permanence d’un pouvoir et la pérennité. On peut aussi mettre en correspondance la pierre dressée avec la symbolique de l’Axe du monde ou de l’Arbre de Vie, dans un élan spirituel qui relie la Terre au Ciel…
LA TRINITÉ NÉOLITHIQUE HACHE – CHARRUE – BOVIDÉS
La hache, première arme-outil de l’humanité, est un motif iconographique très fréquent à l’époque néolithique. On rencontre aussi le thème des armes, des bovidés et des cornes sur les dessins rupestres des sanctuaires ou sur des céramiques. Ces images vont perdurer aux âges du Bronze et du Fer…

La Hache-charrue de la Table des Marchands
En France, le mégalithe de La Table des Marchand, à Locmariaquer, dans le Morbihan, met en lumière la valeur symbolique de la hache. Au fond de ce dolmen à couloir, une dalle porte un décor de crosses (ou de serpents dressés?) sculptées sur plusieurs registres.
Une hache-charrue trône au plafond. À l’origine, avant d’être débité et réutilisé à Gavrinis, un grand menhir de 14 mètres de haut magnifiait aussi ce dolmen. Son décor gravé met en scène crosses ou serpents, hache-charrue et bovidés…



D’après la Table des Marchand, hache, menhir et cervidé gravés, 4000 -3900 avjc, Locmariaquer-Gavrinis, Bretagne, France, IVe millénaire avjc ; et un attelage de bovidés, gravure rupestre, Mont Bégo, Vallée des Merveilles ; néolithique. (Marsailly/Blogostelle)
Grand menhir à crosses ou serpents
Le serpent est traditionnellement associé aux espaces souterrains (chtonien, tellurique) de la Terre, au monde des morts et à la fertilité… Les motifs de crosse ou de serpents peuvent encore symboliser une forme d’autorité ou de puissance.

Foudre, orage, pluie se rattachent au symbolisme de la hache
Intimement liée à la foudre, à l’orage et à la pluie, la symbolique de la hache se rattache à la fertilité et au travail de la terre.
En relation avec la puissance de l’éclair et du ciel, la hache peut exprimer aussi la détention d’une autorité ou d’un pouvoir guerrier, cérémoniel ou spirituel…
La hache, un outil très utile dans la vie quotidienne agricole, est également un objet de prestige chargé de sens dans la vie culturelle et spirituelle des peuples du néolithique.

La hache, souvent associée à l’orage, et la charrue renvoient à la pluie bienfaitrice venue du Ciel et à la fécondité de la Terre…
Voir aussi l’article le symbolisme de la Hache
Cerfs et bovidés peuplent l’iconographie néolithique…
Déjà présents au paléolithique, les bovidés et les cervidés apparaissent comme une puissante source d’inspiration pour les artistes du néolithique, en Europe comme au Proche-Orient. On les retrouve ensuite dans l’art des âges du Bronze et du Fer…
On rencontre des motifs de cervidés et de bovidés sur des céramiques, des représentations rupestres dans les sanctuaires, des objets précieux, des coiffes à cornes…


D’après une poterie à décor incisé, motifs de cerfs et pictogrammes, terre cuite, Espagne, néolithique ; et des motifs de cervidés gravés, Italie, art rupestre, âge du Bronze. (Marsailly/Blogostelle)
Au cours du néolithique, les activités d’agriculture, d’élevage et d’artisanat se développent de plus en plus intensément. L’exploitation de nouvelles terres se multiplie. Et, proches des villages, on édifie des sépultures collectives qui relient les vivants au monde des morts…
Article suivant Villages, sépultures collectives et enceintes néolithiques
Vous expliquez les principales caractéristiques des lieux aménagés au néolithique : maisons, poteries, pierres levées ou tabulaires, lieux de culte ou de rassemblement, mais vous terminez souvent en ajoutant : » les recherches ou les expertises, les analyses,ne sont pas encore terminées » or la plupart ont été commencées il y a assez longtemps 30-40 ans !! Alors que les outils technologiques ont évolué de façon décisive ( génétique, biologie, électronique, etc) quand vont elles vraiment avancer ? Par exemple, on ne sait toujours pas dans quel territoire est né ou a grandi Cro Magnon et si les autres squelettes sont de sa famille, pour prendre un exemple simple !
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Merci pour votre commentaire, votre attention et vos remarques… Dans le domaine de l’archéologie des temps les plus reculés de nouvelles découvertes peuvent toujours soit préciser les choses soit modifier l’idée que nous avions sur la vie des premières sociétés humaines… Je ne suis pas une experte de chaque sujet je propose simplement de découvrir le monde passionnant de l’histoire des arts… 😊
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